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Salam ahléikoum, orti al ‘aziza,

 

Il n’est pas permis à un homme d’entrer dans l’intimité d’une vie de couple sans l’accord de l’autorité, en l’occurrence celle de l’époux, tant que l’injustice n’est pas manifeste ! En effet, il existe différents types d’injustice, une injustice à l’endroit :

-         Du droit d’Allah

-         Du droit du prochain

 

Le droit divin vertical est indiscutable, qu’il concerne directement le droit d’Allah sur l’homme ou le droit des hommes les uns vis-à-vis des autres par rapport au droit d’Allah, quand par exemple un père empêche sa fille de porter le voile !

 

Par contre, le droit de notre prochain est quand à lui discutable puisque le droit de certaines personnes, est lié à leur autorité dans la mesure où le père possède un certain droit sur ses enfants, et l’époux sur son épouse. En effet, tout droit implique nécessairement un devoir associé, démontrant que le droit d’une catégorie découle de celle de la catégorie complémentaire.

 

A partir de là, l’époux peut être plus ou moins injuste à l’égard de son épouse, et ce bien évidemment dans l’intérêt de celle-ci quand par exemple la sanction ou la privation d’un droit est une nécessité pour la préservation de la foi, comme c’est le cas de ce mari qui interdit à son épouse de fréquenter certaines copines nuisible pour la stabilité du couple, ou de cette mère qui prive ses enfants de sortie...

 

Cela dit, le pouvoir accordé à l’autorité, au gouverneur sur ses sujets, au père sur les membres de sa famille, à la mère sur ses enfants, ne doit jamais empiéter sur le droit inaliénable de chacun à vivre dans la béatitude et le bonheur. Personne ne doit effectivement contraindre une personne à vivre dans la douleur ! Personne ne doit contraindre qui que ce soit à quoique ce soit ! « Nulle contrainte en religion »[1] dit Allah dans le Coran !

 

C’est pourquoi, il est important de mettre en évidence les abus de la catégorie autoritaire sur la catégorie complémentaire quand sans raison le gouverneur, le père, l’époux ou la mère impose respectivement des restrictions de liberté injustifiées sur le peuple, la famille, l’épouse et les enfants ! Très souvent quand la restriction de la liberté est injustifiée, elle découle en réalité d’un stratagème satanique ! En effet, Satan, au moyen de l’autorité rendu au préalable paranoïaque, aspire à rendre aussi la vie exigüe pour la femme jusqu’à son explosion par sa demande d’une séparation, ou sa souffrance continue dans l’union! Quand vous êtes face à deux impasses, il est fort probable qu’il y ait, pas très loin, un diable…

 

Et pour cela, il suffit de regarder la motivation de la restriction de la liberté :

-         Si elle est justifiée par le Coran et la Sunna alors l’autorité est dans son droit et la catégorie complémentaire doit se soumettre et patienter[2].

-         Si elle n’est pas justifiée par le Coran et la Sunna et s’oppose visiblement à une injonction divine ou prophétique alors l’autorité n’est plus dans son droit et la catégorie complémentaire peut enfreindre, ouvertement ou en cachette, les ordres de son autorité

 

Et ceci est fondé sur le hadith selon lequel le Prophète dit à Hind, la femme de Abû Sufyân (venue se plaindre de l’avarice de son mari) : « Prends ce qui vous suffit, toi et tes enfants, sans excès ». Dans ce récit authentique le prophète permet à Hind de prendre de l’argent en cachette !

 

Ainsi, la transgression des ordres de l’autorité est permise quand ces mêmes ordres s’opposent aux ordres divins c’est-à-dire quand l’autorité est ouvertement injuste comme le fait d’apprendre la science religieuse par exemple ou de fréquenter la mosquée. Il est même autorisé de mentir à son autorité pour accomplir une obligation divine, si par le mensonge nous pouvons éviter les problèmes, et la confrontation susceptible d’augmenter le fossé relationnel ! La preuve se trouve dans le récit authentique du Ghoulem où le moine a exhorté le saint enfant de mentir à ses parents et à son précepteur égaré: « Quand tu as peur de la colère du sorcier, dis lui: « J'ai été retenu par ma famille» et quand tu crains la colère de la famille, dis lui: «J'ai été retenu par le sorcier » ».

 

Ainsi, orti al ‘aziza, il est important que tu regardes la motivation de la restriction de la liberté de ton époux à ton égard car si cette restriction est légitime, il t’est interdit de te plaindre auprès d’une tierce personne, même si celle-ci est un imam, puisque cela reviendrait à déshonorer ton époux, c’est-à-dire à amoindrir la place qui lui revient de droit au profit de la personne chez qui tu vas te plaindre !

 

Et combien de femmes sont tombés dans le piège satanique de chercher ailleurs ce qu’elle ne trouvait pas chez elle, en se plaignant injustement de leur époux auprès d’autres hommes ! Générant de surcroit une naturelle perte de confiance réciproque pour aboutir à la déconsidération à tort de l’époux et, par déduction, à la perte de son autorité spirituelle.

 

Là encore, il est fondamentale de souligner qu’il existe deux types d’autorité, une autorité ;

-         Spirituelle, qui s’exerce sur le cœur

-         Matérielle, qui s’exerce sur le corps

 

Si tu perds la confiance en ton autorité ma sœur fillah, alors la soumission de ton corps à celle-ci se fera contre gré ! Et c’est la porte ouverte à la cassure de la liaison, à la rébellion, voire à la trahison !

 

Il est donc interdit aussi à tout homme, quelque soit sa science, de se mêler de ce qui ne le regarde pas dans l’intimité d’une femme mariée, quand son époux est juste et sage ! Que doit-il en être de ces vipères qui n’aiment que les sujets qui ne les regardent pas, et génèrent par le venin de la médisance et de l’ignorance des divorces et des séparations ?

 

La confiance est un pont entre les cœurs,

Par lequel, circulent les plus beaux sentiments,

Crois en ton autorité, malgré tes relatives frayeurs,

Quand, sage, elle aspire, à ton épanouissement !

 

 

Mahdy Ibn Salah



[1] C2/256

[2] Il est important d’expliquer les raisons de la restriction de la liberté car sans cette dernière la catégorie complémentaire ne pourra pas patienter et ne verra que le mal chez les injonctions de son autorité. Il suffit de prendre l’exemple de Moïse avec al Khadir pour se convaincre de cette assertion ! C’est pourquoi le dialogue est fondamental dans un couple car Satan travaille justement à empêcher la communication susceptible de développer la confiance entre les deux éléments du couple.

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