Je t'écris comme convenu ce fameux courrier,
Dans lequel, je t'expose mes « platoniques émotions »,
Le paradoxe apparaît dès le second verset,
Et s'accentuera par l'amour de la contradiction.
Je ne t'ai pas choisi par hasard,
J'ai cherché là où d'ordinaire les gens comme moi ne trouvent pas,
Pour cueillir la fleur écarlate au pourpre rare,
Qui poussera, là où la terre fertile il n'y a pas.
Le commun des gens observent de la multiplicité,
Parce que les choses se distinguent par leurs contraires,
Là, où on ne devrait voir que de l'unité,
Nous observons, au grand hélas, des croisements de fer.
Nous sommes tous différents par nos visions et nos actions,
Pourtant nous nous rejoignons tous au niveau des racines et du Rôle,
J'ai reconnu en toi, un autre moi, qui a suivi une autre ramification,
J'ai cru pouvoir extraire le fruit d'une branche à même le sol.
Comprends que l'amour ressemble ici à la sève d'une plante,
Qui nourrit ses organes moyennant un unique circuit,
Le miracle s'accomplit chez l'homme quand, dans le coeur, la flèche se plante,
Et que le pont unificateur soude des terres ennemies.
Je n'ai donc vu qu'un en nous deux,
Malgré que tout nous sépare et nous dissocie,
L'espoir est comparable ici à un feu,
Que l'incroyance en notre potentielle unité, asphyxie.
Mahdy Ibn Salah
