Un jour que je me trouvais à l'hôpital pour visiter un frère, une famille maghrébine arriva au chevet de leur proche plongé dans le coma. Je remarquais particulièrement le père, allant s'isoler pour verser ses larmes à l'écart des siens...
J'ai médité cette tragédie dont j'ai tiré les enseignements suivants :
Très généralement, les parents maghrébins ne manifestent pas un grand amour envers leurs enfants durant leur vie en commun. Et c'est au moment où ils risquent de les perdre, dans la maladie par exemple, que leur attache et leur amour apparaissent !
Mais à quoi bon manifester de l'amour par la détresse quand notre vie durant nous restons insouciants voire indignes, de l'état d'âme de la chair de nos chairs ?
Le coma du fils résonnait chez ce père, comme l'adoration, quand la fin de vie retentit ! C'était un fait similaire à l'ingratitude des mécréants qui ne manifestent leur dépendance à Allah, que lorsqu'aucune autre issue ne s'offre à eux !
Dans ces moments-là, malgré la reconnaissance forcée des bienfaits, il devient inutile d'aimer et reconnaître Allah par le regret !
C'est pourquoi Allah dit : « Quand ils montent en bateau, ils invoquent Allah Lui vouant exclusivement leur culte. Une fois qu'Il les a sauvés [des dangers de la mer en les ramenant] sur la terre ferme, voilà qu'ils [Lui] donnent des associés. »
Ainsi, nous devons aimer, être reconnaissants et gratifiants ; revenir constamment vers notre Seigneur durant toute notre vie, à chaque souffle, dans l'aisance comme dans l'adversité et pas uniquement dans la sujetion ou à l'approche de la mort ! Nous devons profiter de notre santé et de notre bien-être pour manifester l'amour à nos proches avant que l'échéance ne frappe !
Ceux qui aiment leurs proches dans la contrainte, c'est-à-dire, uniquement quand ils les perdent, ressemblent étroitement dans leur malheur à ceux qui reviennent vers Allah uniquement devant l'agonie...
Mahdy Ibn Salah