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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Sectes diverses  •   •  Hits: 4420

Je ne suis pas d’une nature à vouloir me réjouir de réfuter surtout quand j’ai affaire avec des frères et sœurs aux sourires et aux cœurs sincères, particulièrement ces Malaisiens qui sont venus partager hier à Nanterre leur expérience dans l’institution d’un marché et d’une monnaie alternative à base d’or et d’argent, mais mon amour pour la vérité me pousse à déconstruire le mouvement qui pense réformer la communauté exclusivement par l’entremise de la lutte contre la monnaie papier et qui détourne les musulmans du vrai combat ! En effet, c’est le propre des sectaires et des égarés que de focaliser sur un aspect de la religion, aussi vrai et authentique soit-il par son côté novateur, tout en se détournant du respect des étapes et des priorités !   

 

La monnaie est ce qui sert d’intermédiaire d’échange entre les gens. C’est ce qui permet de fixer et d’évaluer la valeur d’une chose, que cette dernière soit matérielle ou abstraite comme un service ou une fonction. Elle participe ainsi à l’unité d’une nation car elle régule les relations de la population au niveau de la dimension économique et sociale car les prix et les services sont étroitement liés à la monnaie.  

 

La stabilité d’une nation va donc de pair avec la stabilité de sa monnaie car la crise monétaire qui menace notre planète a pour origine justement une baisse de la valeur des choses, liée à une perte massive de la confiance en la monnaie officielle. En effet, la perte de la confiance et le pessimisme à l’endroit de l’économie engendrent le retrait des dépôts, la baisse de la consommation, l’augmentation des prix, la diminution du pouvoir d’achat, la pauvreté, le pillage et les conflits sociaux ! Ainsi, plus une monnaie est stable et moins il y aura de risque d’une crise !

 

Ainsi, si nous voulons trouver les causateurs de la crise financière mondiale qui se dessine nous devons chercher derrière le système de régulation de la monnaie, en d’autres termes, les banques centrales ! En effet, dès que les états ont commencé à ne plus se référer à l’étalon or c’est-à-dire à l’émission d’une monnaie sur la base d’une contrepartie et d’une garantie d'échange en or alors c’est le début d’une crise qui sera voilée par de la croissance au départ mais qui aboutira sur de l’inflation et de la récession !

 

 En effet, le contrôle de la monnaie papier et sa régulation par l’état indépendamment d’un référent stable et universel engendre une forme d’usure c’est-à-dire de la création de richesses à partir du néant, autrement dit de « l’endettement gratuit », soit la non-équivalence entre une chose et sa valeur réelle. C’est pourquoi le remplacement de l’étalon or par l’étalon dollar a permis à la puissance américaine d’asseoir injustement sa suprématie sur le monde !

 

A partir de là, il est évident que c’est une bonne chose que de vouloir réformer la monnaie afin de remédier justement à la crise financière qui menace notre planète, mais il est important de déconstruire parallèlement la doctrine musulmane qui veut que l’instauration du dinar d’or et du dirham d’argent soit la voie exclusive du renouveau de la communauté musulmane dans le monde ! En effet,

 

- L’usage de la monnaie or, contrairement à ceux qui pensent que c’est la solution, accélère la crise car l’encouragement de démarches individuelles qui va dans ce sens, et ce, à l’intérieur d’un système qui repose sur de la monnaie papier, permet certes la protection du capital de ces individus, mais participe simultanément de la dévaluation massive de la monnaie papier et par conséquent contribuent à l’inflation ! Les conséquences néfastes de la démarche sont donc supérieures à ses effets positifs car l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel, et jamais des pièces d’or et d’argent ne vous protégeront pas des conflits sociaux consécutifs d’une crise où l’affamé armé d’une machette aspirera à vous dépouiller !

 

- L’usage d’une monnaie alternative à base d’or et d’argent à l’intérieur d’un système dirigé par une monnaie papier est un leurre puisque celle-ci serait partiellement une monnaie car la définition complète de la monnaie comprend non seulement l’intermédiaire d’échange, la réserve de valeur mais aussi et surtout l’unité de compte et le pouvoir d’évaluation! Or, l’usage d’une monnaie d’or à l’intérieur d’un système reposant sur une autre monnaie, qui quant à elle est faite de papier, dépouille l’or de son attribut d’unité de compte et donc de référant à l’évaluation de la valeur d’un objet ou d’un service. Or comme il est impossible de se défaire entièrement d’un système à l’intérieur d’un autre système alors le dinar d’or et le dirham d’argent ne seront jamais des monnaies indépendantes donc des monnaies entières au sens complet du terme ! Il devient, par voie de déduction, déraisonnable de penser réformer un système par cette voie sans vouloir songer à fonder un état indépendant car l’islam partiel, c’est-à-dire l’islam de ceux qui veulent améliorer partiellement la situation locale des musulmans ne sera jamais véritablement l’islam authentique tant que la démarche ne sera pas globale et aspirera, par conséquent, à viser la conquête directe du pouvoir !

 

- Ainsi, le concept de la réforme islamique monétaire mène à une marginalisation de la communauté, qui profite de toute évidence aux ennemis de l’islam, car dans le prolongement de la pensée de son auteur, Imran Hossein[1] qui, à trop vouloir combattre le grand imposteur, l’Arabie saoudite et les frères musulmans, est devenu un petit imposteur, par l’enseignement de vérités partielles au moyen desquelles il écarte les musulmans des vérités globales, comme l’encouragement à la création de « villages musulmans » et l’instauration du dinar d’or et d’argent, par lesquels il détourne et gaspille l’énergie vis-à-vis des véritables défis du moment, qui quant à eux reposent sur le Coran et la Sunna, comme l’émigration, le djihad, et la constitution d’un Etat au Moyen Orient !

 

- En final, la réforme monétaire n’est donc pas proprement islamique car nombreux sont les non musulmans comme le Front National qui la revendiquent ! Une réforme n’est islamique que lorsqu’elle s’inspire des sources que sont le Coran et la Sunna dans ses buts et surtout ses étapes. Ainsi, la notion de réforme au sens islamique du terme implique aussi et surtout un respect des priorités, et nous savons que dans la vie du prophète la réforme spirituelle et militaire doit passer avant la réforme économique car la monnaie est, de toute évidence, une émanation de l’état ! En conclusion, ceux qui pensent que la voie de la réforme globale de la communauté commence par la réforme monétaire s’éloignent de la voie prophétique même si leur combat est juste et légitime au sens islamique du terme, et s’illusionnent, par déduction, dans leur pensée de vouloir changer les choses sans le jihad par le cœur de la période mecquoise, et le jihad par les armes de la période médinoise !

 

 

 

 

 



[1] Je compte réfuter prochainement bi haouli lah la pensée de Imran Hossein
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