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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Spiritualité  •   •  Hits: 2686

 

C’est pour répondre à la demande de notre prophète qui disait : « Le musulman n’offre, pas à son frère ou à sa sœur de foi, un meilleur cadeau qu’une parole pleine de sagesse », que je t’écris cette lettre.

 

L'amour est un sentiment à la base de tout! Tout mouvement, toute action, tout déplacement découle de cet élan vers ce que l'on a besoin, vers le but, l'idéal, notre essentiel. C'est que l'on appelle en un mots « aimer », c'est-à-dire « tendre vers ce dont nous éprouvons un manque ». « L'amour en Dieu » est une station spirituelle fondamentale, et la maladie associée résulte d'une mauvaise orientation de ce sentiment, c'est-à-dire « l'amour avec Dieu », l'amour de partage, qui quand il augmente diminue notre amour pour Allah. En effet, quand on livre essentiellement notre cœur à un autre que Dieu par l'amour, on souffrira consécutivement à l'intensité et au degré de l'émotion, car l'expérience nous enseigne que jamais un amour intense pour une créature n'a été réciproque, et que si cela a déjà été le cas, alors cela fut plus un amour « destructeur » que « constructeur ». En revanche, quand l'amour ne va que dans un sens, alors très souvent celui qui aime éperdument ne rencontre que de la déconsidération, de l'indifférence, et de l'exploitation... L'humilité est la station sœur de l'amour car celui qui aime s'humilie devant l'objet de son amour, puisque l'atteinte du but n'est pas possible sans une soumission à la volonté du désiré. C'est pourquoi l'on témoigne toujours notre amour par des actes d'humiliation, des actes de sacrifice où l'on élève le bien aimé par rapport à soi.

 

Nous avons dans le récit d'Ibrahim, de Agar et d'Ismaël un enseignement pertinent en ce qui concerne notre propos. En effet, « Allah a prit Abraham comme ami intime, »1 en raison du degré de son amour. Le mot « khalil » en arabe à la même racine que « khalal, khala, khilal » qui signifie respectivement en français: « fissure, défaut, intervalle » comme si l'amitié ici désigne ce lien par l'amour, qui n'est réalisé que lorsque les deux éléments sont unifiés puisque c'est par la fissuration, et la séparation de l'unité qu'émerge le défaut, le manque, et le besoin. Ainsi, aimer c'est ne faire qu'un, par la volonté, avec le bien aimé. Et nos amis, nos amants véritables ne sont, par déduction, que ceux dont nous ne pouvons pas nous passer, ceux dont l'éloignement nous brise de douleur. Ibrahim dû subir trois épreuves manifestes par lesquelles il prouva la sincérité de son amour pour Dieu. La première des épreuves eu lieu quand il détruisit les idoles de son peuple et s'opposa seul à eux et fut jeté, à cause de ce geste, dans un feu qui ne le brûla pas par la permission de Dieu. La seconde des épreuves, fut lorsqu'il abandonna, par obéissance à la volonté divine, son épouse Agar et son fils Ismaël, encore nourrisson, à la Mecque, quand cette ville n'était alors qu'un désert! Agar, s'agrippa à lui en lui disant: « Nous laisses-tu ici sans provisions? » Et Ibrahim résigné, de suivre avec des silences... Jusqu'à ce que Agar comprenne que c'était Dieu qui voulait cela et qu'elle ne se soumette à la sentence, jusqu'à qu'ensuite, Allah ne l'assiste par l'entremise d'un ange et que de l'eau ne surgisse de cette terre désertique. La troisième épreuve fut lorsque Allah lui ordonna de sacrifier la vie de son fils unique Ismaël et qu'il acquiesça sans hésitation. Dans ces deux dernières épreuves, nous notons qu'Allah éprouva Ibrahim par ses proches et non par lui car Allah savait qu'Ibrahim s'était livré auparavant entièrement à Lui et que, par conséquent, la meilleure manière de l'éprouver était de viser les êtres chers à ses yeux, en l'occurrence sa propre famille. C'est donc la compassion d'Ibrahim envers sa famille qu'Allah éprouva! Le premier enseignement que nous pouvons tirer est que l'amour authentique se traduit par des sacrifices, le second enseignement est qu'il s'obtient par la réalisation de l'unité, au point que l'on inflige à ceux que l'on aime ce que l'on s'inflige déjà à soi pour plaire à Allah, dans la justice et le respect des capacités bien évidemment. En effet, comme Ibrahim s'était déjà abandonné à Dieu, Allah lui demanda d'abandonner aussi la vie de sa propre famille par ces deux sacrifices. Le troisième enseignement est que l'épreuve de cette famille ne fut acceptée et surmontée que grâce à leurs amours respectifs en Allah, car ce n'était pas seulement Ibrahim qui fut éprouvé mais aussi son épouse et son fils, qui se soumirent noblement à l'ordre divin. En effet, l'attitude d'Ismaël fut grandiose, le coran relate sa réaction à l'ordre: « Nous lui annonçâmes donc la bonne nouvelle de la naissance d’un fils patient et indulgent. Et lorsque son fils fut en âge de l’accompagner, (Abraham) dit : « Mon cher fils, je me suis vu en songe en train de te sacrifier. Vois un peu ce que tu en penses ? » Son fils dit : « Mon cher père : fais ce qui t’est commandé. Et si Dieu le veut, tu me trouveras du nombre de ceux qui sont patients. Puis, quand tous deux se furent soumis (à Dieu) et qu’Abraham eût jeté (son fils) front contre terre, voilà que Nous l’appelâmes: « Ô Abraham ! Tu as réalisé ce que tu avais vu en songe. » C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » Ce fut vraiment une rude épreuve! »2 Et Allah descendit un agneau en guise de remplacement...

 

Et, c'est cette unité familiale par Dieu que nous voulons mettre en évidence ici, à l'heure où les hommes, les femmes et les enfants d'une famille ordinaire, n'ont plus rien à voir avec cette famille modèle et exemplaire. Désormais, les liens sont fragiles et se brisent à la moindre épreuve, ce qui est logique quand on voit aujourd'hui ces hommes faire des sacrifices, non plus pour Allah mais pour leurs femmes et le bas monde, au point de s'assujettir à elles et de les prendre comme « Qibla », et la laideur devrait être, à nos yeux, proportionnelle au degré de ce sacrifice pour un autre que Dieu! En effet, ce n'est pas parce que c'est un grand sacrifice que c'est beau, mais c'est uniquement quand celui-ci ne vise que Allah. C'est ainsi que l'on doit mesurer les choses! C'est, effectivement, par Allah l'éternel que l'on doit aimer ou détester. Comment peut-on aimer une personne qui livre son cœur à un autre que Dieu, même si cet autre c'est vous même! Acquiescer ceci, c'est en quelque sorte accepter d'être pris pour une fausse divinité, une idole pour le passionné d'amour! Et un musulman ne peut et ne doit pas promouvoir l'associationnisme (le Chirk) sous toutes ses formes! Les femmes d'aujourd'hui, modélisent, quant à elles, les films indiens et ne savent plus patienter les désagréments de la vie en couple, au point de passer leur temps à se plaindre et à « pressionner » leurs époux, et les enfants ne s'éduquent, dorénavant, que par des privations de consoles, ou de sorties! Nous avons donc un besoin impérieux de méditer profondément le récit d'Ibrahim, de Agar et de son fils Ismaël, particulièrement en cette période de fête, si nous tenons à souder nos liens familiaux par l'amour authentique et l'humilité louable pour qu'enfin nos familles perdurent et ne se brisent point!

 

Mahdy Ibn Salah

 

1C4/125

2C37/101-106

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