Salam 3aleik, ya okhty na3ima,
Je t’écris comme prévu ce que je devais t’écrire. J’aurais préféré de te le dire de vive voix ou de visu mais Allah en a décidé autrement !
J’ai beaucoup de choses à te dire, particulièrement à l’endroit de ce sujet qu’est : « les sens du cœur ! »
Nous vivons effectivement une époque où les sens du cœur sont peu développés, si bien que les gens ne parviennent plus à pénétrer la profondeur des choses, à comprendre tout simplement, à atteindre la quintessence d’une connaissance, où à percer les mystères d’une intériorité !
A titre illustratif, la langue adamique était la plus pure, car, en effet, l’éloquence se mesure à l’action de dire le plus de choses avec le moins de mots ! Donc, plus une langue se développe moins elle devient puissante en éloquence, si bien évidemment pour dire des choses simples : il faille passer nécessairement par la complication du discours !
Qu’on se le dise ! Le génie de l’homme se mesure à son aptitude à expliquer facilement des choses compliquées !
Il en va de même de la société dans laquelle nous vivons où les objets qui nous entourent se sont tellement multipliés qu’ils ont entravé notre cœur dans sa faculté à scruter les profondeurs des choses ou de bouleverser l’ordre des éléments…
A l’époque, il n’y avait pas grand-chose à contempler, si ce n’est le sable d’un désert à perte de vue, qui a permis justement aux hommes de ce temps de développer leurs facultés spirituelles !
Le cœur, le cœur, le cœur, ma sœur fillah, possède une puissance incommensurable en lui, et la foi qu’il peut contenir constitue, par conséquent, la plus efficace des armes contre toutes les douleurs et toutes les adversités !
Si je t’écris ces quelques mots, c’est pour te faire part de notre ressemblance à l’endroit de l’handicape dans le mouvement, car même si Allah m’a accordé jusqu’à aujourd’hui encore la grâce de bénéficier de l’usage de mes membres corporels, il m’a privé de voyager dans les terres que je veux rejoindre…
Et, tant que la foi nous anime, moi et toi, je ne vois que du bien dans l’épreuve qui nous frappe tous les deux car si l’handicape corporel permet l’agitation du cœur alors, de toute évidence, il est un bienfait immense !
Oh ! Combien ignore qu’entre la volonté et le mouvement corporel, il ne peut y avoir qu’Allah puisque rien n’explique scientifiquement parlant le rapport qu’il y a entre ces deux éléments ! Aussi, d’une manière générale, entre le « je veux » et le « je peux » : il n’y a que Lui!
Aussi, ces nombreux gens insouciants devraient rendre grâce à Allah pour chacun de leurs mouvements corporels qui ne peuvent se compter, mais ô combien : ils oublient, frappés par une surdité et un aveuglement consécutifs d’une routine qui nous fait oublier les évidences de la présence et de la toute-puissance divine au sein de notre existence !
Ce que je veux que tu comprennes, c’est qu’on peut bouger, ou faire bouger les choses, et ce, seulement par le cœur, et, par déduction, on peut faire des merveilles sans spécialement se déplacer physiquement car le mouvement du coeur doit impérativement précéder celui du corps!
Tu es plus, que d’autres lecteurs ou d’autres lectrices, disposé à me comprendre… Alors comprends, ma sœur fillah !
Je n’ai pas eu l’occasion de te voir mais je t’ai déjà rencontré
Car les âmes sont, en effet, assimilables à des soldats recrutés
Et, celles qui se ressemblent s’assemblent dans le monde des idées
Un monde où l’accouplement s’opère dans la distance entre les belles pensées
Qu’Allah développe notre sensibilité spirituelle !
Mahdy Ibn Salah