Une règle jurisprudentielle de l'Islam énonce: « le principe de base est la permission », ainsi tout ce qui n'est pas explicitement interdit est permis dans la religion musulmane. Or nous répertorions comme interdits :
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L'interdiction du fantasme
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L'interdiction du regard de concupiscence
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L'interdiction du contact de concupiscence
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L'interdiction du tête à tête
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La promiscuité non réglementée
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L'interdiction de l'impudicité vestimentaire, orale ou comportementale
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La séduction motivée par une intention malsaine (aspiration à l'illicite)
Le premier interdit dans les relations homme&femme est le fantasme c'est-à-dire le fait de s'imaginer dans des scènes illicites avec des personnes illégitimes. Allah dit à ce propos: « L'ouïe, la vue, et le cœur, sur tout cela, en vérité, il sera questionné »1 Le fantasme, en réalité, est la racine et la sève qui alimentent tous les péchés liés au sexe ! S'il est préférable de prévenir plutôt que de guérir alors il n'est pas sage d'imposer des limites au corps quand le cœur est malade et aspire à l'illicite car cela risquerait d'accentuer le fantasme ! La meilleure manière de régler les problèmes consécutifs aux relations homme&femme n'est donc pas de séparer les hommes et les femmes mais de travailler à purifier les intentions !
Le second interdit est le regard de concupiscence. Allah dit à ce sujet dans une tradition : « Le regard (de concupiscence) est une flèche venimeuse de Satan, celui qui s'en prive par crainte de moi, je lui échangerai contre la foi dont il trouvera la douceur dans son cœur. »2 Le regard, en effet, alimente le contenu du cœur. L'homme, dans un cercle vicieux, regardera ce qu'il convoite et convoitera ce qu'il regarde. Il est donc impératif de baisser le regard face aux choses qui peuvent nous faire incliner vers le péché. Et Allah dit à ce propos: « Dis aux croyants de baisser (une partie) leurs regards et de garder leur chasteté. C'est plus pur pour eux. »3 L'arabe du verset précise bien une partie grâce à la particule (min) révélant que l'ordre ne vise pas à baisser le regard absolument mais uniquement la partie qui risque de générer des fantasmes.
Le troisième interdit est le contact de concupiscence. Si je précise « concupiscence », c'est pour notifier la nuance à opérer entre le contact de contrainte ou de nécessité et le contact malsain accompagné de jouissance. En effet, la tradition suivante : « Mieux vaut pour l'un d'entre vous de se voir planter une aiguille en fer dans la tête que de toucher une femme qui lui est interdite »4,bien qu'authentifiée par le Cheikh Albani possède une faille au niveau de sa chaîne de transmission car y figure Chidad Ibn Sa'id dit Abou Talha. Ibn 'Ar'ara prétend qu'il « est faible », Ibn Hibban dit de lui « qu'il peut se tromper », Abdel Samad Ibn Abdel Warith le considère comme « faible », Al Bayhaqi dit de lui qu'il « n'est pas d'une forte certitude (laisa bi qawi) », Al Hafiz disait de lui « Il est véridique mais peut faire des erreurs », tandis que l'imam Ahmad, Yahya Ibn Ma'in, Al Falas, Ibn Hibban, Dhahabi, Ibn Hajar l'ont rendu « fiable ». Ainsi, il y a divergence sur la sûreté de cet homme, bien que la majorité penche sur sa fiabilité. Cette précédente tradition s'oppose à celle-ci dont l'authenticité n'est pas remise en question : « Le prophète passa un jour à l'heure de la sieste chez ma tante maternelle, Umm Hiram Bint Milhan, qui était l'épouse de 'Ubadah Ibn as Samit. Il s'endormit alors chez elle, la tête posée dans son giron, pendant qu'elle lui épouillait les cheveux. »5 Ainsi, il faut opérer une nuance entre le contact de jouissance et le contact de contrainte et de nécessité non accompagné par la jouissance. Le contact entre un homme et une femme n'est donc pas absolument illicite, seul le contact qui débouche sur une jouissance illégitime est interdit, tout en soulignant que la norme entre les hommes et les femmes est le non contact. S'il y a contact c'est donc uniquement dans l'exception justifiée par une raison légitime comme la raison médicale, la forte affluence dans les transports en commun, l'aide d'une personne en difficulté...
Le quatrième interdit est le tête à tête. En effet, le prophète a dit : « Ne restez pas seul avec une femme sauf en présence de quelqu'un qui ne puisse se marier avec elle. »6 Le tête à tête accentue, effectivement, l'emprise du démon, alimente le fantasme et constitue en soi le décor idéal pour la concrétisation de l'illicite théorique !
Le cinquième interdit est la promiscuité non réglementée, c'est-à-dire une mixité non encadrée. En effet, le prophète s'est mis en colère à la sortie de la mosquée quand il vit des hommes et des femmes mélangés de manière aléatoire dans un brouhaha assourdissant7. Ainsi, il est important de souligner avant de poursuivre que ni Allah, ni son prophète n'ont interdit explicitement la mixité dans la révélation ! Notre prophète ne s'est opposé qu'à la promiscuité non réglementée, c'est-à-dire non organisée car sa vie témoigne effectivement que jamais les hommes ont été séparés des femmes par une barrière matérielle durant son apostolat ! Ainsi, c'est se tromper que de croire que l'Islam interdit la mixité quand Allah dit dans le coran: « Nous vous avons certes détaillé tout ce qui vous est interdit »8 et ajoute dans un autre verset : « Chercherai-je un autre législateur qu'Allah, alors que c'est Lui qui a fait descendre vers vous ce Livre bien exposé? »9Certains, par conséquent, pensent à tort que la vérité est proportionnelle à la sévérité et à la rigueur de la pratique et que plus ils s'imposent des interdits et des limites dans la religion, plus ils se rapprochent de la vertu, et se moquent, par conséquent, de ceux qui sont souples à ce niveau. Ils ressemblent, sans s'en apercevoir, aux juifs qui ajoutèrent des lois dans la religion et la rendirent compliquée au commun des gens : « C'est à cause des iniquités des Juifs que Nous leur avons rendu illicites les bonnes nourritures qui leur étaitent licites, et aussi à cause de ce qu'ils obstruent le sentier d'Allah, (et à eux mêmes et) à beaucoup de monde. »10 Nous traversons ainsi, par l'entremise, du « pseudo-salafisme » à une certaine forme de « judaïsation » de l'Islam. Ne nous trompons pas de combat ! Se battre pour l'Islam authentique, c'est se battre pour un retour aux normes prophétiques et non pour modifier notre religion sur la base de l'évolution négative des mœurs et des générations ! En somme, ajouter des lois sur la base de la perversion des gens, c'est indirectement commettre l'erreur d'octroyer aux cœurs malades un pouvoir législateur !
Le sixième interdit est l'impudicité orale, comportementale et vestimentaire. En effet, Allah dit : « « Ô enfants d'Adam! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement pour cacher vos nudités, ainsi que des parures. - Mais le vêtement de la piété voilà qui est meilleur. - C'est un des signes (de la puissance) d'Allah. Afin qu'ils se rappellent.»11 Il existe donc deux formes de « nudité », la « nudité » corporelle et la « nudité » spirituelle, et par conséquent deux formes de « pudeur », la « pudeur » apparente, celle du corps, et la « pudeur » cachée, celle du cœur. Nul doute que la « pudeur » du cœur est la plus importante aux yeux d'Allah, car la possession de la « pudeur » corporelle sans celle du cœur traduit l'état de ceux qui pratiquent un Islam de surface, et point de profondeur, soit un Islam plus proche de la « duplicité » que de la « véracité ». Ces derniers, quand ils se trouveront dans un contexte de « faiblesse », ou « illicite » comme le tête à tête par exemple, fléchiront en raison de leurs intentions malsaines, tandis que ceux qui possèdent la « pudeur » du cœur, même s'ils ne respectent pas la Loi musulmane au niveau du recouvrement du corps, se préserveront de succomber aux tentations du diable. Ainsi, les seconds sont meilleurs que les premiers car les premiers pèchent au niveau des actes du cœur, tandis que les seconds pèchent au niveau des actes du corps, et nous savons la supériorité du cœur sur les membres du corps selon une tradition authentique qui fait du cœur, le roi des membres corporels. Ainsi, l'Islam interdit l'impudicité car elle lève les barrières qui séparent un homme d'une femme et crée une attraction dangereuse entre ces deux derniers. Il est donc important de soigner, notre manière de parler, notre comportement et notre manière de s'habiller par la pudeur afin d'éviter de générer les attractions dangereuses pouvant mener à la perte du « respect ».
Le septième interdit est la séduction motivée par une intention malsaine. J'aimerais ici aussi souligner la nuance à opérer entre la séduction légale et la séduction illégale. En effet, séduire n'est pas interdit contrairement aux idées reçues puisque la Loi musulmane permet la demande indirecte en mariage d'une femme en délai de viduité suite à un décès ou à un divorce définitif, moyennant la séduction par des cadeaux, des demandes indirectes, des allusions ou des mises en avant de ses propres qualités... A ce propos Allah a dit : « Et on ne vous reprochera pas de faire, aux femmes, allusion à une proposition de mariage, ou d'en garder secrète l'intention. Allah sait que vous allez songer à ces femmes. Mais ne leur promettez rien secrètement sauf à leur dire des paroles convenables. Et ne vous décidez au contrat de mariage qu'à l'expiration du délai prescrit. Et Sachez aussi qu'Allah est Pardonneur et Plein de mansuétude. »12 C'est pourquoi le prophète avait visité Oum Salama après la mort de Abou Salama en lui disant: « Tu connais bien que je suis le messager d'Allah et sa meilleure créature, tu connais également ma position chez les arabes. »13 Ainsi, la séduction est permise dans l'Islam tant qu'elle respecte les règles de la pudeur et de la Loi musulmane. La séduction illégale est celle qui est motivée par la recherche de l'illicite, du contact de concupiscence, traduisible en actes par des péchés comme la fixation par le regard, les paroles, les démarches et les vêtements impudiques. Il est important de ne pas confondre la séduction légale et la « fornication mineure » comme le baiser car certains musulmans ignorants pensent maladroitement que tout séducteur est nécessairement malsain et qu'il n'y a qu'une seule manière de rencontrer et de demander en mariage.
Nous aborderons cette question de la « manière de rencontrer » plus tard, le moment convenu inchaAllah en précisant que beaucoup de musulmans font fausses routes dans leur compréhension de la relation homme&femme selon l'Islam.
Mahdy Ibn Salah
