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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Spiritualité  •   •  Hits: 2320

La crainte et l'espoir sont des stations spirituelles qui découlent immédiatement de la foi et de la sincérité car pour tendre vers un but nous avons besoin de ressources stimulatrices. L'enfer et le paradis, demeures de la douleur et de la jouissance, sont respectivement les deux destinations à craindre et à espérer. Ainsi, craindre consiste à avoir peur du danger de la non réalisation du but et espérer consiste à renier par la foi notre distanciation par rapport au but afin de conserver notre motivation à tendre vers celui-ci.

Il faut savoir que l'enfer et le paradis ne concernent pas uniquement les demeures de l'au-delà où les damnés souffriront et les bienheureux se délecteront, mais comprend respectivement tous les états d'éloignement et de rapprochement par rapport au but. En effet, on souffre naturellement de se séparer de notre but, de la même manière qu'on éprouve du plaisir à se rapprocher de celui-ci. C'est pourquoi la contemplation d'Allah dépassera de loin tous les plaisirs du paradis, avec la précision que celle-ci se réalisera dans le paradis même, impliquant que le paradis englobe tout ce qui a trait à la jouissance véritable, et qu'il est par conséquent maladroit d'aspirer à Allah sans aspirer au paradis. Ainsi, nous pouvons dire qu'il existe deux enfers et deux paradis, si l'on définit ces deux demeures par le couple peine et plaisir. L'enfer et le paradis de l'au-delà et l'enfer et le paradis d'ici-bas sont respectivement les demeures qui découlent de notre éloignement et de notre proximité par rapport à Allah. La souffrance n'est donc pas l'apanage des damnés de l'enfer mais elle résulte aussi de l'action de tous ceux qui s'éloignent ici-bas de leur Seigneur et qui poursuivent des buts illusoires qu'ils n'arriveront par conséquent jamais à saisir. C'est dans ce sens qu'Ibn Taymiyya a dit : « Il existe un paradis sur cette terre et celui qui ne l'a pas pénétré, ne rentrera pas dans le paradis de l'au-delà. » Le paradis dont fait allusion Ibn Taymiyya n'est autre que le paradis de la foi (al iman), qui engendre naturellement la paix intérieure (al amn). Il est important de souligner qu'à la différence d'avec l'au-delà, les sensations des demeures d'ici bas sont inversées, si bien que le paradis comprend ici les douleurs pour plaire à Dieu et l'enfer concerne les jouissances illicites. C'est pourquoi notre Prophète disait : « L'enfer a été voilé par les passions et le paradis par les choses désagréables à l'âme. »1 C'est dans ce sens que l'on peut comprendre la parole de Bilal qui disait en substance : « Le meilleur moment que j'ai passé dans ce bas monde fut lorsque j'étais torturé sous la pierre dans la chaleur du zénith sans renoncer à ma foi ». Il disait cela parce que la souffrance se transforme par la croyance en jouissance quand elle nous lie à notre divinité. Les plaisirs illicites sont donc pour notre coeur, ce que le poison délicieux est pour le corps !

Les stations spirituelles de la crainte et de l'espérance sont donc fondamentales et Satan aspire justement à les supprimer de nos poitrines, en nous inspirant la peur de dangers illusoires comme la pauvreté et l'impossibilité de la réalisation du but afin que l'on sombre dans le désespoir et que l'on succombe à ses intentions destructrices.

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