Le cinéma islamique présente des avantages et des inconvénients. Il permet de compenser le vide, rempli par les médias occidentaux, et dans ce sens, il doit être encouragé, mais il est important de souligner qu’il peut présenter un risque majeur de dénaturation de l’islam.
En effet, la représentation des grands hommes de notre religion par des acteurs qui jouent la comédie devant des caméras est une violation évidente de leur image et donc de leur honneur ! Car la sincérité des personnages est évidemment incomplète du fait du caractère ostentatoire de leur dévotion, et dans la mesure où celle-ci est purement émotionnelle et non rationnelle, des conséquences de la présence de caméras. Ainsi, c’est une grave erreur que de représenter des compagnons par des acteurs « hypocrites » selon un angle, puisque sincères uniquement de manière émotionnelle ! C’est pourquoi, je suis d’avis que le cinéma islamique est illicite quand il représente des grands hommes de l’islam[1] comme les compagnons et les grands savants car il dénature leur image à l’instar du film « Le Messager », qui des conséquences de la non représentation du prophète, l’a indubitablement dépouillé de son charisme au profit de son entourage !
Ainsi, c’est uniquement par compensation, en vue de proposer une alternative à l’industrie du cinéma occidental, que le cinéma islamique peut trouver une légitimité, tout en sachant que l’islam authentique ne doit pas reposer sur de l’émotionnel, et ce, au détriment du rationnel. Car nous savons que le cinéma, particulièrement, hollywoodien, aspire à affaiblir la rationalité pure, donc à détourner de l'islam, moyennant des émotions fausses et négatives. En cela, le cinéma est une excellente arme « antéchristique » dans la mesure où il peut affaiblir la raison et éloigner de la vérité par ensorcellement et accaparation de la penser comme le démontre le film : « la liste de schindler » par exemple qui incite subtilement à fermer les yeux sur les injustices actuelles de l'Etat Juif par la remémoration harcelante des souffrances passées... Ainsi, le cinéma, selon cet angle, est un danger dans la mesure où il encourage le phénomène « de la pensée par procuration», voire peut s'avérer entièrement illicite quand il absorbe notre potentiel « croyance » en affaiblissant nos convictions vis-à-vis des histoires prophétiques vraies du Coran, et ce, au profit d'un renforcement de la conviction vis-à-vis d'histoires chimériques et fausses...
Ainsi, le cinéma islamique pour qu’il soit légitime doit vérifier certaines conditions, parmi lesquelles :
- - Constituer une alternative au cinéma occidental
- - Porter un message rationnel et réformateur d’une vision altérée par le cinéma occidental
- - Promouvoir le Tawhid et l’islam authentique
- - Ne doit pas altérer la croyance musulmane, ni enfreindre la shari’a
- - Il doit narrer une histoire vraie
- Ne doit pas représenter des personnes importantes de l’islam
A partir de là, nous pouvons soutenir que les « Mokhtar awards » sont une bonne chose dans la mesure où ils incitent à la créativité cinématographique des musulmans !
Cependant, ils peuvent malheureusement constituer une lucarne donnant sur nos ignorances et nos laideurs intérieures, et ainsi développer la falsification de notre islamité comme peuvent en témoigner de nombreux court métrage qui mettent en évidence notre incompréhension de l’islam, voire nos mécréances et nos complexes, à l’instar, pour ne citer que trois exemples, des vidéos sur le Tawakul, le juif et l’arabe fan du PSG, et la question du gynécologue masculin…
Dans ce sens, les « Mokhtars » peuvent éloigner de l’islam authentique plus qu’ils peuvent en rapprocher, surtout si certains pensent lutter pour la cause de l’islam moyennant cette voie !
En effet, détourner les musulmans du véritable Jihad au profit de luttes vaines est une excellente manière de gaspiller l’énergie des musulmans et donc de les détourner de la Sunna de notre messager dans la réalisation du Tawhid et le triomphe de l’islam!
Rappelons que le jihad comprend trois étapes et donc trois formes :
- - Intellectuelle
- - Spirituelle
- - Physique
Après la lutte pour faire triompher la vérité sur la faux, le rappel d’Allah sur l’insouciance, il faut lutter, armes à la main, pour faire triompher les croyants sur les mécréants jusqu’à l’instauration de l’Etat islamique ! En dehors de ces trois formes de jihad, il n’existe pas de jihad digne de ce nom ! C’est donc une forme de lâcheté et d’égarement que de penser lutter dans la voie d’Allah par l’islamisation d’un « combat » emprunté à l’occident comme celui de l’économie ou des médias, et ce, au détriment du jihad authentique ! Que dis-je! C'est même une insulte à l'endroit de notre prophète et de ses compagnons que de se penser «jihader» par le cinéma alors qu'eux ont versés leur sang et donnés leur vie pour la bonne orientation de l'humanité !
Ainsi, tant qu’on n’islamise pas ce festival, il n’y a aucun mal à y participer, d'ailleurs moi même j'y participe, si bien évidemment s’opère un filtrage entre les courts métrages légaux d’un point de vue islamique et ceux qui sont illicites en raison de la fausseté du message qu’ils peuvent véhiculer.
Il y a donc un risque patent que ce festival participe de la falsification de l’identité musulmane par le processus de l’assimilation qui tend à « américaniser » les musulmans de France ! Il faut donc se méfier des personnes ou des démarches, même sincères, qui nous détournent de la voie droite par la monopolisation de notre énergie dans des actions vaines !
Que les combattants de la souffrance,
Ne soient pas confondus avec ces égarés,
Qui, par lâcheté, veulent se donner bonne conscience,
En islamisant des combats amputés de toute difficulté !
Il est impératif, par souci de préservation de l’islam authentique, d’inviter à éviter la confusion car il n’y a évidement rien d’islamique dans le jihad médiatique, qui ne sert pas le jihad authentique…
Qu’Allah nous prémunisse de faire partie de ceux dont fait allusion ces deux versets : « Dis : « Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres? Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginent faire le bien ». »[2]
Mahdy Ibn Salah