Salam aleykoum wa warahmatollah wa barakathou
Je me permets de vous écrire car je suis agréablement surprise en tombant par hasard sur l'une de vos vidéos. En effet, cela n'a fait qu'attiser mon envie de vous écouter davantage et je suis ravie qu'un frère s'attarde autant sur les maladies dites psychiques et autres. Pour être franche, si je suis tombée sur l'une de vos vidéos, c'est que cela fait 2 semaines que je suis en arrêt "maladie" suite à une petite dépression que je traine depuis je crois 2 ans. Avec des hauts et des bas qui ont fait que cette fois j'étais au plus mal et cela a empiété sur mon travail qui par ailleurs peut être aussi la cause de mon mal être.
Depuis que je suis en arrêt je ne sors plus de chez moi ou très peu et cela m'a permis de me consacrer davantage à moi même et à mes réelles attentes de la vie. Je pense que durant tout ce temps je me suis perdue dans une spirale négative en oubliant d'appuyer sur pause et écouter mon cœur et mon corps. J'exerce un métier qui n'est pas facile tous les jours (assistante sociale) et qui peut devenir très rongeur et éreintant.
C'est ainsi que je devenais de moins en moins assidue quant à ma pratique de la prière par exemple. Et depuis ces deux semaines d'arrêts, je fais toutes mes prières à l'heure, je fais des invocations, je cherche à apprendre davantage, je me repens beaucoup, je demande à Allah de m'aider à retrouver mon chemin, à purifier mon cœur, et de faire de mon adoration pour Lui ma priorité. Je fréquente les cours à la mosquée car al hamdoulilah j'ai un peu plus de temps à mon actif.
Tout ça pour dire qu'il y a quelques jours de cela une de vos vidéos m'a particulièrement interpellée. Celle de l'amour passionnelle. (Je naviguais sur le web à la quête de réponses sur la dépression et l'islam.) Je me suis rendue compte du fait qu'il m'est arrivée à plusieurs reprises (j'en prends conscience aujourd'hui) d'avoir fait passer des choses avant mon adoration pour Allah, peut être par paresse, ou victime du wesswess je ne le sais pas vraiment.
En visionnant cette vidéo mon cœur s'est rempli de joie d'un seul coup comme si j'avais trouvé l'une des causes de ma lourdeur d'aujourd'hui. Je me suis souvenue de la vie éphémère sur terre, de toutes les futilités qui nous prennent la tête chaque jour et me suis dis la vérité est là, présente avec nous chaque jour Sobhanallah, et mes yeux se fermaient.
Je ne sais pas si du coup mon bien être va perdurer, je vais endurer sur ce sentier là en tout cas et sans cesse car il est évident que c'est le chemin que tout être doit emprunter. En tentant de slalomer et balayer toutes les futilités et ondes négatives que nous recevons chaque jour...
Je suis triste qu'il n'y ait pas plus de personnes comme vous, j'ai du rater ma vocation ma foi, car je pense que nous, la jeunesse musulmane avons besoin de ce genre de discours et ce, chaque jour. Si j'habitais dans la région parisienne je n'aurais pas hésité à prendre un rendez-vous mais malheureusement la distance fait que... Cela serait impossible... J'aimerais pouvoir me relever encore et encore et combattre contre le "côté obscure" qui a parfois tendance à m'envahir et me priver de mon amour pour Allah. Je vais tenter de continuer sur ma lancée et perdurer dans ma pratique et continuer à visionner vos vidéos. En effet je trouve vos discours extrêmement pédagogues et bienfaisants. Qu'Allah nous guide et nous déverse sa bénédiction inch'Allah. Qu'Il vous accorde le paradis ici bas et dans l'au-delà, car je pense que vos paroles font beaucoup de bien là où la souffrance est presque omniprésente.
Salam aleykoum wa rahmatollah wa barakathou
Wa ahléikoum salam orti al ‘aziza,
Il est vrai que malheureusement, rares, de nos jours sont les prédicateurs ou les imams qui se penchent sur les problèmes relationnels quand l’une des finalités de la révélation est justement : « le perfectionnement du caractère ! »
Je considère même ce manque cruel à l’endroit de la médecine mentale, du cœur et des relations comme un témoin patent de l’incompétence d’un musulman ayant une fonction d’intérêt public dans la communauté car effectivement tout tourne, dans la religion, autour de la relation verticale et horizontale c’est-à-dire autour de notre rapport avec Allah et de notre prochain. Et combien, aujourd'hui, hélas, ne recherchent par l'islam ou leur engagement religieux, qu'à réaliser de vils passions comme celle de briller, de s'enrichir, ou de séduire, à l'instar de ces libraires, de ces dirigeants de mosquées, et de ces marchants du halal, qui reçoivent de la communauté pour réaliser des intérêts individuels, et ne lui apportent pratiquement rien en retour! Pendant que d'autres, plus sincères, se dépensent par la oumma sans rien reçevoir, ni attendre de celle-ci! Je m'étonne donc de voir des sites internets, par exemple, d'entre-aide entre musulmans où les offres sont des affaires moins interressantes que celles des mécréants...Quelle époque! Nous parlons constamment de oumma et voulons reçevoir de celle-ci alors qu'en réalité nous l'exploitons, la violons, et la dépouillons !
Ainsi, le véritable enseignant de l’islam doit apprendre aux gens à se réconcilier avec Allah et leur semblable, quand Satan travaille, de son côté, à nous éloigner de Lui et à nourrir, entre nous, des rivalités et des animosités…
Je considère, pour ma part, que la science véritable n’est pas associée à un diplôme ou à la quantité de connaissances mémorisées et que, par déduction, beaucoup de ceux qui connaissent peut-être entièrement le Coran et des milliers de hadith ne possèdent en réalité pas de science !
En effet, la science véritable possède des témoins et le premier des témoins, c’est la compréhension ! Ainsi, celui qui comprend le Coran et la Sunna démontre qu’il sait réellement ! Mais soulignons qu’il n’est pas suffisant de comprendre uniquement le Coran et la Sunna pour prétendre connaître, car la compréhension du Coran et de la Sunna doit se mettre justement en pratique dans notre vie de tous les jours, par la compréhension de tous les événements qui remplissent notre quotidien, de tous nos états et de tous nos résultats… C’est par cette compréhension là, que nous pouvons savoir si une personne a compris véritablement le Coran et la Sunna !
Si la compréhension permet justement la levée des contradictions, de sorte que le vrai savant est celui qui arrive à dénouer les nœuds du doute et de l’ambiguïté, alors saisissons qu’il existe d’autres « livres »… Le livre du destin, de la souffrance, de la création, et des comportements… Ainsi, celui qui étudie ces « livres » intimement liés à ceux de la révélation met à l’épreuve et pratique sa compréhension et ceux qui, par conséquent, n’arrivent pas à comprendre ces livres révèlent le caractère seulement théorique de leur compréhension.
Il existe dans la vie, une pratique de la compréhension,
Tout comme pour le savoir ou la théorie,
Et ceux qui ne comprennent pas leur propre compréhension,
Démontrent, par déduction, l’existence, en eux, d’une hypocrisie !
Saisissez ma sœur, que si vous devez rechercher la science véritable recherchez là auprès de ceux qui ont compris réellement le Coran et la Sunna. Et le témoin de cette compréhension se trouvera dans leur aptitude à comprendre la souffrance, le destin et les comportements car sans la compréhension de la souffrance, effectivement, nous cherchons des bouc-émissaires et nous nous mettons naturellement en colère, et la colère quand elle vise le destin nous mène à son tour à l’épreuve et au malheur, qui quant à eux, nous mènent indubitablement soit :
- - A l’introspection et à la recherche, en nous, de l’erreur causatrice de notre propre malheur, si nous sommes sincères et humbles
- - Au dédouanement et à l’aveuglement, et donc à l’augmentation de la douleur et de l’incapacité de s’en sortir, si nous sommes hypocrites et égocentriques
Et la preuve se trouve dans le Coran : « Et Zun-Nun (Jonas) quand il partit, irrité. Il pensa que Nous N'allions pas l'éprouver. Puis il fit, dans les ténèbres, l'appel que voici : « Pas de divinité à part Toi! Pureté a Toi! J'ai été vraiment du nombre des injustes. » »[1]
Enseigner, par conséquent, la compréhension de la souffrance, du destin et des comportements, c’est enseigner la compréhension de la compréhension… Et sans cette science, il est impossible de soigner les cœurs des malheureux et de panser leurs plaies ! Brisez ainsi, ma sœur fillah, toutes les barrières, franchissez toutes les frontières qui se dresseraient entre vous et cette science car votre bonheur ici-bas en dépend et vous ne pouvez connaître le bonheur dans l’au-delà sans connaître au préalable celui d’ici bas, celui de la transformation, par la foi, de la peine en joie !
Mahdy Ibn Salah
[1] C21/87