Le président Morsi vient de subir un coup d’état de la part des militaires, générant la joie de millions d’égyptiens en liesse à la place Tahrir ! J’aimerais revenir sur cet événement par le développement de 3 points :
- L’hypocrisie occidentale
- Les inconvénients du printemps arabe
- La voie authentique dans l’instauration de l’Etat islamique
L’occident tolère ce coup d’Etat en opposition directe vis-à-vis de leurs propres valeurs démocratiques puisque le président Morsi est, en effet, un président élu démocratiquement ! Révélant de surcroit que la démocratie n’est belle, à leurs yeux, que lorsqu’elle ne sert pas les intérêts de l’islam et que la tyrannie devient tolérante quand elle s’opère à l’encontre des musulmans ! Ainsi, l’histoire se répète car il faut voir derrière ce coup d’Etat militaire, encore une fois, Israël et les Etats-Unis, qui de toute évidence ne veulent pas payer, cette année, le Milliard de dollars annuel à un gouvernement issu des frères musulmans ! Je profite ainsi de l’occasion pour dénoncer la stratégie démoniaque des médias qui profite de cette destitution forcée afin de mettre en exergue la victoire des valeurs occidentales sur les valeurs islamiques, et ce, par des associations subliminales ! Ainsi, se réjouir de la destitution de Morsi, malgré que son gouvernement et son Etat ne furent pas complètement islamique, et ce en partenariat avec les occidentaux, c’est comme se réjouir de la victoire de la mécréance sur la croyance !
Le printemps arabe qui a certes eu l’avantage de destituer certains tyrans arabes possède simultanément l’inconvénient d’avoir propulsé le peuple sur le devant de la scène, par la démocratisation des consciences, en lui octroyant une certaine vanité, au niveau de sa capacité à pouvoir renverser, par l’entremise de révoltes populaires, son gouvernement. Or, accorder un pouvoir au peuple au-delà de certaines limites est contraire aux valeurs islamiques puisqu’Allah dit dans le Coran : « Et si tu Obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier d'Allah. »[1] Ainsi, la démocratie est un système au service de la passion et Allah a dit à propos de la passion : « Ceux qui ont été injustes ont plutôt suivi leurs propres passions, sans savoir. Qui donc peut guider celui qu'Allah égare? Et ils n'ont pas pour eux, de protecteur. »[2] Autant dire que la démocratie est un système qui promeut le mal car il donne la primauté aux valeurs de la majorité et la concentration des gens profitent plus à leur côté démoniaque qu’à leur côté angélique particulièrement en Egypte car notre prophète a dit : « A la fin des temps, Damas sera la cité la plus peuplée et sera pour ses habitants refuge et fortification ; il s’y trouvera le plus de vertueux et le plus de mosquées, le plus d’ascètes, le plus de biens, le plus d’hommes valeureux et le moins de mécréants. Mais l’Egypte, certainement, sera la cité où il y aura le plus de tyrans, le plus de mécréance, le plus d’injustice, le plus d’ostentation, de libertinage, de sorcellerie et de mal… »[3] C’est dans ce sens où le printemps arabe est un piège car il leurre les musulmans en leur faisant croire que la destitution des tyrans suffit pour faire triompher l’islam ! Or, sans une éducation profonde du peuple, une révolution populaire, même si elle mène un musulman au pouvoir, ne permet pas le triomphe de l’islam en raison de la conservation des normes du système injuste précédent qui empêche effectivement la réforme radicale nécessaire à la naissance du système islamique !
La voie authentique dans la constitution de l’état islamique est celle qui concilie la voie prophétique, à savoir :
- La lutte contre le tyran
- L’éducation du peuple
Ainsi, par l’entremise d’une émigration au sein d’un espace dominé par le mouvement réformateur populaire à Médine, le prophète a préparé l’attaque de la cité directrice qu’est la Mecque. Reformer, par conséquent, efficacement un système de l’intérieur sans violence est pratiquement impossible car l’ascension à l’intérieur d’un système n’est possible sans des concessions sur les fondamentaux, ce qui implique une acceptation de la propagation de la fausseté au sein du peuple, trahissant ainsi le message et interdisant donc le changement noble et radical. Et pareillement, réformer de l’extérieur, en s'attaquant directement au pouvoir, sans un support populaire à l’intérieur est suicidaire, et tyrannique sous un autre angle, d’où le devoir de concilier émigration et lutte armée à l'instar de la révolution syrienne !
Mahdy Ibn Salah