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Written by JDT  •  Category: Qualité & efficacité  •   •  Hits: 3234

 

 construire

 

Je veux me marier. J'invoque mais cela ne marche jamais. Quand j'invoque je pose mes conditions, mes goûts et fantasmes décousus  à Allah en faisant fi des mystères et belles surprises qu'Il me réserve si je m'en remets vraiment et entièrement à Lui en veillant à limpidifier mon âme pour voir et reconnaître,  pour ressentir et recevoir sa guidée et son apaisement.
Malgré mes prétentions religieuses je suis façonné par la mode, l'amour du gain, l'idée dorée de soi. Plutôt que de craindre Allah de cette crainte qui préserve, guide et purifie les serviteurs j'ai peur pour moi, pour ma petite personne comme si je me suffisais à moi même et comme si ma peur pour moi me suffisait à me protéger. En fait je m'enferme moi-même dans le cercle vicieux de mon égo que seule la confiance en Allah peut rompre et éclairer en sa misère, sa petitesse et sa vilenie victimisée.
 Je ne suis pas émancipé par le  magnifique Tawhid et donc je ne suis pas libre de vivre, respirer et adorer en ouvrant grand mes ailes comme l'oiseau du ciel que seul le Tout Miséricordieux  soutient et guide. J'oublie qu’Allah est sur toute chose clairvoyant.
Je ne suis pas enveloppé de ciel mais enveloppé de mes peurs ; emprisonné dans la momie de mon égo.
Les idées tournant autour de l'idée de moi-même m'empêchent de m'engager et de faire confiance. Je suis enveloppé de peurs pour moi au lieu d'être libéré par ma crainte d'Allah. Je tourne autour de l'idée de moi comme des pèlerins tournent autour de la Kaaba purifiée et vidée de ses idoles pour célébrer Allah seul. Mon égo prend la place d'Allah d'une manière tellement saisissante que c'est à peine si je m'en rends compte pour l'instant.

J'ai fait de mon ego, de l'idée illusoire de moi-même un associé à Allah ce pourquoi je suis si mitigé, si troublé, si affaibli et inconsistant, aux choix euphoriques, hésitants, douteux ou râleurs. Je ne suis pas unifié mais dispersé comme si j'avais perdu ma forme et mon rappel à la vie.

Je prie pour jouir de cette vie éphémère  et non pas par amour d'Allah qui m'a donné la vie et s'occupe parfaitement de tout dans la vie de ses créatures soumises à Lui.

Je ne connais pas vraiment mon Seigneur, celui qui m'enseigne comment vivre  le succès de cette courte vie car je suis trop pris par l'idée de moi même et par les peurs qui s'y rapportent sans cesse et à mesure que je suis avide de reconnaissance pour moi-même, que j'attends qu'on m'aime et qu'on m'apprécie et qu'on m'entende, qu'on me jette des fleurs et des conforts, j'oublie de reconnaître Allah par qui tout l'éternel et durable bonheur se compose.

Je ne fais pas confiance à Allah. Je ne Le connais pas et ne me connais pas moi même non plus.
Mon invocation est faussée et mon raisonnement insuffisant. Mon esprit est trop porté sur les gains, sur la volonté de plaire et se complaire plutôt que sur la volonté d'être bien, d'être mouwahidement fonctionnel en plaisant à Allah dans Sa volonté de m'avoir mis sur Terre.
Il me manque l'envie d'être juste qui devrait m'habiter en toute nature et délier ma vie entière en portant une étendue infinie de fruits et de grâces. Et s'il me manque cette envie puissante d'être juste, c'est parce que je suis parasité, dans un monde hyper-publicitaire d'hyper-propagande individualiste servant à l’hyper-consommation, par l'idée de moi et les peurs, fantasmes, bref les démons qui s'y rapportent.
Notre société est pleine de maux fondant les piliers du gain capitaliste qui puise en nous-mêmes sa matière première en nous rendant déséquilibrés et affectivement malades. Mais cela est un autre sujet.

Si j'étais amoureux d'Allah, Sa création entière serait à ma disposition et dans le respect et l'amour du Pourvoyeur Clairvoyant sur tout ce que je fais, je n'y cueillerai que le minimum nécessaire à mon harmonie, mon équilibre, comme la fourmi s'abreuve dans la goutte d'eau, entourée des grâces vivantes de son Seigneur.

J'oublie ou j'ignore que cette vie est une vie de lutte ; je pense, égaré dans mon désordre mental et affectif que je dois me marier pour vivre ma petite royauté, réaliser ma petite dynastie pharaonne, mes fantasmes narcissiques et apaiser mes peurs que j'alimente moi-même en oubliant monstrueusement Allah parce que je lui préfère le souci de soi détourné de l'amour d'Allah.

 Parfois certes, le fait de se soucier sincèrement du bien-être des autres contribue à nous libérer de l'idée de soi, car Allah est avec les bienfaisants qui font largesse. Mais cela touche une autre artère.

Souvent aussi, oui bien trop souvent, je pense à mes soucis pour moi plutôt que vibrer pour la justice et la beauté vivantes d'Allah. Chaque jour il crée et forme des nouvelles merveilles et moi je suis là à roder, craintivement et soucieusement, douteusement autour de l'idée de moi qui me coupe les vivres et me détourne du Pourvoyeur.

Je fais ma prière et je fais le ramadan,  mais j'ai peur des autres, de leur jugement, j'ai peur de l'avenir, j'ai peur de l'engagement, au fond je ne connais pas grand chose parce que l'idée de moi, omniprésente à mon esprit, celle qui doit être belle, plaire à tous, paraître forte à tous, briller aux yeux de tous, a pris dans mon culte la place d'Allah, en formant une toute autre religion que celle de l'Islam Originel.

Ce qui est normalement simple et limpide devient alors compliqué. Je manque à mon Tawhid, donc je marche la tête à l'envers, face contre terre ; et tout devient hypercompliqué ; mais pas d'une complexité qui nourrit et stimule l’intelligence, la conscience, l'entreconnaissance et l'ouverture à l'altérité avec son surcroit de piété, mais d'une complexité sans autre alarme ou code que le rétablissement de ma vérité-mon islamité.

Il est temps que je vive en harmonie avec ma fonction qui est d'adorer celui qui donne la vie et la mort, fait sortir le vivant du mort et le mort du vivant, celui qui impulse mon cœur en cet instant et a décrété d'Adam une parole, une conscience de vérité et des gestes de vérité aussi, qu'ils soient à l'échelle chimique dans mon coeur et mon cerveau, ou à l'échelle des membres comme la main tendue d'une zakat ou la demande d'une main en mariage.

People in this conversation

  • Mashallah

    about 9 years ago
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  • Salem Aleykoum,

    Très jolie texte qui porte à réflexion sur soi-même, sur la place qu'on apporte au TAWHID dans le contexte environnemental dans lequel on vit ( LE DECOR)
    La plupart d'entre nous est engouffré dans le tourbillon de la vie quotidienne en pensant à notre égo ( moi la première) en oubliant l'essentiel dans notre vie, vivre notre religion pleinement. Mais c'est pas facile....Dans l'environnement dans lequel on vit vie (LE DECOR)...On n'a pas l'impression d'être complètement soi-même, de pouvoir prendre les décisions adéquat pour vivre en symbiose ce quotidien avec notre conviction religieuse. Qu'Allah SAWT nous donne la force de réagir, comble et pardonne nos faiblesses et nous fasse miséricorde

    about 9 years ago
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