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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Tawhid  •   •  Hits: 3871

 

La compréhension du sens de la divinité est essentielle à la réalisation du Tawhid. En effet, les gens du commun pensent que la religion est une affaire privée et que le culte ne concerne que la prière rituelle ou le jeûne par exemple. En fait, chaque être humain possède une divinité qu’il vénère par un culte associé. Ibn Taymiyya soutient effectivement : « Que le serviteur a nécessairement à chaque instant et à chaque situation une fin qu’il demande et cette dernière est sa divinité et une fin intermédiaire et cette dernière est son appuie ». En effet, une divinité est ce qui est voulu en son soi, ce qui est finalisé. Ainsi, à partir de cette définition nous pouvons déterminer toutes sortes de divinité : une femme, une voiture, une passion, un pays etc. Tout ce qui est finalisé est en quelque sorte diviniser. Et, finaliser quelque chose consiste à tendre vers cette chose, c’est-à-dire à ne rechercher que sa satisfaction ou son triomphe au moyen de l’orientation par cette chose. Finaliser une cible consiste pour l’archer à orienter sa flèche par la cible. Finaliser une femme consiste à rechercher sa satisfaction par l’orientation au moyen de ses désirs. Ainsi, une divinité est un but final et puisque la fin n’est atteignable que par le moyen alors il existe deux sortes de but : un but final et un but intermédiaire. Le but intermédiaire vrai est celui dont la finalisation est obligatoire et c’est celui qui a une preuve dans la révélation, comme l’obéissance au prophète ou aux parents qui nous permet de tendre vers le but final qu’est Dieu tandis que le but intermédiaire faux consiste à s’orienter par des choses au détriment de l’orientation par Dieu comme l’orientation par l’âme bestiale ou Satan qui nous commande l’alcool, la fornication ou le suicide.

En effet, un but est toujours distant et il demande, par conséquent, l’orientation par des buts intermédiaires. C’est pourquoi, il existe une finalisation obligatoire et une finalisation interdite de la même manière qu’il y a des chemins et des impasses. De là découle le principe qui stipule que la voie qui mène à l’exécution d’une obligation est obligatoire. Si Allah est notre but final alors devient obligatoire d’obéir à son prophète et de désobéir à ceux qui nous commandent la désobéissance à Dieu même si ces derniers sont nos propres parents. Il n’y a, effectivement, pas d’obéissance à la créature dans la désobéissance au Créateur. Ainsi, l’acte de diviniser quelque chose engendre l’orientation par cette chose car celui qui finalise, se fixe un but et l’on s’oriente toujours par notre but. Lorsque cette chose finalisée est animée ou inanimée alors la finalisation consiste à satisfaire la divinité en plaçant nos plaisirs et nos peines en elle. Prenons l’exemple du football où les spectateurs placent leurs plaisirs et leurs peines dans le match et vibreront de joie quand leur équipe marquera un but ou s’attristeront quand cette dernière en prendra un. De la même manière on peut placer nos plaisirs et nos peines en la télévision en ayant peur d’un film d’horreur par exemple. Ainsi, placer ses plaisirs et ses peines en Dieu consiste à sentir en Dieu, en aimant ce qu’il aime et en détestant ce qu’il déteste. La prière illustre pertinemment mon propos car elle n’est qu’un ensemble d’actes cultuels que Dieu nous a prescrit par sa révélation et par laquelle nous nous rapprochons de lui. La prière n’est savoureuse que pour celui qui croit que son accomplissement, en son temps fixé, engendre la satisfaction de Dieu. Celui qui laisse son portable allumé durant la prière révèle qu’en son cœur le contact avec la créature a plus de valeur que le contact avec le Créateur. L’on pourrait objecter : « Comment peut-on s’orienter par une statue ?» Nous répondons à cette objection par le cas suivant : « Si l’on casse la statue qu’un individu adore et bien ce dernier va immédiatement s’en prendre à celui qui a cassé sa divinité. Il s’est donc orienté par elle malgré qu’elle soit dépourvue de raison ». Pareillement pour celui qui finalise une voiture. Ce dernier, se soumet à cette dernière de telle manière que le moyen soit devenu un but dans le sens où ce n’est plus la voiture qui est à son service mais c’est lui qui se met au service de sa voiture par l’entretien et l’apprivoisement en carburant au détriment de l’entretien de sa propre famille. Ainsi, une divinité est ce qui oriente notre agissement et notre comportement. Puisque la divinité est le but final alors elle constitue un idéal qui s’approprie naturellement l’espace de notre cœur car notre cœur est spécialement constitué pour contenir notre idéal. On aimera, en conséquence, notre divinité et l’on méprisera ceux qui obstruent notre cheminement vers l’atteinte de cette dernière. En effet, on aime naturellement ce qui est beau et la beauté est une notion étroitement liée avec la perfection. Ainsi, diviniser quelque chose c’est parfaire cette chose même si cette chose ne l’est pas dans la réalité. Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle et combien s’asservissent par amour passionnel à des êtres indifférents qui, de plus, les exploitent. L’action de diviniser est donc un acte de l’esprit. L’homme a donc l’aptitude à valoriser ce qu’il veut au moyen de la divinisation. Puisque la divinité est le but du mouvement alors il donne un sens à l’existence. En effet, on tire le sens de notre mouvement de ce vers quoi l’on converge. Sans finalité, notre existence n’a plus de sens et comme nous sommes des êtres vivants nous allons ressentir inévitablement un mal être, conséquent de la contradiction entre le mouvement et l’absence du but car exister sans finalité est contradictoire. Toutes les souffrances ont pour sources les contradictions que ces dernières se situent au niveau des idées, des volontés, des sentiments ou des actions. A partir de là, se comprend que le bonheur n’est accessible que par l’adoption d’une seule divinité car l’harmonie est le fruit de l’orientation par une unique volonté. C’est pourquoi il est dit dans un verset du coran en guise d’argument prouvant l’unicité de la divinité : « S’il y avait dans le ciel et la terre, des divinités en dehors de Dieu, tous deux seraient certes dans le désordre. Gloire à Dieu, Seigneur du Trône ; Il est au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent ». Dans un autre verset Allah dit : « Ne méditent-ils pas sur le coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » Ainsi, les suicides et les dépressions ont pour origines le constat de l’inaccessibilité de la divinité. Et, effectivement, quelle douleur de constater notre impuissance à atteindre notre idéal ! En dehors de Dieu les choses sont variables et changeants tandis que Dieu est immuable et fixe. C’est pourquoi celui qui divinise un autre qu’Allah ressemble à celui qui poursuit une ombre en plein désert. Ce dernier ne pourra jamais être apaisé car l’ombre est variable et dépend du mouvement du soleil. « Tout ce qui est sur elle (cette terre) doit disparaître. (Seule) subsistera la Face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse ». C’est pourquoi dans sa quête de la véritable divinité Abraham posait comme caractéristique l’immuabilité : « Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile, et dit : « Voilà mon Seigneur ! » Puis, quand elle disparut, il dit : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent ». En méditant sur la création, nous observons que rien en dehors de Dieu ne dure, c’est pourquoi Allah nous dit : « Tout ce que vous possédez s’épuisera, tandis que ce qui est auprès d’Allah durera ». C’est ce qui, d’ailleurs, nous pousse naturellement vers la transcendance divine car les choses relatives n’ont d’existence que par l’absolu. Si nous existons c’est que nous avons fatalement une divinité immuable. Car une chose dépendante doit forcément tirée son existence d’une chose indépendante puisque il est impossible qu’une chose composée puisse provenir d’une autre chose composée et ainsi de suite en remontant jusqu’à l’infini. Car prit en général, l’ensemble n’aurait pas de cause première ce qui est contradictoire car la chose ne peut provenir de rien sinon rien serait quelque chose or rien n’est rien et prit en particulier aucun n’existe par Lui-même. L’exemple de la poule et de l’œuf suffit pour illustrer l’impossibilité qu’une créature puisse tirer son existence d’une autre créature. Il existe de toute évidence un Créateur Indépendant, qui se suffit à Lui-même et dont toutes les créatures dépendent de Lui. Ainsi, l’homme est injuste quand il s’oriente par des créatures en les divinisant car par cet agissement il confond par la croyance le Créateur avec ses créatures. La gravité de l’association d’une divinité s’illustre par la déconsidération du roi que l’on compare avec le mendiant. Peut-on mesurer la colère du roi vis-à-vis de celui qui l’a confondu avec un pauvre mendiant en le déconsidérant par une insulte par exemple. Quelle doit être celle de Dieu ? C’est en raison des plaisirs et des peines contenues dans la création que l’homme a pu commettre cette injustice car l’homme divinise souvent ce qui lui apporte du plaisir et le protège de la souffrance. C’est pourquoi Allah, en guise d’argument prouvant la nullité de la divinisation d’un autre que Lui, pose les questions et donne les réponses suivantes : « Dis : « Qui est le Seigneur des cieux et de la terre. » Dis : « Allah ». Dis : « Et prendrez-vous en dehors de Lui, des maîtres qui ne détiennent pour eux-mêmes ni bien, ni mal ? » Dis : « Sont-ils égaux, l’aveugle et celui qui voit ? Ou sont-elles égales, les ténèbres et la lumière ? Ou donnent-ils à Allah des associés confondues à eux ? Dis : « Allah est Créateur de toute chose, et c’est Lui l’Unique, le Dominateur Suprême ». L’association consiste à mélanger la créature et le Créateur en s’orientant par des créatures qui eux-mêmes ne s’orientent pas par elles-mêmes et cela au détriment de l’orientation par le Créateur. Dans l’absolu l’être humain n’était orienté que par Dieu car il n’existe pas de divinité en dehors de Lui et rien de ce qui est en dehors de Lui ne profite ni ne nuit. Lui attribuer un associé consiste à placer, par la croyance, à côté de Lui un être qui partage avec Lui les qualités de perfection en allant dans un sens différent de sa volonté. Et, c’est cette déformation par la croyance qui est à l’origine de la désobéissance. C’est pourquoi Allah considèrent que les fausses divinités ne sont que des inventions : « (Et rappelle toi) le jour où Nous les rassemblerons tous. Puis nous dirons à ceux qui ont donné (à Allah) des associés : « A votre place vous et vos associés. » Nous les séparerons les uns des autres et leurs associés diront : « C’est n’est pas nous que vous adoriez ». Allah suffit comme témoin entre nous et vous. En vérité, nous étions indifférents à votre adoration. Là chaque âme éprouvera (les conséquences) de ce qu’elle a précédemment accompli. Et ils seront ramenés vers Allah, leur Vrai Maître et leurs inventions s’éloigneront d’eux ». Ainsi, l’homme n’a, de tout temps, adoré que des fausses divinités qu’il a, lui-même, fabriquées, que cette fabrication soit matérielle ou conceptuelle. Tout ce qui est finalisé en dehors de Dieu est une divinité par rapport à l’homme qui par cette finalisation associe donc à Dieu. Si la divinité est le but final alors la véritable divinité est Dieu car vers lui seul sera le retour. « Et n’invoque nulle divinité avec Allah. Point de divinité à par Lui. Tout doit périr, sauf son Visage. A Lui appartient le jugement ; et vers Lui vous serez ramenés ». En effet, si la Vérité est ce qui subsiste par soi et qui profite dans l’absolu alors il est démontré qu’Allah est l’unique divinité car étant le véritable but final puisque tout ce qui est en dehors de Lui ne subsiste pas par soi et ce qui ne subsiste pas par soi ne mérite pas d’être divinisé. On ne s’oriente pas par l’effet mais l’on s’oriente par la cause et la cause véritablement cause est la cause première en l’occurrence Allah : al Mousabibou al asbab. Le malade remercie-t-il, après guérison, le médecin ou la plume avec laquelle ce dernier a prescrit le médicament qui a soigné la maladie ? Nous reviendrons donc tous vers notre Seigneur et il récompensera ceux qui seront venu à Lui bon gré par l’obéissance et châtiera ceux qui seront venu à Lui mal gré eux par la désobéissance.

 

Mahdy Ibn Salah

2005

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