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Written by ok  •  Category: Mariage  •   •  Hits: 2262

 

As Salam Aleykoum wa Rahmatulah wa Barakatuhu akhi.

 

Tout d'abord, je prends la liberté de t'écrire pour te remercier de l'aide que tu m'apportes grâce à tes rappels et ton site macha ALLAH.

 

Akhi, je suis confronté à un problème qui me ronge depuis quelques temps.
Je connais depuis bientôt deux ans, une jeune femme française pure souche, de confession catholique, mais pas pratiquante au sens des catholiques.
Je m'explique, elle croît en Dieu l'Unique, considère Issa (as) comme le Messie fils de Mayriam et non comme le considèrent les chrétiens. Elle est quelqu’un de très respectueux, tolérante, patiente, douce, aimable… Beaucoup de qualités qu'on retrouve très difficilement chez des sœurs notamment dans une société occidentale comme la notre. Depuis bientôt deux mois elle lit le Coran, et m'a fait part à plusieurs reprises que Le Coran présentait beaucoup de similitudes avec sa croyance et qu'elle était impressionnée par ce Noble Rappel dans la mesure où le Livre parle d'elle. Elle m'a posé pendant deux ans pas mal de questions sur Notre belle Religion, l'Islam, les histoires des Prophètes, des questions concernant Notre Prophète Mohammed (Prière et Bénédiction sur lui), d'où on venait, pourquoi nous sommes là, l'importance de savoir pourquoi nous sommes là (adoration d'ALLAH), et où l’on va etc... Récemment, elle a décidé de consulter un imam pour sa curiosité, avoir des réponses à des questions personnelles qu'elle se pose. Voici le mail  dont elle ma récemment fait part akhi :


« Bonsoir, j'ai pris mon courage... Et un rdv lundi prochain au centre culturel avec l'imam. C'est important pour moi de parler de ce que je suis et de ce que je peux être pour une personne de confession musulmane. Je vais lui expliquer que je crois en Dieu, l'Unique, que je prie, qu'il m'arrive occasionnellement, dans un certain cadre, de consommer des substances haram et que néanmoins, je m'intéresse et respecte les croyances musulmanes. Si Dieu m'accorde cette vie plus tard, je vais lui dire aussi ma volonté d'élever mes enfants (incha Allah) dans le cadre licite de la religion musulmane et que je veux les accompagner au mieux dans leur apprentissage avec l'aide de mon mari. Je n'ai pas de grandes connaissances pour l'instant mais je veux bien apprendre pour mieux connaître. Aucun projet n'est impossible, Dieu est grand. Et je sais que ma famille respectera cela. Et il ne s'agit pas de concessions de ma part ou de phrases dîtes sous le coup de la passion. Voilà J'espère que je pourrai échanger sincèrement avec lui. Sur ce, Salam. »

 

A présent akhi, j'aimerais te demander si :

 

-      Me marier avec une femme comme elle, croyante est-il permis dans la mesure ou elle est une croyante des Gens du Livre ?

-      Et si oui, comment faire face à ma famille qui pourrait me considérer comme un infidèle ? (car ma famille que je vois une fois par an au bled, plus marquée par le matériel et l'islam culturel qu'autre chose) ?

-      enfin akhi : j'aimerais connaître un avis sur l'alimentation de la viande de porc aussi.

 

Merci akhi de m'avoir lu, avoir pris le temps de me lire et me répondre incha Allah.
Sache mon frère, que j'ai besoin de connaître ton avis. Faisant face à un nombre important d'imams laïcs, préférant plus survoler la question, qu’apporter une réponse claire et précise, ce n'est donc pas toujours évident d'obtenir un avis clair à ce sujet.

 

BarakAllahou fik akhi.

 

Merci d'avance

Lyes

 

Wa ahléikoum salam,

 

Il est interdit d’épouser les associatrices d’une manière générale sur la base du verset suivant : « N’épousez pas les associatrices tant qu’elles ne croiront pas. »[1] A l’exception des femmes des gens du Livre car Allah a dit : « Toute nourriture bonne et pure vous est désormais permise. La nourriture des gens du Livre est aussi licite pour vous, de même que la vôtre l’est pour eux. Les femmes vertueuses d’entre les croyantes, et les femmes vertueuses d’entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur dot, avec contrat de mariage, non en débauchés, ni en preneur d’amantes. »[2]

 

A partir de ces deux versets, nous pouvons déduire que le mariage avec les chrétiennes et les juives est permis, tout en respectant leur pratique religieuse, malgré qu’une tradition rapportée par Boukhari fait mention de l’interdiction par Ibn Omar d’un tel mariage puisque considérant comme du chirk le fait de dire que « Jésus est un seigneur ». En outre, ce mariage est permis par Malik, Abou Hanifa et Chafi’i.

 

D’autant plus, que ta prétendante semble se rapprocher de la foi musulmane. Et cela sera une erreur de ta part que de la considérer comme une personne des gens du Livre, dans la mesure où elle est à deux doigts de rentrer dans la religion musulmane ! En effet, beaucoup de non musulmans se considèrent chrétiens ou juifs par héritage, sans approfondir leur croyance, et quand nous leur demandons si pour eux : « Jésus est Dieu ? », ils répondent « non », et « s’ils reconnaissent la prophétie de Mohammed ?», ils disent « oui ». Ainsi, ils sont musulmans dans le fond mais chrétiens dans la forme. Il ne leur manque que la prononciation de l’attestation de foi. Or, certains chrétiens ne veulent la prononcer par attache à leur héritage, révélant de surcroît leur profonde mécréance. En effet, la reconnaissance intérieure de la vérité, associée à la négation extérieure, par le refus de la proclamer ouvertement, ressemble à la mécréance des Qoraych orgueilleux !

 

Ainsi, si ta prétendante ne voit aucune lourdeur à prononcer l’attestation de foi, invite la à l’Islam par la prononciation d’une attestation reflétant son intériorité !

 

Concernant ta seconde question, il est triste de constater que la difficulté provient plus de ton côté plutôt que du sien ! Aussi, je profite de l’occasion pour déconstruire le crédo chez les maghrébins, particulièrement chez les marocains, qui veut que les parents soient sacrés et qu’ils aient tous les droits sur leurs enfants, même celui d’être injuste, et ce, sur la base de l’interprétation du hadith inventé suivant : « Le paradis est sous les pieds des mères », par lequel ils cautionnent le piétinement de leurs parents ! Alors que notre Prophète a dit dans une tradition authentique : « Aide ton frère qu’il soit injuste ou victime d’injustice » Les compagnons comprirent le sens : « d’aider la victime d’injustice, mais comment aider une personne injuste ? dirent-ils » « En l’empêchant de commettre son injustice » rétorqua le Prophète. Ainsi, il appartient à tout croyant de veiller à lutter contre l’injustice même si celle-ci provient des parents car ce n’est pas les aider que de les laisser exploiter, dans l’ingratitude, leurs enfants !

 

De plus, je note que tes parents n’accordent pas à l’Islam la place qui lui revient de droit dans leur vie, révélant qu’ils ne doivent même pas influer sur tes choix car, en effet, il appartient au croyant de ne pas laisser une voie de domination sur lui, à des mécréants de manière générale, ou à des musulmans désobéissants, particulièrement ceux qui placent l’Islam en secondaire dans la vie ! En final, par rapport à tes parents, je pense que le problème serait le même, si ta prétendante était algérienne ou tunisienne, révélant que le souci se trouve chez eux et pas dans la religion de ta prétendante ! Je t’invite à lire mon article sur « l’opposition parentale à un mariage sur la base de la différence des origines. »

 

En ce qui concerne la dernière question, si tu décides de te marier avec la sœur et de vivre avec elle, elle devra respecter les interdits de l’Islam au sein du foyer car la tolérance ne concerne que l’adoration. Or dans la pratique des gens du Livre dont fait allusion le Coran, il s’agit de ceux dont les enseignements étaient proches de l’islam, et non les chrétiens et les juifs actuels pour qui les enseignements furent falsifiés bien après la révélation ! Ainsi, c’est une grave erreur que de comparer les gens du Livre dont fait mention le coran avec les juifs et les chrétiens d’aujourd’hui, car certains mangent au Mac Do sur la base de la permission divine de manger la nourriture des gens du Livre !

 

Soulignons, par déduction, que l’application d’un texte coranique implique le respect du sens historique et contextuel, c’est-à-dire qu’il n’est pas permis d’appliquer une sentence quand le sens a évolué ou le contexte a changé, comme ceux qui sur la base des récits prônant l’obéissance au gouverneur jurent loyauté et servitude à l’autorité des états impies et tyranniques, dans lesquels ils résident !

 

Wa bilahi ta’ala taoufiq

Mahdy Ibn Salah

 

 

   


[1] C2/221

[2] C5/5

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