Il existe un phénomène répandu au sein de notre communauté, particulièrement chez les maghrébins, qu’il est nécessaire à mon avis de dénoncer et de mettre en relief.

Il s’agit de « l’exploitation » des enfants par les parents moyennant le prétexte du lien familial. Je parle « d’exploitation » car effectivement, il est naturel et louable de servir et d’assister ses propres parents quand ceux-ci souffrent des conséquences de leur avancement dans l’âge.

Cependant, il y a « exploitation » quand les parents vérifient les trois caractéristiques suivantes :

-         Ils ne sont pas reconnaissants vis-à-vis des bienfaits qu’apportent leurs enfants

-         Ils utilisent leurs enfants pour réaliser des intérêts blâmables et mondains comme le paiement de crédits bancaires (riba)

-         Ils sont indifférents voire hostiles vis-à-vis des besoins essentiels de leurs enfants dans la pression qu’ils peuvent exercer sur ces derniers comme le mariage, la liberté ou l’instruction religieuse

En effet, j’ai connu des parents égoïstes, prêts à sacrifier le bonheur de leur fille pour conserver leurs prérogatives, que sont les avantages financiers qu’ils leur imposent comme une taxe liée à la résidence au sein du foyer familial. Et combien de sœurs vivent un enfer lié à l’assistance de leurs parents qu’elles opèrent au détriment de leur bonheur personnel !   

J’aimerais souligner une chose très importante aussi : le caractère paradoxal de la servitude qui ressemble à une forme de sorcellerie car celle-ci s’opère souvent dans la contradiction entre la volonté et la contrainte dans la mesure où l’enfant s’inflige une souffrance volontairement et en toute conscience par une forme de servitude qui accentue son mal-être puisque s’opérant au détriment de ses intérêts et de ses droits les plus essentiels comme celui de construire une famille !

Le lien du sang ne justifie pas toujours la servitude,

Surtout quand la servitude implique une injustice,

Il est, en effet, injuste de contribuer à l’ingratitude,

De ceux qui utilisent le lien du sang, pour camoufler leurs vices !

En conclusion, il est important de travailler à la « libération » de ces enfants, et particulièrement de ces femmes qui souffrent de vivre cette forme de servitude car :

-         Ce n’est pas aider les parents que de contribuer à leur amour du bas monde, leurs péchés, leur égoïsme ou à leur ingratitude... Il ne faut effectivement pas donner à ceux qui reçoivent et qui ne savent dire merci, que ce soit par la langue, le cœur ou le comportement ! Et la reconnaissance implique l’usage des bienfaits reçus pour générer un retour de bonté. Or, ce n’est pas le cas de ces nombreux parents qui prennent de leurs enfants sans donner en retour ! Que dis-je ! Non seulement ils ne donnent pas en retour mais en plus ils privent ces derniers du bonheur de la liberté et du mariage par exemple ! Il ne faut donc pas aider les parents quand par cette aide ils s’engouffrent dans les ténèbres car agir de la sorte c’est devenir complice du mal, et permettre de ce fait, l’introduction en nous des ténèbres de nos parents, expliquant ainsi ce mal-être qui est consécutif de la présence de deux volontés contraires au sein d’un même corps. 

-         L’argent de la femme appartient à la femme et l’homme n’a aucun droit sur les biens de son épouse, ou de sa fille si ce n’est celui d’avoir un œil sur la gestion quand celle-ci risque d’être mauvaise…

Mahdy Ibn Salah