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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Parents&enfants  •   •  Hits: 4187

 

 

Salam ahléikoum,

 

Comme prévu, akhi al karim, je t'envoie le compte rendu de notre discussion sur le respect des parents afin que nous puissions fixer un second rendez vous et clore la problématique qui perturbe une personne qui nous est proche!

 

La problématique reposait sur le départ d'un enfant du foyer parental contre l'avis de ses parents:

  • Je soutenais, pour ma part, la permission voire la nécessité d'un tel acte dans certaines circonstances

  • Tandis que toi tu y opposais absolument

 

Mon argument reposait sur le hadith authentique: « Aide l'injuste et la victime de l'injustice1 » dans la mesure où certains parents sont injustes à l'égard de leurs enfants au point où rester dans le foyer parental, c'est encourager leur injustice. C'est pourquoi, je soutiens que dans certaines circonstances quitter le foyer quand notre présence risque d'accentuer l'injustice d'un parent, ou nous empêche de progresser dans la religion, c'est une manière d'aider l'injuste. En effet, il arrive que certains parents, sous l'influence du démon, exercent une pression injuste sur le mental de leurs enfants au point où ceux-ci peuvent craquer par un suicide ou une violence à l'égard de leurs propres parents! Ainsi, selon moi, contrairement à toi, les parents ne possèdent pas une immunité par la religion du fait que « le paradis se trouve sous les pieds des mères » car ils peuvent posséder une part de koufr (mécréance) et d'ignorance qui rend caduc le devoir de les écouter et de les obéir en tout point!

 

Tu t'es opposé à mon argumentation en disant que l'interdiction de l'injustice était une règle générale et qu'il y avait une exception à ce niveau en ce qui concerne le relationnel entre les parents et leurs enfants. Tu as cité une preuve où un père a pris de l'argent à son fils quand celui-ci est venu se plaindre auprès du prophète et que ce dernier a dit: « toi et ton argent appartienne à ton père. » Je t'ai répondu que ce hadith ne suffit pas à autoriser absolument l'injustice des parents à l'égard des enfants car il ne concerne qu'un cas particulier et ne peut servir de règle générale, sans oublier le fait qu'il n'y a en réalité pas d'injustice quand le père est à l'origine de tous les acquis de son fils et qu'il réclame légitimement une part de la propriété de ce dernier. Tu m'as donc dit que tu m'apporterais d'autres preuves pour démontrer ta thèse qui stipule que l'injustice est permise pour un parent à l'égard de ses enfants, thèse que je considère illogique et contraire à la majorité des textes tant que tu ne m'auras pas apporté d'autres preuves!

 

C'est pourquoi, nous avons parler aussi de la notion de Koufr et j'ai soutenu qu'il existe entre le Koufr absolu et la foi (imane) absolu un koufr partiel qui même s'il n'implique pas l'excommunication (takfir) du concerné lève une partie des privilèges d'autorité et d'orientation quand il s'agit par exemple des parents sur leurs enfants comme c'est le cas de ces parents qui négligent la prière, ne vivent que pour le bas monde, ou qui consultent des marabout. A partir de là, je considère légitime pour un enfant de ne pas contribuer à l'injustice de ses parents, par la désobéissance quand leur obéissance s'opère contre l'intérêt divin, l'intérêt de l'islam ou l'intérêt de chacun, et ce par le départ du foyer si cela s'avère nécessaire dans le cas par exemple où l'enfant aspire à un épanouissement religieux, mental ou spirituel que les parents interdisent car chaque être humain possède le droit inaliénable de vivre librement sa foi et surtout en paix avec lui même! Ainsi, quand vivre dans un foyer est une torture physique ou mentale et obstrue, par déduction, à la progression religieuse alors il est un devoir de le quitter puisque personne n'a le droit de s'interposer entre Allah et nous, pas même nos parents!

 

Nous avons parler ensuite de la science dans la mesure où tu pensais que celle-ci pouvait constituer un remède à la problématique alors que je soutenais de mon côté que les parents avaient plus besoin de rahma (miséricorde), de compréhension et de sincérité, que la théorie scientifique est incapable de procurer car il arrive que des parents peuvent être aveugles des conséquences de la noirceur de leurs cœurs et que par conséquent aucuns discours réformateurs ne peuvent les raisonner! La science n'est utile que pour des personnes prêtes à la porter comme « la terre fertile vis-à-vis de la pluie » pour reprendre une image prophétique. La réconciliation n'est donc possible que si des deux côtés, il y a de la bonne volonté! Or, il faut croire que dans notre situation le parent refuse par orgueil la réconciliation, et que l'enfant soit à la maison ou pas, il ne souhaite pas la bonheur de celui-ci! Ainsi, si dans les deux cas l'enfant souffre alors il doit choisir par le principe logique de l'aspiration au meilleur le moindre mal, la situation dans laquelle il souffre le moins dans l'attente d'une conciliation par laquelle il gardera sa liberté et son indépendance et se réconciliera simultanément avec ses parents. C'est ce que j'ai préconisé pour la principale concernée de notre problématique!

 

Nous avons parlé en final de ma méthodologie de lecture des textes scripturaires dans la mesure où le débat ne pouvait être audible selon toi sans un accord à ce niveau. Je t'ai répondu que je m'opposai farouchement à toutes les formes de Taqlid (imitation aveugle) même si cela devait nous pousser à formuler des avis contre ceux des savants! En effet, il est un devoir pour tout croyant que de faire un effort (ijtihad) pour accéder à la vérité! Et donc à défaut de pouvoir formuler un avis juridique, nécessitant la connaissance de la profondeur de la langue et de la largesse des sources, nous avons aussi le devoir toutefois de formuler un effort pour trancher entre les avis des savants qui existent déjà! Ainsi, dans toutes les situations le Taqlid qui consiste à suivre une personne sans connaître ses preuves, et son raisonnement est à bannir! Personne ne doit suivre effectivement un savant en abandonnant son intelligence, et ce surtout quand celui-ci s'oppose ouvertement à des textes scripturaires! Le Coran et la Sunna sont clairs et chaque individu qui possède un peu de raison est capable de reconnaître un savant qui s'oppose à la révélation en autorisant par exemple des choses défendues!

 

Pour pratiquer un texte en dehors de son contexte, je t'ai posé deux conditions :

  • Il faut que le sens du terme central soit en adéquation dans le contexte d'application

  • Et qu'il n'y a pas d'autres textes opposés dans la signification susceptibles d'empêcher l'application du dit texte

 

Ainsi, pour pratiquer les textes relatifs aux respects des parents, il est impératif que les parents d'aujourd'hui vérifient les caractéristiques des parents dont fait allusion le texte énoncé par le prophète. C'est détourner un texte que de décontextualiser un hadith en l'appliquant en dehors de son contexte. On ne peut pas, en effet, respecter des parents dans leur volonté de nous éloigner d'Allah car cela reviendrait à autoriser une forme de chirk (associationnisme)!

 

Il en va de même du « devoir d'aller à la mosquée », de quelle mosquée parlait notre prophète quand il imposait le devoir de s'y rendre, la mosquée où il est interdit d'ouvrir un livre et d'enseigner à un cercle de personnes? De quel wali (tuteur) le prophète faisait allusion quand il disait qu'il n'y avait pas de « mariage sans wali », de celui qui insouciant de l'intérêt de sa fille laisse cette dernière vivre une relation extra-conjugale et s'oppose illégitimement à son halal quand celle-ci aspire à régulariser sa relation par la repentance? De quels « parents », le prophète faisait allusion quand il recommandait le respect à leurs égard? Les parents qui troquent leur religion pour le bas monde et l'appréciation des mécréants? De quels « gouverneurs » le prophète faisait allusion quand il nous recommanda la loyauté? Le gouverneur qui fait alliance avec des ennemis de l'islam contre des musulmans?

 

Comprends akhi al karim, que la connaissance du sens originel d'un texte est primordial selon moi et je refuse, comme tout croyant doté de la raison devrait le faire, que l'on applique des textes en dehors de leurs réelles significations. C'est par cette voie que les savants ont pervertit la masse!

 

Je te demande en final pardon si mon style d'écriture est un peu tranchant, n'y vois aucune méchanceté, c'est ma manière d'écrire et de débattre.

 

Mahdy Ibn Salah

1On aide l'injuste en l'empêchant de poursuivre son injustice selon la suite de la parole prophétique

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  • V: 41. Et mentionne dans le Livre, Abraham C'était un très véridique et un Prophète.
    V: 42. Lorsqu'il dit à son père : "Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne voit, et ne te profite en rien?
    V: 43. Ô mon père, il m'est venu de la science ce que tu n'as pas reçu; suis-moi, donc, je te guiderai sur une voie droite.
    V: 46. Il dit : "Ô Abraham, aurais-tu du dédain pour mes divinités? Si tu ne cesses pas, certes je te lapiderai, éloigne-toi de moi pour bien longtemps".
    V: 47. "Paix sur toi", dit Abraham. "J'implorerai mon Seigneur de te pardonner car Il a m'a toujours comblé de Ses bienfaits.
    V: 48. Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous invoquez, en dehors d'Allah, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheureux dans mon appel à mon Seigneur".
    V: 49. Puis, lorsqu'il se fut séparé d'eux et de ce qu'ils adoraient en dehors d'Allah, Nous lui fîmes don d'Isaac et de Jacob; et de chacun Nous fîmes un prophète. [Sourate 19]

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