J'ai remarqué que Satan agissait toujours aux mêmes endroits dans son entreprise de séparation des couples, si bien qu'il apparaissait indispensable de mettre sur papier les différentes règles à respecter afin d'éviter de succomber à ses pièges maléfiques. J'ai donc répertorié six règles puisées du Coran et de la Sunna par lesquelles le croyant et la croyante assureront une protection et une pérennisation de leur union.
Première Règle : A la femme le service, et à l'homme la réponse
« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent » 1
Dans ce verset Allah met en évidence que la femme a été conçue pour l'homme, ce qui indique que l'homme est une finalité pour elle. Elle doit chercher à le satisfaire afin d'obtenir en retour l'amour qu'elle attend de lui. La femme adore ainsi Allah par la recherche de l'agrément de son époux, tandis que l'homme vise directement Allah tout en s'appuyant sur son épouse. La femme est donc un moyen pour lui. Ainsi, si la femme satisfait son époux, celui-ci doit en retour la satisfaire aussi. C'est donc à la femme de servir et à l'homme de répondre. La femme faute, par conséquent, si elle attend de son époux des sacrifices avant de commencer à le satisfaire. Et l'homme faute s'il ne répond pas à l'effort de son épouse par un cadeau supérieur ! Il est indispensable de souligner que la femme doit satisfaire son époux dans ce qui plaît à son époux, et non à son propre ego. Elle ne doit pas se normaliser à ce niveau car beaucoup de sacrifices à côté de l'agrément de l'époux, n'équivaudront jamais le peu de sacrifices sincères, de la même manière que le jeûne de l'éternité n'équivaudra jamais un jour manqué du mois de Ramadan.
Seconde Règle : Le retour à Allah et à Son Prophète au niveau des droits et des devoirs et lors des désaccords
« Ô les croyants! Obéissez à Dieu, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Dieu et au Messager, si vous croyez en Dieu et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). »2
La norme commune est indispensable, si nous tenons à assurer la pérennité du couple car la dispute est humaine et par déduction inévitable. Ainsi, sans un retour au Coran et à la Sunna au niveau de nos points de discorde, il est inutile de songer à la réconciliation dans le cas d'un désaccord, ou tout simplement à une vie sereine lors de la cohabitation. Cette règle est plus qu'essentielle, et en principe elle devrait intervenir avant le mariage, dans les critères de choix du conjoint, et non après ! Le retour au Coran et à la Sunna ne doit pas avoir lieu uniquement lors des mésententes, mais bien avant, dans la constitution du couple et la distribution des droits et des devoirs au sein du foyer ! L'autorité, par exemple, est masculine au sein du couple musulman. Le non respect du devoir de la femme à ce niveau, qu'est l'obéissance, mènera indubitablement à la séparation.
Troisième Règle : Ne pas faire intervenir des incompétents parmi les proches dans les affaires du couple
Le Prophète disait : « Il fait partie du bel Islam de ne pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas »3
Dans le prolongement de la règle précédente, le retour à la sagesse par le Coran et à la Sunna, doit nous dispenser d'exposer nos problèmes à des incompétents parmi les proches ! En effet, Satan, quand il n'arrive pas à nous séparer directement, il va s'appuyer sur ses suppôts humains parmi les ami(e)s et la famille. Il faut donc être certain que les conseils provenant de personnes incompétentes, ou inappropriées car manquant d'impartialité, risquent d'intensifier les problèmes du couple. Ainsi, il est capital de ne pas dévoiler les secrets conjugaux et d'interdire les cercles de discussion avec des ami(e)s sur des sujets qui ne les concernent pas et auxquels ils n'ont pas légitimité à s'exprimer ! Beaucoup de divorces sont causés par des ami(e)s qui même sincères peuvent induire en erreur en raison de leur manque de piété, de science et surtout de sagesse !
Quatrième Règle : Le respect de la nature du conjoint
« Ne convoitez pas ce que Dieu a attribué aux uns d'entre vous plus qu'aux autres ; aux hommes la part qu'ils ont acquise, et aux femmes la part qu'elles ont acquis. Demandez à Dieu de Sa grâce. Car Dieu, certes, est Omniscient. »4
Dans la prolongement des règles précédentes, le croyant et la croyante doivent faire preuve de sagesse, en agissant non exclusivement en fonction de sa nature mais en tenant compte respectivement de la féminité et de la masculinité du conjoint. Un homme est un homme, et une femme est une femme et les deux sont différents et doivent être complémentaires ! L'homme ne doit pas imposer à son épouse un rythme de vie masculin, et la femme ne doit pas imposer à son époux un rythme de vie féminin. Chacun son rôle. L'homme et la femme doivent impérativement trouver dans leur couple ce qu'ils recherchent dans le mariage, sans quoi le couple serait déséquilibré, en raison des frustrations consécutives du non respect de la nature et du rôle de chacun. La femme doit respecter la masculinité de son époux et l'homme doit faire de même avec son épouse. L'un et l'autre ne doivent pas exiger de leur conjoint plus qu'il ne peut porter !
Cinquième Règle : Le juste milieu dans nos agissements avec le conjoint
Le Prophète a dit : «Celui qui croit en Allah et au jour dernier ne doit pas porter atteinte à son voisin. Et je vous recommande de prendre soin de vos femmes, car elles ont été crées d'une côte, et la partie la plus tordue de la côte est la plus supérieure ; si vous tentez de la rendre droite, vous la casserez et si vous la laissez telle qu'elle est, elle restera tordue. Alors je vous recommande de prendre soin de vos femmes »5.
Cette règle qui s'applique avec les femmes dans cette tradition doit être généralisée. En effet, le croyant doit, d'une manière générale, faire preuve de mesure dans tous ses agissements en s'éloignant toujours du mieux qu'il peut des extrêmes. Être trop dur et être trop souple dans un couple n'aide pas. En effet, l'homme doit instaurer un cadre dans son foyer, composé de limites à ne pas franchir, et cela avec l'adhésion du coeur de son épouse et non la contrainte. En effet, laisser les egos des deux éléments du couple sans limites engendrera des oppositions et des ruptures inévitables, en raison de l'accentuation constant du déséquilibre par le grignotage du droit de l'un par l'autre. C'est une règle qui réclame de la sagesse et qui nécessite, par conséquent, de puiser constamment des gens dotés de sagesse. L'homme doit faire attention à la forme de son discours car un même discours mais énoncé de manière différente n'a pas le même impact sur une femme.
Sixième Règle : Faire abstraction des défauts du conjoint quand les qualités l'emportent
Le Prophète disait : « Que le croyant ne méprise pas une croyante, car s'il est déçu par l'un de ses traits de caractère, il sera satisfait par un autre. »6
Cette règle est d'une importance capitale, et est diamétralement opposée à la règle diabolique qui veut que l'on focalise sur les défauts de notre prochain afin de ne plus voir ses qualités. En effet, c'est par cette voie que Satan réussit le mieux à séparer les couples. Il oriente nos regards vers les défauts de notre conjoint jusqu'à ce que nous observions ceux-ci de manière exclusive, c'est-à-dire en faisant abstraction de toute qualité. De la sorte, notre jugement sera faussé et notre haine de l'autre s'accentuera jusqu'à la mort de l'amour, puis la rupture, souvent suivie de regrets...
Mahdy Ibn Salah
1 C30/21
2 C4/59
3 Tirmidhi
4 C4/32
5 Moslim
6 Moslim
