Notre Prophète disait dans une tradition : « Le musulman n’offre pas à son frère ou à sa sœur de foi, un meilleur cadeau qu’une parole pleine de sagesse. »[1] C’est pourquoi, je t’offre cette petite lettre…
Sache, mon frère ou ma sœur dans la foi, que la vie est jonchée d’épreuves et de désillusions, de peines et de joies… Je pense ne rien t’apprendre, mais j’aimerais que tu te penches, avec moi, sur le sens de la tristesse que nous pouvons, toi et moi, connaître ici-bas. En effet, notre prophète disait : « Tout ce qui atteint le croyant comme soucis, lourdeurs et tristesses l'acquitte de ses péchés. »[2]
Ainsi, comprends que la tristesse, est louable selon un certain angle, tout en n'étant point souhaitable car elle est une douleur à l’endroit du cœur, et ô combien, la douleur du cœur fait plus mal que celle du corps !
La tristesse est donc une voie par laquelle, Notre Seigneur veut nous purifier de nos péchés et de nos erreurs. Elle doit, par conséquent, être appréciée pour son action purificatrice car une tradition énonce justement que : « Quand Allah aime l’un de ses serviteurs alors il l’éprouve durement ! »[3]
Dans une autre tradition, le Prophète montre que l’excellence et la perfection spirituelle de l’homme est relative au degré de l’épreuve et à l’intensité de la difficulté qu’il peut connaître : « Les gens les plus éprouvés sont les prophètes puis ceux qui leur succèdent en degré. L'homme est éprouvé selon le degré de sa piété. Si sa foi est solide, son épreuve est encore plus dure, et si sa foi n'est pas solide, il sera éprouvé selon le degré de sa foi. Le croyant ne cesse d'être éprouvé jusqu'à ce qu'il marche sur terre lavé de toute faute ! »[4]
A partir de là, j’aimerais que tu t’arrêtes avec moi sur la tristesse du Prophète Jacob qui dit quand il perdit son fils: « Que mon chagrin est grand pour Joseph! » Et ses yeux blanchirent d'affliction. Et il était accablé… »[5]
Si les meilleurs des hommes, en l’occurrence les Prophètes, sont éprouvés par la tristesse issue de la perte d’un être cher, c’est qu’Allah pour les éprouver à la hauteur de leur grandeur d’âme doit nécessairement remplir leurs cœurs d’un amour infini, afin justement que la déchirure et la séparation vis-à-vis de leur bien aimé soit la plus violente et la plus douloureuse possible !
Ainsi, ceux qui sont éprouvés par la tristesse sont généralement des êtres dont le sentiment amoureux est profond. C’est pourquoi, Allah éprouva Abraham par le sacrifice de son fils et que notre Prophète a dit lors du décès de son enfant : « Les yeux se larmoient, le cœur s’attriste, et je ne dirais que ce qui plait à mon Seigneur, et sache que de ta séparation, Ô Ibrahim, nous sommes très tristes. »[6]
Si la tristesse naît d’une séparation
Son intensité est un indicateur
Du degré de l’amour et de l’affection
Destinés à l’être qui domine notre cœur
Soulignons qu’il existe deux types de tristesse : l’une noble et l’autre ignoble. La première est celle qui découle de la perte d’un être cher dont l’amour te rapproche de ton Seigneur tandis que l’autre découle de la perte d’un être cher dont l’amour, quant à lui, t’en éloigne ! La première tristesse, par conséquent, purifie tandis que la seconde enlaidit car elle révèle effectivement la présence d’un rival à Allah dans le cœur !
Il y a quelque chose de divin
Dans l’amour fillah d’une créature
Car Allah se reflète, en effet, dans le cœur sain
Afin que l’on goûte, avant l’heure, à l’amour pur
Ô Mon Seigneur ! Purifie notre amour afin qu’il génère des cœurs sains et purifie notre cœur afin qu’il provoque des amours purs…
Mahdy Ibn Salah
[1] Bayhaqi
[2] Authentique
[3] Boukhari
[4] Ahmad
[5] C12/84
[6] Boukhari