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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Jurisprudence  •   •  Hits: 3245

 

Salam Alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh,


    SobhanalLah, je vais vraiment finir par croire que vous êtes un soufi :). Non plus sérieusement, ce qui me choque c'est votre réponse concernant la musique. Vous vous permettez de dire "Selon moi" ou "Je pense". Ce qui est totalement impossible en islam. Nous n'avons pas à donner notre avis "sami'na wa ata'na" Nous avons entendu et nous avons obéis, point. Nous avons le Coran et la sounnah avec la compréhension de nos pieux prédécesseurs avec l'interprétation des versets et ahadiths des grands savants de l'islam, mais qu'un simple serviteur d'Allah puisse dire "Selon moi" sobhanallah sachez que vous aurez des comptes à rendre à Dieu le jour du jugement pour avoir autorisé la musique à une jeune femme qui pensait bien faire en vous demandant votre avis car elle ne s'y connait pas bien en islam. Vous êtes professeur ? Pourrais-je savoir où est-ce que vous enseignez ? Voici des preuves tirées de la Sunna de Notre Prophète sallalâhou ahlayhi wa salam :

    - Abou Mâlik Al Ach'ari (radhia allâhou anha) rapporte que le Prophète Mouhammad sallallâhou ahlayhi wa sallam a dit: "Il y aura parmi ma oummah (communauté) des gens qui considéreront le vin, le porc, la soie (pour les hommes) et les instruments de musique comme étant licites. (!!!)"(Boukhâri)

    - Ibné Mas'oud (radhia allâhou anhou) rapporte: "La musique fait pousser l'hypocrisie ("Nifâq") dans le cœur." (Abou Dâoûd et Bayhaqui). Des propos semblables sont rapportés de Abou Houraïra (radhia allâhou anhou).

    - Anas (radhia allâhou anhou) rapporte du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "Celui qui s'assoit pour écouter une chanteuse aura du plomb fondu coulé dans les oreilles le Jour Final." (Abou Ishâq An naïsâboûri r.a.) Oumar (radhia allâhou anhou) rapporte du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "Le salaire du chanteur et de la chanteuse est illicite." (Tabrâni)

    - Abou Houraïra (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Muhammad sallallâhou alayhi wa salam a dit: "Écouter (individuellement) les instruments de musique est un péché. Se rassembler pour le faire est un péché plus grave. Y prendre du plaisir est du "Koufr." Les savants ont traduit ici le terme "Koufr" par manque de reconnaissance envers les bienfaits de Dieu. Et des preuves tirées du Qu'ran !!

    - « Et, parmi les hommes, il est [quelqu’un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d’Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux là subiront un châtiment avilissant. » (Sourate 31 / Verset 6) L’érudit de la communauté, Ibn ‘Abbas a dit que le terme « plaisants discours » signifie la chanson; quant à Mujâhid dit que ce mot signifie tambour (Tafsir d’Ibn Kathir 21/40). Hassan al-Basrî lui, dit que ce verset a été révélé à propos de la musique et des flûtes (Tafsir d’Ibn Kathir 3/451). Ibn Qayyim a dit : « la signification que les compagnons du Prophète ont donné à ce mot suffit largement, à savoir la chanson. Cela a été rapporté par Ibn ‘Abbas et Ibn Mas‘oud. » Abu As Sahbâ a dit : « j’ai demandé à Ibn Mas‘oud la signification du terme « plaisant discourt » (verset 6 de la Sourate 31) et il m’a répondu en répétant trois fois : « je jure sur Allah, l’unique divinité que ce terme signifie chanson. » »

     

    Craignez Allah ! Le Shaytane vous aveugle, en particulier les jeunes de la oumma ! Il est temps de se réveiller ! N'avez vous pas peur du châtiment de l'enfer ?? Je ne pense pas..

    - Allah a dit : "Excite, par ta voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu’en tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n’as aucun pouvoir sur eux". Et ton Seigneur suffit pour les protéger!" (Sourate 17 / Verset 61 – 65) Le célèbre commentateur du Qor’an, Moudjâhid (disciple de Ibn ‘Abbas) affirme que la voix de Satan n’est rien d’autre que la musique et les chants (paroles inutiles). L'Imam 'Ali a dit : "La négligence pour ce monde est une perte et pour l'Au-delà apportera des regrets."


    Après toutes ces preuves vous pensez toujours que la musique n'est pas illicite ? Donc vous diverger avec les montagnes de sciences (les savants) qui nous ont précédé ? J'aimerai bien une réponse de votre part car wallahi je ne viens ici en aucun cas pour vous agressez ou avec une mauvaise intention mais seulement pour peser différents arguments. Si j'ai été sévère dans mes propos alors veuillez m'en excuser ce n'était en aucun cas mon but car le bon comportement envers son frère est primordiale.


    Salam Alaykoum

Wa ahléikoum salam, akhi al karim,

 

Je vais répondre à ton mail en 4 points:

  • la question du soufisme

  • la question du « selon moi »

  • la question de « la compréhension selon les pieux prédécesseurs »

  • la question de la divergence en ce qui concerne la musique

 

  • Il faut que tu saches que le soufisme n'est pas une mouvance absolument égarée et que les plus grands hommes de notre communauté furent des soufis comme Sahl Toustari, Dhu Noun al Misri, Sari Saqati ou Ibrahim Ibn Ad'am... Donc, il est impératif pour toi que tu ne tombes pas de le piège de ces étroits d'esprit, qui généralisent et mélangent dans les significations, en pensant par exemple que les soufis sont tous ceux qui dansent autour des tombes! L'imprécision est une marque cruelle d'ignorance! Sois donc précis dans ton discours en utilisant les termes appropriés pour désigner ce que tu désires désigner! C'est de cette manière que j'arrive à savoir, si j'ai à faire avec une personne de science ou pas ! Ce n'est pas parce que beaucoup de soufis sont égarés que tu dois entacher le terme soufisme d'égarement. Il y a une différence à opérer entre un terme et ceux qui s'y rapportent comme il y a une différence à opérer entre l'islam et les musulmans dont l'islamité ne dépasse pas la langue !

 

Les sciences sont comparables à des sommets,

Que l'on atteint par l'élargissement des connaissances,

Si tu n'es pas sincère dans ce que tu connais,

Tu jugeras nécessairement, sans observer avec distance !

 

  • En ce qui concerne le second point. Tu te trompes encore en pensant qu'il est impossible selon l'islam d'exprimer son opinion! Il y a effectivement une nuance à opérer entre une opinion libre, qui tend à soumettre le texte aux penchants de l'ego, et qui mènera par conséquent en enfer, et une opinion orientée par le texte, qui tend à disparaître de sorte que s'attaquer à cette dernière, c'est s'attaquer directement aux textes ! Comprends! La différence est taille! Ton argument, par déduction, te contredit et comme le disait en substance Ibn Taymiyya, il y a dans l'argumentation de l'étroit d'esprit, une propre preuve contre lui même. Entre le « sami'na » et le « at ta'na », que tu mentionnes, il y a effectivement la raison que tu oublies! Et Allah dit dans le coran : « Il voue au châtiment ceux qui ne raisonnent pas »1! Et raisonner, c'est justement limiter par la volonté notre propre liberté de sorte qu'entre la science et l'action, il y a la pleine acceptation ! Donc, de toute évidence, la possession d'une conscience soumise librement est meilleure qu'une soumission sans conscience! En effet, s'il y a bien une chose à proscrire, c'est bien l'imitation aveugle, c'est-à-dire suivre un homme, un minhag ou une école sans la comprendre, sans intelligence, sans revenir sur ses arguments et ses assises principologiques! Tous les croyants ont le devoir de revenir directement aux sources : « Nous avons fait du Coran une œuvre facile à comprendre pour qu'il serve de rappel. Seulement est-il quelqu'un pour méditer ce rappel »2 Le devoir de revenir aux savants s'impose uniquement dans le cas d'une ignorance consécutive d'un manque de clairvoyance. Et le savant n'est pas celui qui innove en ajoutant ou en enlevant, mais celui qui te permet de revenir aux textes tout simplement.

  • Pour ce qui est du troisième point, si le minhag salafi consiste à suivre le coran et la sunna selon la compréhension des pieux prédécesseurs sache alors que je ne suis pas un salafi! Car c'est la mission du prophète que de nous expliquer les essentiels du Kitab par sa sunna et pas aux salafs de faire le travail du prophète. En effet, Allah a dit : « Nous avons fait descendre sur toi le saint coran, afin que tu expliques clairement aux gens tout ce qui leur a été envoyé de la part d'Allah »3 Le kitab et la sunna se suffisent, par conséquent, pour s'expliquer eux mêmes! Rien de plus évident que cette règle et pourtant! La religion est complète, je ne t'apprends rien mon frère. Allah a bien dit dans d'autres versets : « Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit!»4 « Aujourd'hui j'ai parachevé votre religion »5 Et le prophète a bien dit : « le halal est évident et le haram est évident! » « Je vous ai laissé sur une voie claire de nuit comme de jour! » « Je n'ai rien omis de ce qui pouvait vous rapprocher du paradis sans le mentionner, ni vous éloigner de l'enfer sans le mentionner »... Ce sont ces mêmes hadiths que tes compagnons de méthodologie citent à longueur de journée alors pourquoi dévies-t-ils de la voie? Tout simplement, parce qu'ils sont sectaires et partent d'une chose donnée d'avance quand ils pensent, si bien qu'ils n'arrivent pas à remettre en cause les principes qui fondent leur identité! C'est humain, on ne quitte pas une secte du jour au lendemain... Il est impératif d'opérer une désalafisation de notre conscience! Si nous devons revenir aux salafs en raison de leur droiture dans les lectures des sources, c'est uniquement, et soulignons-le, pour ce qui concerne les questions accessoires par lesquelles les égarés se sont exprimés et vis-à-vis desquels nous devons nous positionner. C'est tout! Si le prophète s'est tu sur certaines questions c'est qu'il faut se taire aussi comme la question des attributs équivoques d'Allah! Il ne faut pas généraliser la règle de revenir aux salafs dans la compréhension à tous les domaines, et à tous les versets! D'ailleurs, c'est pas possible car les salafs ne se sont positionnés que par rapport à des questions contextuelles! Pour la restauration du califat, par exemple, doit-on revenir à quels salafs puisque cette question ne s'est jamais posée vu que le califat est tombé en 1924? Je déduis, par conséquent, que nous sommes tous à égalité face aux textes! Si hiérarchie, il doit avoir celle-ci ne peut être le fruit que de la piété et de la largesse des connaissances et de toute évidence, dans ces domaines nos pieux prédécesseurs nous devancent!

  • A partir de tout ce qui précède, je conclue que la musique n'est pas une question essentielle de la religion puisque équivoque car le prophète ne l'a pas explicitement évoqué et, en plus, il y a divergence sur le sujet! Je n'ai pas envie de me répéter dans les preuves de la divergence... Mais j'aimerais m'attarder sur les conséquences de celle-ci! En effet, briserais-tu le lien par la foi qui te lie à ton frère pour une question accessoire quand l'unité de la communauté est, quant à elle, un essentiel de la religion! Me traiterais -tu de pervers, d'égaré ou de mécréant tout simplement parce qu'il m'arrive d'écouter de la musique? T'arrêterais-tu sur le détail pour me juger en faisant abstraction de la globalité de ma personnalité? Les gens du sommet sont ceux qui savent respecter autrui malgré les divergences sur les accessoires de la religion car pour eux jamais un accessoire ne devrait remettre en question un essentiel...

 

Ce sont effectivement les disciples de Satan

Qui s'arrêtent sur les détails,

Afin de déshonorer justement le croyant,

Par la mise en évidence de ses failles!

 

     

Reste à savoir qu'est-ce qui rentre dans l'essentiel, et qu'est-ce qui rentre dans l'accessoire puisque c'est justement à partir de la résolution de cette question que se départagent les clairvoyants des sectaires égarés à l'étroitesse d'esprit... Si tu savais comme je n'ai que faire de la musique! C'est une question de principe pas de passion! Saisis le!

 

Mahdy Ibn Salah

 

 

 

1C10/100

2C54/17

3C16/44

4C6/119

5C5/3

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