Salam a3leykoum w rahmatuLLAH w barakatuhu.
Akhi, le moment est grave comme tu as pu le lire sur le titre, la situation est claire et affreuse ! Une sœur s'est faite (étant vierge). Par un ami de la famille, elle est enceinte. Sa mère est copte. Donc pour eux, il n y a pas d’avortement, même avant les 4 mois. J’ai lu toutes les fatwas possibles et imaginables mais je veux ton avis car je t’aime en Allah, et ton avis a son importance. De plus, sa mère lui a dit de se marier avec le violeur pour « garder son honneur !» Stp frère, réponds moi urgent car les jours sont comptés. BarakAllahu fik
Wa ahléikoum salam wa rahmatoullah wa barakatouh,
Le viol est un acte terrible pour la femme, qui peut la détruire à vie ! En effet, Satan dans ses ruses les plus maléfiques aspire à fusionner l’amour et la haine au sein d’un même cœur, par l’intermédiaire d’un être, afin qu’une personne soit dépendante par l’amour de ce qui la détruit à l’intérieur ! De sorte, que cette personne :
- soit, se déteste, se considère comme une hypocrite, puis se mutile physiquement ou spirituellement en s’éloignant du bon comportement et de la pratique de l’Islam
- soit, déteste l’objet de son amour tout en l’aimant simultanément, engendrant des troubles mentaux et psychologiques inévitables, pouvant parfois mener à des tentatives de suicide !
Le premier cas de figure est celui de ceux qui aiment passionnément une personne dont ils savent le caractère nocif pour leur foi et leur pratique comme cette sœur qui aime un non musulman, ou ce frère qui aime une profiteuse égarée ! Le second cas de figure est le cas de ceux qui aiment, par contrainte affective, un proche nuisible pour leur santé spirituelle et mentale comme un père incestueux ou un enfant issu d’un viol…
Ainsi, c’est exactement ce qui se passe dans le cas où une femme tombe enceinte à la suite d’un viol ! Elle va naturellement aimer l’enfant qu’elle aura porté dans son ventre durant 9 mois, et ce, par instinct maternel, mais simultanément elle va le détester puisque ce dernier sera le reflet de celui qui l’aura violé ! De sorte, qu’elle peut subir un déséquilibre psychologique et spirituel à vie des conséquences de ce viol, si elle porte et engendre de celui-ci.
Aussi, j’invite la sœur à avorter et à expliquer la sagesse de son avortement à sa mère si bien évidemment le fœtus n’a pas dépassé les 120 jours car l’avis dominant, avant les 4 mois, chez les malékites est l’interdiction de l’avortement, chez les chafé’ites, il y a divergence sur la question, tandis que chez les hanbalites et les hanafites, c’est l’autorisation qui prime, s’il est avéré qu’il y a un préjudice réel pendant, ou à l’issue, de la grossesse, comme un danger pour la santé de la mère par exemple… Et quel danger ! Que de perdre l’usage sain de la raison par le déséquilibre issu de l’association entre l’amour et de la haine au sein du cœur par un enfant !
Je profite de l’occasion pour mettre en garde contre la « fornication habillée par un viol » car certaines sœurs malhonnêtes veulent cacher leur péché par le viol ! En effet, il existe une nature mauvaise chez les femmes, c’est de vouloir séduire et plaire sans convoiter une relation amoureuse, à l’instar de ces femmes mariées qui se font belles en sortant, ou à l’extrême, de ces sœurs qui veulent des préliminaires mais pas de pénétration ! De telles femmes, par déduction, peuvent être victimes d’un viol dont elles sont indirectement les initiatrices ! Une nuance, dans cette situation, est donc à opérer…
Cela étant, je déconseille la sœur d’épouser son violeur car le déshonneur vis-à-vis du regard des gens ne vaut rien face au déshonneur vis-à-vis du regard divin, surtout quand par ce dernier, on se détruit et se scarifie le corps et l’âme !
Qu’Allah panse les plaies de cette sœur !
Mahdy Ibn Salah