Bonjour Mr Ibn Salah,
Tout d'abord je tiens à vous féliciter pour la qualité ainsi que la sincérité de votre enseignement. L’objet de ma question concerne le mariage. Ma définition est la suivante: l'alliance entre deux personnes, le mariage des corps ainsi que des idées. Il s'agit d'entremêler sa destinée. Et ainsi réussir à accomplir le plan divin (mektoub). En bref, c'est une association de force. C’est une protection et un cadre licite (sexualité par exemple). Je pense beaucoup au mariage ces derniers temps. Je suis une femme nubile donc cela me travaille.
Toutefois je pense que je ne suis pas encore prête sur le plan financier et religieux. Par contre psychologiquement c'est le cas, j’apprends à prendre soin de moi, à cuisiner, la danse orientale, je termine un travail sur moi d'introspection (afin de mieux me connaître et choisir "le vêtement" le plus adéquate)... Je fais en sorte de maîtriser la plupart des qualités et savoir faire dont une femme peut disposer. Actuellement étudiante en droit, je n'ai pas encore les moyens d'assumer les dépenses d'un mariage ainsi que le train de vie (loyer, assurance...). Je vis toujours chez mes parents... En quelque sorte, le mariage est une forme d'émancipation pour moi. Et surtout un épanouissement personnel. Mes questions sont les suivantes: dans l'islam, il se trouve que le mariage représente la moitié de la religion, dans ce contexte j'aimerais savoir ce que la religion pose comme conditions pré et postnuptial. Concernant la dot. Sur quels critères attribue t-on le montant (beauté? diplôme? savoir-faire?)? À qui doit disposer la dot (bénéficiaire)? Avez-vous des ouvrages à me recommander (thème mariage)? Quels sont la place et les devoirs d'une épouse? Quels sont les rituels à faire en vue de la cérémonie du halal (mariage religieux)? Mes parents ne souhaitent pas que je me marie (objectif: faire de moi leur bâton de vieillesse), comment quitter la maison sans enclave? Puis-je me marier sans leur volonté, consentement? Comment contrer leur tentative de sabotage? Est-il saint de couper les ponts définitivement? Merci de votre compréhension. Cordialement, Stéphanie.
Bonjour Stéphanie,
Sachez que la finalité et la condition principale du mariage, c’est l’acquisition du bonheur par la réunion d’un homme et d’une femme compatibles au moyen du mariage. En d’autres termes, on se marie pour s’épanouir dans la joie et la béatitude et dès qu’un mariage ne réalise pas cette fonction, il n’a donc plus lieu d’être ! Surtout si par ce dernier on s’éloigne du divin par les soucis, et les péchés résultant de la lourdeur de l’épreuve que peut constituer la cohabitation avec le conjoint !
Concernant la dot, il n’y a pas de limite précise à sa valeur, et elle doit être fixée par l’épouse à laquelle elle reviendra, sachant que le prophète a dit que : "le mariage le plus bénit sera celui dont la dot sera de moindre importance !"
Je vous invite à lire l’ouvrage « Fiqh as-Sounna » de Sayyid Sabiq concernant le mariage ou le livre du mariage de l’imam Ghazali. Les deux me semblent complets sur le sujet, le premier au niveau du droit, le second au niveau de la dimension spirituelle.
Le rôle et la place d’une femme dans le couple musulman est de servir l’époux afin que ce dernier réalise de grands desseins. La femme doit être pour son époux ce que l’homme, d’une manière générale, doit être pour son Seigneur. Elle doit lui obéir et mettre en œuvre sa volonté afin de l’aider à réaliser une stabilité et un équilibre intérieur susceptible de lui permettre de travailler à construire l’équilibre à l’extérieur de son être, c’est-à-dire sur terre par la participation à la fondation de la société idéale par le combat contre l'injustice !
Les quatre conditions de la validité d’un mariage islamique sont :
- La présence du tuteur
- La dot
- La présence de deux témoins
- Et l’échange d’approbation entre le prétendant et le tuteur
Si ces quatre conditions sont vérifiées alors le mariage est valide. Remarquez que la présence d’un imam n’est pas une condition nécessaire à la réalisation d’un contrat de mariage dans l’islam! Et que ceux qui imposent le mariage civil comme condition de validité du contrat commettent un acte de mécréance, par leur participation à l’entremêlement de la loi divine avec une loi païenne dans le domaine de la jurispriudence rélative au mariage !
Concernant vos dernieres questions ; l’idéal serait de trouver un mari qui vous prenne vous et vos parents afin que ces derniers ne soient pas délaissés. Vous pouvez vous marier sans leur consentement, s’ils s’opposent injustement à votre épanouissement mais avec un peu de sagesse et l’intervention d’un conciliateur, tous les partis pourront trouver leur bonheur.
J’ai remarqué que beaucoup voire la majorité des problèmes étaient causés par des mésententes consécutives de notre incapacité à trouver des terrains d’entente. Notre communauté a un besoin impérieux de conciliateurs, expérimentés, chargés de veiller à réconcilier les personnes séparées comme des anciens couples, par des conflits envenimés par Satan, le temps et surtout notre ignorance des agissements sages et bénéfiques !
La réconciliation est une adoration supérieure à la prière, au jeûne et à l’aumône ! Et sachez qu’il est toujours possible de générer de l’unité entre différents parties antagonistes, tant qu’un arbitre bien évidemment, conciliateur compétent intervient. Nous travaillons, au sein de l'association Hayat, à former de tels conciliateurs...
Ne regarde pas uniquement l'apparent des gens
Si tu tiens à opérer entre eux, dans l'efficacité, une hierarchie
Concentre toi plutôt sur les résultats et les dénouements
Car les meilleurs sont ceux qui, avec Dieu et tes prochains, te réconcilient
Mahdy Ibn Salah