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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Jurisprudence  •   •  Hits: 3875

 

 

« La propreté fait partie de la foi » énonce une tradition célèbre. Un bon musulman est un individu propre qui nettoie et range son appartement, lave les objets altérés de part son utilisation comme la vaisselle et les vêtements par exemple. Il ne remet pas à plus tard son nettoyage, de la même manière qu'il fait suivre ses péchés immédiatement de la repentance, afin que la salissure ne se solidifie pas. Il replace les objets déplacés à leurs endroits respectifs, et prends soin de son hygiène corporel, en se douchant, en se brossant les dents, en se parfumant, en rasant ses aisselles et son pubis, en entretenant sa chevelure et sa barbe, en taillant sa moustache, et enfin, en se coupant ses ongles.

 

L’islam qui est une religion de pureté accorde une grande attention à la pureté, si bien qu’il a institué des règles précises en ce qui concerne ce domaine. Un tradition rapporte en effet que la « purification constitue la moitié de la foi. »[1]L’adoration de Dieu n’est donc pas possible sans une purification au préalable. C’est pourquoi tout un chapitre est consacré à la purification dans la jurisprudence musulmane. Même la conduite aux toilettes n'a pas été omis! Un musulman rentrera, en effet, aux toilettes par le pied gauche en prenant le soin de ne pas avoir sur soi un objet sur lequel est inscrit le nom de Dieu. Avant d’entrer il est recommandé de faire une invocation. Il est préférable pour l’homme d’uriner assis afin d’éviter le retour impur de l’urine sur ses vêtements. Il faut nettoyer les deux orifices avec du papier (du vivant de notre prophète cette action était réalisée avec de petits cailloux) puis avec de l’eau en utilisant la main gauche. On sortira par le pied droit en disant une autre invocation.

 

On ne peut accomplir la prière avec une matière impure. On compte parmi les matières impures : celle qui provient du chien ou du porc, l’urine et les excréments sont impurs à l’exception de ceux des animaux dont la chair est licite, la bête morte sans être immolée, le sang versé ou celui des menstrues, des lochies et des pertes, les vomissures, le Madi (suintement érotique) et le Wadi (liquide blanc qui accompagnent parfois les selles). On ne tiendra pas compte du sang qui se trouve en petite quantité, ni des matières qui sortent du sang comme le pus ou le suintement visqueux qui s’écoule lors d’une plaie. Le sperme, quant à lui, est pur. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à l’eau pour purifier une souillure d’un vêtement. Tout moyen susceptible de purifier la souillure est valide, on peut donc avoir recours soit au lavage, soit au frottement ou a l’essuyage. Le soleil et le vent peuvent être considérés comme des agents purificateurs. Toute trace qu’on n’a pas pu éliminer n’est pas considérée comme impure.

Avant de commencer les ablutions, il faut s’assurer de la pureté de l’eau. Il faut aussi prendre soin d’enlever tout ce qui empêche l’eau de toucher la peau (vernis à ongle etc…). Et après avoir formulé intérieurement l’intention de se purifier en vue de satisfaire Allah, on commencera par invoquer Dieu et on se lavera les mains à trois reprises, on se rincera la bouche à trois reprises, on aspirera de l’eau par les narines en puisant de l’eau par la main droite que l’on expirera à l’aide de la main gauche cela à trois reprises, on se lavera le visage à trois reprises (de la racine des cheveux jusqu’au cou et du menton à la naissance des oreilles), on se lavera les bras jusqu’aux coudes à trois reprises en commençant par la droite, on procédera à la friction de la tête, en utilisant les deux mains, en partant du front jusqu'à la nuque puis en les ramenant sur le front, on se lavera les oreilles intérieurement et extérieurement, pour finir avec le lavage des pieds jusqu’aux chevilles en commençant par le pied droit et en prenant soin de curer la partie comprise entre les orteils à l’aide de son index. Après les ablutions le fidèle prononcera une invocation. Il y a six éléments obligatoires pour que les ablutions soient valables, si l’un d’eux est manquant alors les ablutions ne seront pas valides. Ces six éléments sont : l’intention, le lavage du visage au moins une fois, le lavage des bras jusqu’aux coudes au moins une fois, la friction de la tête, le lavage des pieds jusqu’aux chevilles. Observer l’ordre que l’on vient d’exposer et accomplir les ablutions sans interruption. L’interruption est effective lorsque le membre déjà lavé a séché. Les traditions prophétiques ne sont pas obligatoires, aucun reproche ne peut être fait à celui qui ne les observe pas mais elles sont vivement recommandées. Les ablutions sont obligatoires pour certaines pratiques cultuelles comme : la prière. Toutes les prières (obligatoires ou recommandées comme la prière mortuaire), le Tawaf (La circonvolution autour de la maison de Dieu), le toucher du Saint Coran sauf pour les étudiants et les enseignants. Les ablutions sont annulées par : tout ce qui sort par les voies naturelles de l’être humain (urine, excrément, gaz, sperme, sang), la perte de conscience ou de la raison (évanouissement ou sommeil) sauf dans le cas d’un sommeil léger que l’on soit debout ou assis, le fait de toucher ses parties intimes sans obstacle. Signalons que le baiser ou le contact de sa propre épouse ainsi que le vomissement ou l’écoulement du sang par des voies autres que les deux orifices naturelles n’annule pas les ablutions. En ce qui concerne le doute dans l’annulation de l’ablution, le fidèle devra toujours se fonder sur ce qu’il considère comme une certitude. Par exemple, si malgré quelques doutes sur son état d’impureté mineure, il a la certitude de se trouver en état de pureté alors il se considérera pur en délaissant ainsi la chose douteuse pour revenir vers la certitude.



Il est utile de savoir qu’il faut uniquement humecter par de l’eau le membre qui a un bandage ou un plâtre. Le fidèle qui le désire peut remplacer le lavage des pieds par la friction des chaussons (en passant de l’eau sur le haut), cela peut s’effectuer à condition de s’être chaussé en état d’ablution. On assimilera aux chaussons, les chaussures et les chaussettes. Cet avantage est annulé par la fin de la durée permise qui est de vingt quatre heures pour le résident et de soixante douze heures pour le voyageur, ainsi que par l’impureté majeure. Le fait d’enlever ses chaussettes ou autres n’annulent pas les ablutions, il est possible de retirer et de remettre ses chaussettes puis de continuer l’essuyage si l’on a conservé les ablutions durant cette période.

 

 

La grande ablution est le lavage de tout le corps au moyen de l’eau. Elle permet de se purifier d’une impureté majeure. Elle est obligatoire dans les cas suivants (causes déclenchant l’état d’impureté majeure): l’éjaculation du sperme à l’exception d’une éjaculation causée par le froid ou la maladie. La grande ablution est conditionnée par la vision du liquide, si le fidèle trouve sur son vêtement une tache de sperme et s’en aperçoit en fin de journée, il doit refaire les prières exécutées le contact de son propre sexe avec celui du conjoint, lors de la disparition des menstrues et des lochies, lors d’une conversion à l’islam, lors de la mort. Il est obligatoire de pratiquer les grandes ablutions sur le mort sauf pour le martyr. La grande ablution est recommandée : pour la prière du vendredi, la prière des deux fêtes, avant de se mettre en état de sacralisation et pour entrer à la Mecque. Il est interdit de prier en état d'impureté majeure, de faire le tawaf, de toucher et de lire le saint coran et de séjourner à la mosquée. La grande obligation comporte deux obligations que sont l’intention et le lavage de l’entièreté du corps. Le reste des actions à observer sont des traditions prophétiques (sunna) qu’il est recommandé d’observer. Après avoir formulé intérieurement l’intention de satisfaire Allah, il faut se laver les mains trois fois, pour ensuite se laver les parties intimes avec la main gauche que l’on purifiera avec du savon. Ensuite le fidèle exécutera les petites ablutions, puis arrivé au moment de la friction des cheveux, il effectuera cette friction puis versera de l’eau sur sa tête à trois reprises puis sur tout le corps en prenant soin de ne laisser aucune partie sèche. La lotion d’une femme est identique à celle de l’homme, si elle a des tresses, elle peut ne pas les dénouer. Il est permis quand on procède à la grande ablution de se mettre en état de pureté mineure et majeure tout à la fois, à condition d’en formuler l’intention. De même une seule lotion suffit pour se purifier le vendredi d’une impureté majeure, il suffira d’avoir une double intention pour une même action.

 

 

Le Tayamoum est l’action qui consiste à poser les mains sur la terre pure ou tout ce qui en est extrait comme le sable ou la pierre puis de se frotter le visage avec les mains puis les mains l’une contre l’autre, cela dans l’intention de se purifier pour la prière. Le Tayamoum sera valide dans l’un des cas suivants: l’impossibilité de se procurer de l’eau, la blessure ou la maladie, si l’eau aggrave le mal ou retarde la guérison, si l’eau est très froide et que son utilisation peut engendrer un mal à condition qu’il soit impossible de la chauffer, si l’eau est proche de nous mais qu’il est difficile de se la procurer du fait que l’on craint pour sa personne, son honneur ou son argent, si l’on a besoin de l’eau soit pour une nécessité de l’instant, soit en prévision d’un besoin propre ou pour celui d’un autre (même s’il s’agit d’un chien) ou pour préparer un repas ou se nettoyer d’une impureté, dans le cas ou l’on craint que l’heure de la prière risque de passer si l’on a recourt à l’ablution ou à la lotion. On ne doit pas faire le Tayamoum pour une prière obligatoire avant les limites de temps assignées à cette prière. Le Tayamoum est annulé dans les cas suivants : par ce qui annule les ablutions ordinaires, la présence d’eau pour celui qui ne pouvait s’en procurer, la possibilité d’utiliser l’eau. Il est important de préciser que si le fidèle se procure de l’eau après la prière accomplie par le Tayamoum, il n’est pas obligé de refaire cette prière.

 

Toutes les interdictions relatives à celui qui est en état d’impureté majeure s’appliquent pour la femme qui a ses menstrues ou ses lochies. En plus de cela, le jeûne est interdit, il devra être rattrapé à la différence de la prière. Les rapports conjugaux sont aussi interdits. On ne peut pas fixer une durée précise pour les menstrues. Ainsi la femme qui connait le terme et la durée de ses menstrues par expérience peut se référer à cette régularité pour déterminer la fin de ses menstrues. Dans le cas où ses menstrues ne sont pas régulières, elle doit attendre la fin certaine de l’écoulement du sang. La fin du cycle menstruel peut chez certaines femmes se remarquer par la présence d’un liquide blanc. Il peut arriver chez certaines femmes que les menstrues soient irrégulières de sorte que l’écoulement du sang soit interrompu pendant une journée puis reprenne le jour suivant, dans ce cas la femme doit toujours se considérer dans un état d’impureté majeure. Cette interruption fait partie du cycle menstruel. En ce qui concerne les lochies, n’y a pas de limite minimale. Si la femme constate l’arrêt de l’écoulement quelques jours après l’accouchement alors elle retrouve sont état de pureté en ayant recours à la grande ablution. La limite maximale des lochies est de quarante jours ainsi si la femme constate un écoulement de sang après cette période elle devra se purifier et reprendre la prière ainsi que toutes les autres obligations. Il s’agit de l’écoulement de sang en dehors des règles. Si la femme connait la durée régulière de ses menstrues alors elle considérera l’écoulement de sang supplémentaire comme une hémorragie. Si au contraire elle ne connait pas la durée de ses menstrues et que l’écoulement de sang persiste alors ses règles seront de six ou sept jours comme la plupart des femmes. L’écoulement de sang au delà de cette période n’est plus considéré comme faisant partie des menstrues. Si elle n’est pas réglée mais peut distinguer le sang des menstrues de celui de la métrorragie alors elle devra s’appuyer sur cette distinction. La femme qui souffre d’hémorragie : doit refaire ses ablutions pour chaque prière, juste avant de prier, doit laver ses organes génitaux avant de faire ses ablutions, peut avoir des relations sexuelles avec son mari, peut avoir recours au regroupement des prières, a le même statut que la femme pure ainsi elle peut prier, jeûner, lire le coran… Tout ce que l’organe génital secrète que ce soit un liquide jaune, blanc ou une matière humide ne constitue pas une menstruation et n’empêche pas, par conséquent, à cette femme d’accomplir ses devoirs religieux. Cependant, ces pertes blanches n'annulent pas les ablutions.

 

Mahdy Ibn Salah



[1] Moslim

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