Cela fait longtemps que je me pose la question de savoir pourquoi et en quoi nous devions suivre impérativement le Coran et la Sunna selon compréhension des pieux prédécesseurs, c'est-à-dire les salafs ? Une question que beaucoup esquivent à tort puisque pouvant résoudre le mal du sectarisme de ceux qui s'approprient l'exclusivité de la vérité ! Le Coran et la Sunna ne se suffisent-ils pas, me murmurait ma conscience, à s'éclairer eux-mêmes ? Si oui, alors pourquoi avoir recours aux trois générations qui suivirent la révélation ? Un verset du Coran venait appuyer mes interrogations, à savoir : « Nous n'avons fait descendre le Livre sur toi, que comme un éclaircissement de toute chose? »
وَنَزَّلْنَا عَلَيْكَ الْكِتَابَ تِبْيَانًا لِّكُلِّ شَيْءٍ
A partir de là, comment peut-on continuer à prétendre que des hommes, quel que soit leur mérite, puissent nous éclairer sur le Livre et la Sunna quand Allah affirme que ceux-ci sont clairs et explicites ? En quoi les salafs ont apporté une touche de lumière qui a éclairé davantage la Lumière elle-même ? Est-il saint d'esprit celui qui prétend observer avec une bougie la lumière du soleil ?
Vous ne trouverez en guise de réponse : « oui, les salafs nous ont éclairé mais uniquement sur les questions équivoques par lesquelles les égarés se sont positionnés et ont semé la division ! » C'est là que j'ai compris que le retour aux salafs est indispensable à notre positionnement vis-à-vis des égarés ! Quoique même les salafs ne sont pas infaillibles, et se sont trompés aussi et opposés sur certaines questions. Le mouvement salafi ne repose donc que sur des questions accessoires de la religion, c'est-à-dire non évidentes et non élucidées par le Prophète durant la révélation !
A partir de là, s'écroule la prétention d'associer le minhaj salafi au minhaj al haq (la voie authentique) car la vérité est globale, unique et nécessaire, et ne peut donc pas découler du fragment, ni contenir la contradiction, ni naître du possible, c'est-à-dire du positionnement par rapport à des questions secondaires (qu'elles se situent au niveau de la croyance ou du droit), qui ont vu le jour après la mort de notre Prophète de vérité, venu nous apporter La vérité, la Parole de Celui qui a pour nom la Vérité.
Alors, non le minhaj salafi n'est pas le minhaj de la vérité (minhaj al haq). Le minhaj de la vérité, c'est le minhaj nabawi, celui de notre Prophète, qui ne parle pas sous l'emprise de la passion, en dehors de qui, nous prenons et rejetons.
Mahdy Ibn Salah