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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Takfirisme  •   •  Hits: 2610

 

En réponse à la soeur Chaimae, qui met en garde contre moi parce que je ne fais pas le takfir de la masse !

 

Il est vrai que celui qui ne traite pas le mécréant de mécréant par rapport à un acte ou à une croyance qui fait sortir de l’Islam devient mécréant car ne pas reconnaître un mécréant comme mécréant par rapport à l’une de ses croyances ou de ses actions, c’est indirectement légitimer par « l’indifférence » vis-à-vis d’un acte de mécréance, une chose qui fait sortir de l’Islam. Ainsi, extraire de la communauté musulmane celui qui n’en fait plus partie est un devoir car c’est justement détruire et affaiblir cette même communauté que d’être indifférent face aux déviations de ses membres !

 

Cela dit, l’application de cette règle présente des dangers graves ! En effet, l’excommunication à la légère ou fausse, c’est-à-dire reposant sur des bases infondées, associée à l’application de cette règle, amène au sectarisme et à une excommunication de masse puisqu’il y aura excommunication de certains « musulmans » qui pratiquent des actes de mécréance puis excommunication aussi de ceux qui ne les excommunient pas ! Or, l’excommunication est une question qui peut mener à la divergence car elle nécessite la réunion de plusieurs conditions à vérifier, ce qui, par déduction, devrait nous pousser à plus de réserve quant à l’application de la règle qui veut que l’on excommunie ceux  qui pratiquent des actes de mécréance !

 

C’est le propre des sectaires que de vouloir inclure à l’intérieur de leur propre mouvement l’exclusion de ceux qui n’adhèrent pas à leur mouvement, de telle sorte qu’appartenir à ce dernier, c’est automatiquement exclure de la religion, ceux qui n’en font pas partie ! A l’instar des Takfiris et des pseudo-salafis qui se ressemblent d’ailleurs et qui respectivement rendent mécréant celui qui ne se désavoue pas du « mécréant » ou innovateur celui qui ne désavoue pas de « l’innovateur » !

 

Il est donc fondamental d’inviter à une compréhension et à une application correcte du principe de « considérer complice d’une injustice celui qui ne la dénonce pas », que cette injustice soit une innovation ou un acte de mécréance, puisqu’il y a, effectivement, une différence radicale à opérer entre l’acte et la personne car tout acte de mécréance ou d’innovation n’implique pas nécessairement la mécréance ou l’innovation de son auteur comme l’indique une règle célèbre !

 

En effet, il faut s’assurer au préalable que :

-         l’acte en question soit réellement un acte de mécréance ou une innovation

-         et que la personne accomplit cet acte en toute conscience c’est-à-dire avec intention, connaissance, et dans un état émotionnel stable

 

 A partir de ces deux conditions vous avez deux types d’égarements :

-         L’égarement le plus grave est celui de ceux qui considèrent tels actes comme des actes de mécréance ou des innovations alors que dans la réalité ils n’en sont pas, ou que le statut de ces actes en question est sujet à discussion selon les avis des savants sur le sujet

-         L’égarement de ceux qui ensuite lient l’acte à la personne de telle sorte que l’individu soit identifié à ses agissements quand nous savons que c’est uniquement par l’intention que nous pouvons associer une personne à une action

 

En effet, c’est prendre un risque que de juger une personne sur la seule base de ses actes apparents car une dernière règle, authentifiée par un récit que rapporte Boukhari énonce : « celui qui excommunie (takfir) quelqu’un alors que cette accusation ne se vérifie pas et bien cette accusation revient sur lui » ce qui signifie que les vrais mécréants et les vrais innovateurs sont ceux qui rendent mécréants ou innovateurs des personnes, et ce injustement et illégitimement !

 

Par conséquent,

 

Je te mets en garde

Contre ceux qui mettent en garde,

Car par leurs abusives « mises en garde »

Ils sont devenus, eux-mêmes, l’objet de légitimes « mises en garde »

 

Mahdy Ibn Salah

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

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