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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Sectes diverses  •   •  Hits: 3198

 

 

Assalamou alykoum mon frère ! Je voudrais connaître votre avis sur le prédicateur turc Adnan oktar chez qui j'ai appris beaucoup de choses. Barak Allah fik !

 

Wa ahleik salam,

 

Si auparavant, tu as appris de lui à propos de la beauté de la nature et les signes divins dans la création alors je ne vois aucun inconvénient car à ce niveau il a effectivement apporté quelque chose d’utile mais je t’invite toutefois, dès aujourd’hui, à le délaisser définitivement et totalement en raison de ses mécréances doctrinales car il est manifestement égaré à l’endroit des dimensions les plus fondamentales de la science, à savoir la croyance, la jurisprudence et l’éthique comportementale !

 

Pour preuve, sa doctrine selon laquelle la matière n’est qu’une illusion ! Nous pouvons faire effectivement une étroite corrélation entre sa pensée concernant l’illusoirité de la matière et les dires suivants d’Ibn ‘Arabi : « Le cosmos est à la fois réel et illusoire, « Lui et non Lui », il est comparable à une complète illusion lorsqu’il est envisagé comme une entité autonome distincte de l’être divin mais il est réel tant qu’il est maintenu en relation avec lui », « L’univers est une illusion, il n’a pas d’existence réelle ce qui est le propre de l’imaginaire, autrement dit tu t’imagines qu’il est quelque chose de distinct de Dieu subsistant par lui-même alors qu’il n’est rien ! », « l’ombre n’a d’existence que par son principe, soit la chose ou l’être dont elle est l’ombre, bien plus, l’ombre ne peut apparaître que s’il fait jour, si la lumière éclaire la scène. De même, le cosmos n’existe qu’à travers Dieu, lumière primordiale qui existencie et manifeste la création. » 

 

Ainsi, pour Ibn ‘Arabi, Dieu est l’essence de chaque chose, doctrine qu’il faut rapprocher de Plotin, celui qui repensa Platon, et pour qui l’Un produit hors de lui, des réalités distinctes qui restent cependant en lui-même. Selon Platon, le monde n’est, effectivement, qu’une pure illusion et il peut être réduit à Dieu si on le dépouille de ses illusions. La formulation d’Aristote fait du monde une réalité, mais cette réalité n’est que le fruit de la suppression des qualités de l’absolu à la réalité elle-même. A l’imitation d’une couleur particulière dont l’existence, la manifestation n’est que le fruit de la suppression des autres couleurs, de la lumière blanche qui elle-même est incolore mais contient toutes les couleurs.

 

 La connexion de ces systèmes a donné naissance à la croyance en l’unicité de l’existence, c’est-à-dire que l’existence est unique et n’est que celle de Dieu. Ibn ‘Arabi a donc fait une synthèse de la pensée de Platon et d’Aristote en soutenant que la création est réelle et illusoire. En effet, il écrit : « Chaque chose possède une réalité et cette réalité provient du Réel, elle est la manifestation d’un attribut du Réel derrière le voile d’un attribut de serviteur. Autrement dit, elle est une instance médiatrice entre le Réel et le monde phénoménal », « La modalité par laquelle Dieu, Réel octroie l’existence au cosmos et crée donc des relations avec ce dernier est celle de l’irradiation théophanique (tajalli) ; Dieu ne se manifeste pas par son essence mais par ses Noms et Attributs, c’est pourquoi, en quelques sortes l’univers n’est qu’une image ou projection des Noms. Les Noms ont une fonction d’isthme, c’est-à-dire de lieu d’échange entre le nommé et la créature. Toute chose ou tout être est donc un « lieu théophanique », un réceptacle qui reçoit cette irradiation en fonction de ses prédispositions, les théophanies sont innombrables car le Réel renouvelle perpétuellement sa création. Il la soutient ontologiquement à chaque souffle. » 

 

Ainsi, pour Ibn ‘Arabi l’être entier appartient à Dieu et la création ne fait qu’exister ex istare c’est-à-dire ne fait que sortir de l’être divin pour y retourner, à la mort initiatique ou physiologique. Par conséquent Ibn ‘Arabi s’oppose à la définition du Tawhid de Jounayd : « Faire l’absolue distinction entre le contingent et l’éternel, » c’est-à-dire entre la créature et le Créateur. Il lui répondra dans l’un de ses « entretiens oniriques » : « Comment peut-on séparer le contingent de l’éternel si l’on fait partie d’eux ? » Ainsi, pour Ibn ‘Arabi, on ne peut pas séparer la créature du Créateur et il n’est pas bon de dire, par exemple, qu’Allah est le très Haut car par rapport à quoi cette expression s’appliquerait étant donné qu’Il est l’essence de chaque chose ?


Cette doctrine d’Ibn ‘Arabi se trouve entre deux croyances identiques car, en effet, si l’existence n’appartient qu’à Dieu alors il y a nécessairement deux issues en ce qui concerne la création :

  • -          Soit l’univers n’existe pas et n’est qu’illusion entière
  • -          Soit l’univers est Dieu dans sa totalité.

 

 La première négation nous pousse à la croyance que défend Harun Yahya, c’est-à-dire que l’univers n’est pas matériel mais une simple illusion. Ainsi, nous vivons à l’intérieur de Dieu ce qui est équivalent à dire que la création est dans Dieu.

 

 La seconde affirmation nous pousse à soutenir le credo d’Ibn Sab’in, pour qui Dieu est tout ! Doctrine que l’on peut rapprocher de Spinoza, pour qui le Seul Dieu qui soit n’est rien d’autre que la nature. Ces deux croyances sont équivalentes dans le sens où Dieu est assimilé à Sa création. Si donc la doctrine d’Ibn ‘Arabi se trouve entre deux doctrines qui assimilent Dieu à Sa création alors elle ne peut que faire de même. L’imam Ahmed usa d’un argument fort intéressant ici pour réfuter les Jahmites qui soutenaient que Dieu est partout. A partir du récit qui affirme : « Dieu était et rien n’était avec Lui », il soutient par rapport à la création que Dieu a crée :


- soit en Lui

- soit à l’extérieur de Lui et est rentré dans cette dernière

- soit à l’extérieur en restant distinct d’elle

 

Les deux premières affirmations sont de la mécréance car elles font de Dieu un être composé. Il démontra ainsi par déduction que la création est réelle et nécessairement distincte dans sa totalité de Dieu. Il n’y a donc rien de divin en la création ! 

 

Cette doctrine d’Ibn ‘Arabi n’est pas sans conséquence car elle s’oppose radicalement à la finalité de la création qu’est l’adoration de Dieu et le triomphe de l’Islam sur terre. Car pour adorer Dieu, il faut impérativement opérer une distinction entre Lui et sa création, entre le bien et le mal. Or sans cette distinction, il n’y a plus d’élan qui nous pousserait à atteindre Dieu au moyen de son obéissance ! Bien plus grave, l’assimilation de Dieu à la création nous pousserait à diviniser l’homme et à rendre licite ce que son ego désirera ! Comme ce fut le cas avec al ‘Afif al tlismani, disciple d’Ibn ‘Arabi, pour qui un rapport sexuel est légal avec une femme étrangère, une sœur ou une mère ! C’est le but caché de l’encouragement de l’athéisme par les francs-maçons et les sionistes car en propageant le polythéisme chez la masse on affaiblit la force du peuple, qui sera impuissant à s’unir derrière une cause commune et on laisse ainsi de surcroît le monde à la guise des impies qui veulent le dominer !

 

 C’est pourquoi les soufis sont souvent indifférents vis-à-vis du mal car pensant qu’il s’agit de la volonté divine comme l’a affirmé l’Emir Abdel Qader, et qu’il serait contraire au Tawhid que de s’opposer à cette volonté ! Ceux qui soutiennent de telles croyances ou qui défendent de telles positions n’ont rien à voir avec l’Islam ! De la même manière que ceux qui cherchent à excuser ou à dire que la pensée d’Ibn ‘Arabi et de ses compères est complexe donc incomprise, tous ces gens sont des mécréants selon Ibn Taymiyya…

 

En conclusion, ce n’est pas le côté séducteur de quelques belles paroles que peut écrire Harun Yahra qui doit te pousser à fermer les yeux sur la laideur globale de sa pensée ! Il en va de même de ‘Imran Hossein d’ailleurs que je compte réfuter prochainement !

 

Moralité, apprenez à apprécier une personnalité

A travers l’analyse de l’entièreté de sa pensée

Car c’est l’une des ruses préférées de Satan le lapidé

Que de vous aveugler par la mise en relief de certaines vérités

 

En somme, saisis mon frère fillah,

 

Ce n’est pas le côté positif d’une chose particulière

Qui doit te pousser à t’engager dans une voie

Mais c’est par l’absence d’aspects négatifs en cette dernière

Que tu peux savoir si la chose est bonne ou pas

 

Applique cette règle, pour un mouvement, une doctrine et même un(e) prétendant(e) qui aspire à t’épouser, si tu ne tiens pas à faire de mauvais choix !

 

Mahdy Ibn Salah

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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