salam wa'lekoum

Je viens de lire dans l'article concernant les problèmes de poids de notre sœur et vous lui avez conseillé le footing. Avec mon mari nous avons cherché, si la femme était autorisée à courir et nous n'avons pas trouvé de réponse favorable pouvez-vous m'indiquer, s’il y a divergence sur le sujet ! barak'Allhu fik pour tout ce que vous faites pour la communauté !

Wa ahléikoum salam, orti fillah,

Il est vrai que le cheikh Othaymin est plutôt défavorable à la pratique du sport pour les femmes mais son argumentation[1] ne contient aucune preuve directe et décisive ! Cette dernière repose avant tout sur la tradition et la culture arabe qui veut que la femme s’attache plus à son foyer qu’à autre chose.

Or, Allah dit dans le Coran : « Ô les croyants : ne déclarez pas illicites les bonnes choses que Dieu vous a rendues licites. Et ne transgressez pas. Dieu, en vérité, n’aime pas les transgresseurs. »[2] A partir de ce verset, il est interdit de déclarer interdites des choses qui ne le sont pas ! Et le principe de base dans la jurisprudence islamique est la permission dans la mesure où « tout est permis jusqu’à preuve du contraire ».

Ainsi, s’il est avéré que le sport est bénéfique pour l’être humain et qu’en plus de cela rien ne l’interdit dans la loi musulmane, ni ne le particularise à une catégorie spécifique, alors il est doublement permis car la loi musulmane ne peut pas interdire quelque chose de bénéfique, sauf dans les cas où d’un point de vue global, les inconvénients l’emporteraint sur les avantages !   

Or, concernant le sport Ibn Al-Qayyim a mis en évidence les bienfaits : « Le mouvement est à la base du sport. Il élimine naturellement du corps les résidus et les déchets alimentaires ; il exerce le corps à la légèreté et au dynamisme ; il le rend plus réceptif à l’alimentation ; il solidifie les articulations et fortifie les tendons et les ligaments ; il prévient de tous les maux physiologiques et de la plupart des maux psychologiques, du moins si on le pratique de manière modérée, précise et ciblée. [...] Chaque membre a un exercice sportif spécifique qui permet de le fortifier au mieux. Quant à l’équitation, au tir à l’arc, à la lutte et à la course à pied, ce sont des sports qui fortifient tout le corps humain, et qui éliminent les maladies durables. »[3]

Ainsi, il faut aller plus loin que la permission concernant le statut du sport en disant que ce dernier se rapproche plus de l’obligatoire car effectivement l’un des objectifs de la loi musulmane est la préservation de la vie et le sport permet justement de réduire la mortalité[4] et de prévenir de nombreuses maladies comme l'obésité, le diabète, certains cancers comme ceux du sein et du colon, les maladies cardio-vasculaires et respiratoires ! En outre, il a également des effets positifs sur la santé mentale et psychologique, ainsi que sur le bien-être général car le sport tel que l’endurance permet le surpassement de soi à l’origine du renforcement de la volonté et de la réappropriation de la personnalité car la paresse et l’inertie sont en effet des causes absorbantes de djinns et de démons. C’est dans ce sens que l’on doit comprendre l’ordre du Prophète qui a dit à Abd Allah Ibn `Amr Ibn al As, quant il avait exagéré dans l’adoration en jeûnant le jour et en priant la nuit : « Jeûne et romps le jeûne. Prie et dors. Car ton corps a un droit sur toi. Et ton œil a un droit sur toi. »[5]

En final, sache que oui, il y a divergence sur le sujet car le cheikh Ibn Baz autorise[6], quant à lui, à la femme de pratiquer du sport tant que la pratique de ce dernier s’opère à l’abri des regards masculins car s’il doit y avoir interdiction dans cette affaire, c’est bien celle qui concerne la mise en évidence des formes féminines par l’entremise des mouvements de son corps.  

Wa bilahi ta’ala taoufiq

Mahdy Ibn Salah