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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Jurisprudence  •   •  Hits: 2479

 

Assalamou Alaykoum,


Mon frère Mahdy, j'aimerais connaître la position de l'islam vis à vis de la question philosophique de la bioéthique et plus particulièrement sur l'euthanasie. Barak´Allah Fik.

 

Wa ahléikoum salam akhi al karim,

 

La bioéthique qui est une discipline qui se penche sur la place de la morale dans notre usage des technologies modernes est nécessaire. En cela, elle est même une discipline islamique car l’islam doit justement se pencher et donner des réponses à toutes les questions auxquelles, les musulmans pourront se trouver confrontés, particulièrement celles du pouvoir de la technologie, particulièrement de la médecine moderne en notre époque de nouveauté.

 

 Ainsi, la bioéthique n’est que l’association de l’éthique et de la morale aux technologies nouvelles de manipulation du corps, de la terre et de la vie. C’est pourquoi, nous pouvons dire qu’il existe une bioéthique impie, celle dont la morale repose sur des conceptions athéistes, fausses, ou tout simplement non islamiques, et une bioéthique islamique qui délimite notre pouvoir de manipulation des nouvelles technologies par le Coran et la Sunna. Il faut donc bien distinguer entre l’éthique occidentale pour qui l’économie ou le gain d’argents justifie le désir, l’accélération ou la provocation de la mort des gens, et l’éthique musulmane qui s’attèle, quant à elle, à préserver la religion, la vie, la lignée, la raison, et la propriété du musulman ! 

 

A partir de là, nous pouvons dire que l’euthanasie, si l’on définit ce terme par « l’administration d’une substance mortelle afin d’alléger la souffrance d’une personne condamnée de toute façon à mourir » est interdit car la provocation directe de la mort est absolument illicite en islam, et la preuve se trouve dans un hadith authentique où notre prophète identifia un valeureux combattant comme étant une personne de l’enfer. Les compagnons furent choqués des propos du prophète car la dite personne ne montrait que des signes de bravoure au combat jusqu’au jour où ayant été blessée, elle se planta sa propre épée sur sa poitrine pour mettre fin à ses jours. Et le prophète de conclure : « Une personne peut accomplir les actes des gens de l’Enfer tout en étant une personne du Paradis et une personne peut accomplir les actes des gens du Paradis tout en étant une personne de l’Enfer. Les actes ne valent que par ce que valent leurs fins ! »[1]

 

Cela dit, la provocation de la mort de manière indirecte quand cette manière est légale et vise un but noble supérieur à la vie alors elle devient licite. Et la preuve se trouve dans le hadith authentique où notre prophète énonce que : « 70 000 personnes de notre communauté rentreront au Paradis sans jugements » Et parmi leurs caractéristiques, il y a le fait : « Qu’ils ne recherchent pas à pratiquer de traitements. »[2] A partir de ce hadith, certains savants ont conclu qu’il est légal de ne pas se soigner même si cela doit aboutir à une mort tant que par cette action le malade aspire à parfaire sa remise confiante en Allah. Ainsi, seul le malade peut revendiquer l'arrêt du traitement en conformité avec sa spiritualité, ce qui implique que logiquement cette action ne doit pas apparaître uniquement lors de ses soins.

 

Ta question débouche sur la question de la légalité du suicide en islam, qui certes est interdit quand il s’opère de manière directe mais pas toujours quand il s’opère de manière indirecte et que les avantages de sa réalisation l’emportent sur ses inconvénients, à l’exemple du ghoulem[3] de l’histoire des gens du fossé, qui en effet a sacrifié sa vie par la guidée de son peuple.

 

En conclusion, rechercher directement et avoir pour fin la mort est absolument illicite en islam, c’est uniquement la recherche d’une chose noble comme le statut de martyr par exemple, quand l’obtention de cette chose passe inévitablement par la mort, que la provocation indirecte de la mort peut s’avérer dans certaines circonstances légale.

 

Mahdy Ibn Salah     

 

 



[1] Boukhari

[2] Boukhari

[3] Moslim

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