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Written by ok  •  Category: Mariage  •   •  Hits: 4296


Le terme wali dérive de la radicale arabe wly qui signifie : « être proche» ou « gouverner. » Il a donc par synthèse la signification de « tuteur » c'est-à-dire : « la personne qui par son grade, sa proximité et son antériorité est investi, par amour et connaissance, des affaires d'une autre personne sous sa tutelle dans l'intérêt de celle-ci. » C'est dans ce sens que l'on comprendra l'attribut divin « al Wali » dans le verset suivant (C2/257) : « Allah est le wali des croyants, Il les fait sortir des ténèbres pour les conduire vers la lumière.» Ainsi, le Wali est une personne qui dans l'intérêt de la personne sous sa tutelle empêche celle-ci de dévier, en raison de sa liberté. C'est pourquoi, le Prophète a dit : « Le gouverneur est le Wali de celui qui n'a pas de wali. » Ainsi, le « wali » est celui qui par son autorité prend de bonnes décisions pour l'intérêt de la personne sous sa tutelle en la guidant vers le bien et en l'empêchant de faire le mal. Ce qui implique nécessairement cette antériorité spirituelle et scientifique.

Ainsi, de part l'étymologie du terme « wali » qui implique la proximité, le pouvoir, la science et l'amour, le « wali » est normalement (et non absolument) le père qui doit de part son autorité et son expérience, guider la fille sous sa tutelle dans finalité de l'épanouir religieusement. En la présence d'un tel « wali », il est illicite d'avoir recours à une autre personne pour conclure un contrat de mariage ! C'est dans ce sens que l'on peut comprendre la fatwa de 'Ata, citée par Ibn Hazm dans son « Mouhala bi al athar » au sujet d'une femme qui se marie sans l'autorisation de son tuteur légal, alors que celui-ci est présent : « Si la femme est indépendante (matériellement et spirituellement), et si elle a des témoins alors cela est permis. » Cette fatwa appuie notre définition du terme « wali» dans le sens où elle met la notion d'indépendance de la femme contre le principe du passage obligatoire par le tuteur paternel, comme si le père n'est tuteur que quand il a une autorité sur sa fille. C'est l'avis de Abou Souléiman az Zahiri qui affirme que la veuve peut choisir qui elle veut comme tuteur.

Or, de nos jours beaucoup de pères sont indifférents à la situation des filles sous leurs tutelles, si bien qu'elles peuvent parfois commettre les choses les plus graves comme la fornication sans qu'ils ne s'en rendent compte, ni même ne s'en soucient ! La plupart ne prient pas, refusent des prétendants pieux du fait de leur pratique, ne recherchent pas de maris pour leurs filles, font parfois obstacle au mariage pour des raisons illégitimes, voire ne communiquent avec elles que pour exprimer la négation et l'ordre ! Et quand ils désirent le mariage de leur fille, c'est souvent pour réaliser des intérêts égoïstes comme le fait de plaire au regard d'autrui, voire financier. Autant dire que dans beaucoup de cas, la femme peut se marier contre l'avis de son tuteur paternel quand celui-ci n'est pas apte à cette fonction et refuse injustement la conclusion d'un mariage bienheureux aux yeux de Dieu.

Dans ce cas les savants ont énoncé la fatwa selon laquelle la femme peut se marier sans l'accord de son tuteur paternel en ayant recours au gouverneur quand celui-ci s'oppose injustement au mariage. Or, dans le cas d'un Etat ou la loi musulmane n'est pas en vigueur, c'est alors l'imam, le responsable associatif, ou une personnalité digne de confiance et célèbre de par sa connaissance qui prendra le rôle de juge et de wali pour conclure le mariage. La condition reste que le juge doit célébrer un tel mariage dans l'intérêt de la religion des différents partis par sa connaissance des contextes respectifs de chacun et non dans l'intérêt des âmes bestiales.

Voilà pour cette étude, qui je l'espère ouvrira la porte à de nombreux couples qui désirent s'unir pour Dieu et qui font face à des obstacles injustes et illégitimes.

Wa bilahi ta'ala taoufiq

Mahdy Ibn Salah

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