De l'ADN de porc dans les knacki hallal de la marque Herta a été trouvé selon les résultats d'un laboratoire, engendrant une compagne de prise de conscience par des consommateurs musulmans contre le propriétaire de la marque Nestlé, et la mosquée de Paris qui la contrôle et la certifie hallal.
Cet incident, révèle à quel point les musulmans de France peuvent s'attacher à des détails au détriment des essentiels, car la présence d'ADN d'une matière impure dans une matière pure ne la rend pas nécessairement impure !
En effet, une matière impure perd son statut d'impureté par deux procédés : la « dilution » et la « transformation » car, selon Ibn Taymiyya : « Dieu a déclaré illicites les choses mauvaises comme le sang, la bête morte d'elle-même, le porc, etc. Lorsqu'une de ces choses tombe dans de l'eau ou dans autre chose et s'y transforme, il n'existe alors plus de sang, de bête morte, ni de chair de porc du tout. (…) Ceci conformément à l'avis des savants qui disent que lorsque la chose qui était impure se transforme, elle devient pure : c'est l'avis de Abû Hanîfa, de l'école zahirite, et un des deux avis rapportés de Mâlik et de Ahmad. Le fait qu'une impureté se soit transformée en sel, en cendres, etc. est exactement comme le fait qu'elle se soit transformée en eau. Il n'y a aucune différence entre le fait qu'elle se transforme en cendres, en sel, en terre, en eau, en air, ou autre. Dieu a rendu licites pour nous les bonnes choses. Or, ces huiles, ces laits, ces boissons sucrées ou aigres etc. font partie de ces bonnes choses licites. Quant à ce qui est mauvais et illicite [et qui s'y est mélangé], il y a disparu et s'y est transformé. Comment donc rendre interdit ce qui relève des bonnes choses que Dieu a permises ? Qui a dit que lorsqu'une chose illicite se mélange avec une chose licite et disparaît totalement dans cette chose licite, cette dernière devient illicite ? Il n'y a sur ce point aucun argument ni du Coran, ni de la Sunna, ni du consensus des savants, ni du raisonnement par analogie ! »1 Dans une autre fatwa, Ibn Taymiyya dit : « Si une goutte de sang ou d'alcool tombe dans un récipient [de lait ou d'huile] et s'y dilue de sorte que le lait ou l'huile reste sur les qualités qu'il ou elle possédait, il n'y a aucune raison de déclarer ce lait ou cette huile interdit(e). Cette goutte de sang ou d'alcool s'y est transformée, et elle ne possède plus rien de la réalité qui ferait que les règles s'appliquant au sang et à l'alcool s'applique à ce qu'elle y est devenue »2 « L'avis disant que les liquides ne deviennent pas systématiquement impurs – exactement comme l'eau ne devient pas systématiquement impure – est l'avis qui est juste. (...) Les aliments, les boissons (huiles, laits, huile d'olive, vinaigre) et les aliments liquides relèvent des bonnes choses que Dieu a déclarées licites à la consommation pour nous. Dès lors, du moment que dans ce qui est en soi licite, il n'apparaît ni une des qualités de ce qui est illicite – ni son goût, ni sa couleur, ni son odeur – ni une de ses parties, cela reste sur sa licéité originelle. On ne peut pas le déclarer illicite alors qu'aucune des qualités de ce qui est illicite n'y est apparue. En effet, la différence entre ce qui est licite et ce qui est illicite réside dans les qualités de l'un et de l'autre. Car c'est à cause de ces qualités que ceci a été déclaré licite, et cela illicite. »3
Or, l'ADN de porc n'implique aucunement la présence du porc en ses attributs de couleur, d'odeur, et de saveur, et donc ne rend pas illicite la chose qui contient cet ADN ! C'est donc un péché que de déclarer illicite une chose sur la base seule de la présence d'ADN d'une matière impure en elle ! Et, Allah a dit : « Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu'Allah n'a jamais permises? »4 La Loi musulmane ne s'établit pas sur la base de calculs géométriques ou d'analyses biologiques mais avant tout sur le visuel et le sensible !
C'est donc l'ignorance de la communauté musulmane, vis-à-vis de leur religion (et des sites internet d'information) qui est mis à nu par cet incident ! En effet, les musulmans de France se trompent de combat en luttant contre la présence d'ADN de matière impure dans des produits purs ! Ainsi, il est triste de constater que l'ADN attire notre attention aujourd'hui pendant que nous faisons fi de notre culture alimentaire, de l'origine et de la philosophie du producteur, du devoir de boycotter, et des méthodes de contrôle de la viande par la mosquée de Paris qui considère par ailleurs, avec la mosquée d'Evry, l'éléctronarcose permise ! Si « illicéité », il doit avoir, celle-ci doit se justifier davantage sur la base du devoir de « boycotter » et de la nécessité de consommer sans copier une culture étrangère à la nôtre !
S'il y a bien une chose qui doit être remise en cause, cela ne doit sûrement pas être le caractère légal d'une viande contenant la présence d'ADN de porc mais bien notre manière de consommer car le produit avant de contenir de l'ADN de porc ressemble étroitement à du porc, si bien que dans notre manière actuelle de consommer et de manger nous perdons notre identité originelle, pour copier celle des non musulmans !
Je note, en conséquence, que beaucoup de combats et de mobilisation sont futiles ! Pour bouger, il est impératif de regarder les objectifs et la voie :
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Est-ce que je cherche à plaire à mon Créateur par mon engagement ?
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Si oui, suis-je conforme à la Loi divine et à la voie du dernier messager dans mon action ?
Voilà, les deux questions que le croyant musulman doit se poser avant de s'engager car toute unité reposant sur autre chose qu'Allah n'est que pure illusion, et n'apportera aucun gain dans l'au-delà !
Mahdy Ibn Salah