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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Jurisprudence  •   •  Hits: 3594

 

L’aumône est un acte purificateur sublime! Un passage du coran énonce : «Craignez Allah, donc autant que vous le pouvez, écoutez, obéissez et faites largesses. Ce sera un bien pour vous. Et quiconque a été protégé contre sa propre avidité. Ceux-là sont ceux qui réussissent ! Si vous faites à Allah un prêt sincère, Il le multipliera pour vous et vous pardonnera. Allah cependant est très Reconnaissant et Indulgent. »[1]L’aumône nous préserve de la colère divine et éteint les ravages des péchés sur nos coeurs. En effet, une tradition mentionne : « L’aumône éteint la colère divine et préserve d’une mort atroce. » [2]Dans une autre tradition le prophète a dit : « Voulez-vous que je vous indique les portes de la bienfaisance ? Le jeûne est un bouclier, et l’aumône éteint les péchés comme l’eau éteint le feu, la prière au coeur de la nuit puis il a récité le verset suivant : « Ils s’arrachent de leurs lits pour invoquer leur Seigneur par crainte et espoir et il font largesse de ce que nous leur attribuons. »[3] L’acte de donner uneaumône pour plaire à Dieu révèle que nous plaçons le désir divin avant celui de notre ego au niveau des biens. Cet acte traduit le Tawhid dans la mesure où l’on sacrifie notre richesse pour la dépenser dans la voie de Dieu c’est-à-dire dans ce qui satisfait Dieu. C’est pourquoi un verset énonce : « Vous n’obtiendrez jamais la piété tant que vous ne dépenserez pas ce qui vous tient à coeur !» Et qu’un autre verset mentionne : «Prends de leurs richesses une aumône avec laquelle tu les purifies et tu les bénis. »[4]

L’acte de donner permet en outre de rétablir chez le donateur la croyance que jamais une aumône n’a diminué une richesse et que par conséquent le véritable gain c’est le don ! En effet, on rapporte à ce sujet que ‘Aïcha a dit au prophète à propos de l’aumône d’un agneau qu’ils avaient fait : «Il ne reste que l’épaule ! » Et le prophète de poursuivre : « Il reste tout sauf l’épaule ! » L’acte de donner est un excellent moyen pour nous guérir de la convoitise, de la cupidité et de l'égoïsme. Il nous permet de rétablir en nous même que les richesses appartiennent entièrement à Dieu et que nous devons les dépenser dans le sens de sa volonté, si nous tenons à gagner le Paradis. C’est pourquoi Dieu dit dans un récit divin : « Ô fils d’Adam ! Dépense et l’on dépensera pour toi ! » Les serviteurs d’Allah sont effectivement ceux qui redoutent le jour terrible « Et offrent la nourriture malgré son amour au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier disant : c’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense, ni gratitude.»[5]Ajoutons qu’il existe une aumône non matérielle dont le profit est général comme la recommandation du convenable et l’interdiction du blâmable, l'assistance d'une personne démunie, la visite d'un ami, de même que l’enseignement, le sourire sont des aumônes aussi. Soulignons que ces formes d’aumône sont parfois meilleures que les aumônes matérielles.

 

L’obligatoire en ce qui concerne l’aumône est le versement de la Zakat soit 2,5 % des richesses épargnées pendant un an, si la valeur de ces dernières a atteint le nissab (seuil minimal), ainsi que la Zakat al fitr. Le surérogatoire n’a pas de limite fixe tant que l’on ne tombe pas dans la prodigalité. La Zakat s’impose à tout musulman libre possédant le minimum imposable (Nisab). Le fidèle doit posséder une quantité prescrite par la religion, ce quota diffère selon la nature des biens. Quand ce quota n’est pas atteint la personne ne pas de zakat à payer. Les biens soumis à la zakat se repartissent en trois catégories : l'or et l'argent (et les billets de banque qui en tiennent lieu aujourd'hui, les bestiaux (Chameaux, bovin et ovins), les produits agricoles tels que les céréales et les fruits. Ainsi, il existe un minimum imposable (Nisab) pour chaque catégorie de bien soumis à la zakat. Le Nissab doit être calculé en respectant au préalable certains critères. Il se calcule après la satisfaction des besoins nécessaires comme la nourriture, les vêtements, le logement, le moyen de transport. Il faut que cette somme ne diminue pas en dessous du minimum imposable propre à chaque bien pendant une année hégirienne (354 jours). La Zakat est prélevée sur l’or et l’argent, les billets de banque. Le minimum imposable pour l’or est 20 dinars (85 gramme), ce qui équivaut à environ 1200 euros en 2006. Ainsi une personne ayant gardé une somme d'au moins 1200 euros pendant un an doit s'acquitter de la Zakat. Le montant est de 2.5% de la somme économisée. L'argent sur lequel on a déjà payé la Zakat ne doit pas être soumis à cet impôt l'année suivante. Si la somme disponible devient inférieure au minimum imposable au cours de l’année, quand la somme atteint le minimum imposable de nouveau, commence une nouvelle année à considérer dans le calcul lors du prochain règlement de la Zakat. La Zakat doit être prélevé sur les dettes, le capital commercial, le bétail, les récoltes.

Il y a huit catégories d’ayant droit à la Zakat : le pauvre. Il n'a pas de quoi subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux dont il a la charge (femme, parents, enfants...). Ces besoins sont la nourriture mais aussi le logement, les vêtements, etc. De même, il est possible que des non musulmans dans le besoin puissent en bénéficier. Le nécessiteux. La différence avec le pauvre est illustré dans par le récit suivant : « Le nécessiteux n'est pas celui qui va d'une personne à une autre, congédié par une bouchée ou deux, par une ou deux dattes, mais le nécessiteux est celui qui n'a rien à dépenser et dont on ne soupçonne pas la privation pour lui venir en aide et qui ne se présente pas pour demander l'aumône. » Les collecteurs de la Zakat qui se déplacent donc de maison en maison. Il y a aussi les secrétaires et les intendants qui s'occupent de la gestion de cette aumône. Les coeurs à gagner, ce sont les personnes que l’on cherche à attirer vers l’islam ou les nouveaux convertis que l’on veut raffermir. L'affranchissement des esclaves musulmans. Ainsi, le musulman désireux de plaire à Dieu rachète et affranchit un ou plusieurs esclaves. Les endettés. Les personnes ayant contracté une dette dans un but pieux peuvent bénéficier de la Zakat afin de s'en acquitter. La voie de Dieu. La voie de Dieu comprend principalement le combat (l’équipement, le ravitaillement, etc.) mais aussi tout ce qui est d'utilité publique tel que la construction d'hôpitaux, de dispensaires, l'achat de fournitures pour les mosquées. La guerre sainte est toutefois prioritaire. Le voyageur. Celui qui est loin de chez lui et a besoin de se nourrir, de se vêtir par exemple peut bénéficier de la Zakat. S'il est riche et a la possibilité d'emprunter de l'argent, il doit le faire plutôt que de bénéficier de la Zakat. Il n'est pas permis de donner le Zakat à : celui qui possède le Nissab de l’argent ou de l’or, celui qui possède des marchandises commerciales dont la valeur atteint celui du Nissab de l'argent ou de l'or, celui dont la charge est obligatoire, comme les enfants ou l’époux.

 

 

Mahdy Ibn Salah




[1] C64/16-17
[2] Tirmidhi
[3]32/16
[4] C9/013
[5] C76/8-9

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