Salam alaikoum mon frère,
Ton cours sur la rigueur m'a fortement interpellé et je vis en ce moment une sorte de schizophrénie. Je travaille depuis 12 ans dans la police et je ne suis pas heureux. Je voudrais quitter ce travail car je ne suis plus en adéquation avec la théorie de l'islam authentique. La face de l'homme que je montre au travail n'est pas celle que je montre à la maison. Suis-je un hypocrite ? Quel conseil me donnerais-tu pour vivre un islam authentique ?
Wa ahléikoum salam akhi al karim,
Nous vivons hélas une époque où la schizophrénie est devenue une maladie très répandue, et ce en raison des conséquences inévitables de notre présence en France. Je m’explique… Il existe trois types de schizophrénie :
- La schizophrénie naturelle
- La schizophrénie de faiblesse
- La schizophrénie volontaire
La première schizophrénie est celle qui affecte tout le monde car nous avons tous et toutes, une seconde nature mauvaise qui aspire à prendre, dans nos moments de faiblesse, le dessus sur nous. Et rares sont ceux qui arrivent à empêcher constamment sa résurgence. Que dis-je ! C’est même humain que de faillir ! Toutefois, notre but consiste à empêcher, du meilleur que l’on peut, la prise de contrôle totale de notre être par le démon qui nous accompagne, et de limiter au maximum ses apparitions dans notre comportement moyennant la maîtrise perpétuelle de soi…
La seconde schizophrénie est celle de ceux qui ayant trop suivi leur démon sont incapables de s’opposer à lui et vivent un dédoublement de personnalité douloureux ! C’est le cas de ceux et de celles qui souffrent de voir en eux une seconde facette, qu’ils n’arrivent pas à faire disparaître ! Cette seconde facette peut être aussi le fruit d’un complexe comme ceux qui rabaissent en eux, la vérité, et adoptent des conséquences de cet agissement, une identité temporaire pour s’intégrer au décor… Il existe, enfin un autre type de schizophrénie de faiblesse, très répandu malheureusement chez les musulmans pratiquants, et qui peut les mener d'ailleurs à l'hypocrisie ! C'est le cas de ceux qui se sont accoutumés à accomplir des péchés, parfois capitaux, tout en continuant à accomplir les obéissances divines !
Ainsi, le critère qui nous permet de séparer entre la schizophrénie de faiblesse et celle qui est volontaire est la douleur, ainsi que le désir de s'en sortir, car effectivement quand il y acception de la seconde nature nous avons à faire à un cas de schizophrénie volontaire, que l’on assimile à de la pure hypocrisie. La schizophrénie volontaire résulte ainsi d’une complicité de l’être avec sa seconde nature vicieuse, de sorte que le visage démoniaque s’appuie sur la nature apparente et « innocente » pour réaliser ses objectifs maléfiques. Les schizophrènes volontaires sont donc de véritables dangers pour notre vie spirituelle et temporelle, qu’il faut impérativement savoir reconnaître et dénoncer car les dégâts qu’ils peuvent provoquer, chez nos frères et sœurs non avertis, sont incommensurables ! Et j’en passe de ces histoires de frères et sœurs qui ont failli perdre la tête des conséquences de la sincérité du schizophrène volontaire, avec lequel ils ont eu à faire, dans ses deux facettes…
C'est par l'intensité dans l'accomplissement du bien
Que l'hypocrite réussit à cacher l'immensité de son mal
Tu te trouves mon frère dans le cas intermédiaire et je t’invite à revenir à un état naturel par une acceptation de ton identité musulmane, et ce, en tous lieux et une conquête de la fierté. Ensuite si tu peux donner un sens nouveau à ta fonction en purifiant ton intention sans qu’il n’y ait trop de concessions vis-à-vis de tes valeurs alors tu peux rester à ton poste car il existe une schizophrénie volontaire légale quand par stratégie on joue un rôle afin de tromper d’éventuels obstacles à la réalisation d’un objectif noble ou nécessaire… En effet, il existe une corruption permise puisque saine quand celle-ci s'opère au sein d'un état impie ou d'un système injuste et que l'élément possédant un poste clé joue de son statut ou de sa fonction dans la société pour favoriser la justice et les partisans de la vérité...
Mahdy Ibn Salah