Les élections présidentielles approchent, et plusieurs postures vis-à-vis de la participation des musulmans de France à cette échéance voient le jour. La première prône la participation, et la seconde l’abstention car la première considère les musulmans de France comme des membres à part entière de la société française, tandis que la seconde considère la participation comme un acte de mécréance !
Et ces deux postures sont extrêmes, selon nous, car :
- Les musulmans, s’ils sont véritablement musulmans, ne seront jamais intégrés à la société puisque l’identité se définit par rapport à une communauté et quand celle-ci n’est pas régie par le Coran et la Sunna alors s’opéreront indubitablement des entorses dans la foi et la pratique de celui qui vit dans un pays non musulman comme le complexe d’infériorité, l’insouciance et l’indifférence vis-à-vis du mal qui l'entoure, la ressemblance aux mécréants dans la manière de penser [1], d’agir et de s’habiller, la laïcisation qui aboutit à une séparation de la pratique individuelle et de la pratique collective… Et j’en passe de ces failles qui nous éloignent de l’Islam authentique ! Ainsi, le combat actuel et essentiel des musulmans de France est un combat pour la préservation de l’identité islamique car les politiciens ne tarderont pas à voter des lois qui mettront les musulmans de France face à un choix, celui de choisir entre deux identités : l’islam authentique sans la France ou la France avec un islam falsifié!
- La seconde posture présente aussi une contradiction car elle interdit la participation active des musulmans de France aux élections sous prétexte que cette participation est considérée comme un acte de mécréance. Mais, simultanément, ceux qui soutiennent cette posture sont indifférents vis-à-vis de la participation passive des musulmans à la société car la non participation aux élections, la résidence, le travail, ou la consommation sont aussi des voies de la consolidation de la société idolâtre, autant, voire bien plus significative que la participation électorale. En effet, ne pas voter, c’est en quelque sorte voter indirectement par notre passivité car notre inertie est en soi un renforcement du programme politique de notre ennemi.
A partir de là, nous pouvons soutenir qu’il existe une participation doctrinale et une autre pragmatique, et ces deux formes de participation à la société, quand elle renforce une société ne reposant pas sur le Coran et la Sunna, au détriment d’une société musulmane, sont des actes pouvant nous exclure de l’Islam authentique et de la communauté des croyants véritables !
C’est pourquoi les musulmans de France qui soutiennent des partis politiques en adhérant aux programmes de ces derniers comme le parti socialiste ou l’UMP n’ont plus rien à voir avec l’Islam véritable!
C’est pourquoi, la posture que nous devons défendre pour les musulmans de France doit être une posture médiane, c’est-à-dire une « participation sans adhésion du cœur »!
Le musulman et la musulmane de France doivent, effectivement, agir d’un agissement qui renforce la justice et la vérité et qui affaiblit simultanément l’injustice et la fausseté par une participation stratégique. Cette participation contribuerait aux intérêts de l’Islam et de la communauté musulmane, quand bien même elle s’opèrerait dans une terre de mécréance, au moyen, par exemple, du concept du « Halal Global » impliquant une circulation de l’argent issu de la consommation des musulmans à l’intérieur même de la communauté pour ne pas passer entre les mains d’ennemis ! Il est, en effet, inacceptable que des grossistes de produits halals ou orientaux soient des juifs ou des membres du FN, comme c’est le cas en France, respectivement dans le Nord et en Seine-Saint-Denis !
Ainsi, les musulmans de France peuvent voter, mais ils ne doivent pas considérer cet acte comme une adhésion au système et une reconnaissance doctrinale de la vérité de ces valeurs ! S’ils doivent voter, c’est uniquement par respect du principe islamique énoncé dans une fatwa d’Ibn Taymiyya : « de choisir le moindre mal quand le croyant est confronté à deux impasses ». Ces deux impasses sont pour le musulman et la musulmane de France :
- Le vote actif avec l’adhésion doctrinale ;
- Le vote passif par l’indifférence et la non participation.
En conséquent, le musulman de France, s’il doit voter, doit le faire sans adhérer aux programmes et aux idées de celui qu’il choisira, et ce, uniquement pour affaiblir ou écarter de la victoire le plus nuisible aux intérêts de sa communauté de foi.
Mahdy Ibn Salah