Salam 3aleikoum, mes frères et soeurs fillah,
L’étrangeté… Savons-nous ce qu’est vraiment l’étrangeté ? Un étranger n’est pas seulement une personne qui est étrangère par sa langue, ses vêtements, et son environnement, mais c’est aussi une personne étrangère dans les systèmes de résidence, de sorte que son existence est nulle aux yeux de ces derniers. Aussi, le véritable étranger est un hors système comme il existe des hors la loi !
Il faut savoir que le système quand il n’est pas authentique voile et aveugle, si bien que les gens inclus dans ce dernier sont condamnés à manifester de la crainte qui les distancie vis-à-vis des étrangers ! Comment peut-il donc respecter les règles des systèmes de résidence quand ces derniers ne le considèrent pas, ni ne lui octroient consécutivement des droits les plus élémentaires?
Aussi, l’étranger sait qu’un système reposant sur la fausseté produit une âme collective qui contraint tous les éléments en son sein à libérer une énergie hostile à son endroit, quand bien même paradoxalement ces éléments auraient la même religion que lui ! A partir de là, nous pouvons soutenir qu’une identité ne se définit pas uniquement par l’aspect individuel des valeurs mais surtout par le système de résidence qui les harmonise, et que les musulmans qui sont liés à leur système de résidence reposant sur la fausseté d’une liaison de dépendance manifesteront de la distance à l’endroit des étrangers ! Or, cette distance est assimilable à un abandon et à une trahison vis-à-vis de l’islam car l’alliance et le désaveu ne doit s'opérer que par Allah et son prophète et non par un système reposant sur le faux !
A partir de là, un étranger n’est pas seulement étranger du fait qu’il habite une contrée qui n’est pas celle de ses origines, ni celle de ses valeurs : il est étranger parce que dans la terre où il vit : il est mis en quarantaine du fait de ses valeurs et de ses principes ! Aussi, le véritable étranger se sent incompris même à l’endroit du Tawhid et de la foi en raison de la masse insouciante et égaré qui se développe en notre époque actuelle ! Il est donc délaissé par les siens d’apparence qui pouvaient être parfois très proches de lui, des conséquences de ses valeurs et de ses actes de sacrifice, et ce, jusqu’à connaître une solitude édifiante ! Un étranger, par déduction, qui ne connait pas la solitude ne connaît pas la véritable étrangeté !
Où sont ces hommes qui prennent pour modèles Ibrahim ? Et, où sont ces femmes qui prennent pour modèles Hajar ? Le premier qui s’en remettait entièrement à Allah de manière active, et la seconde qui s’en remettaient entièrement de manière passive, en subissant l’épreuve de l’abandon, et en se résignant de manière sublime à l’accepter ! Oh ! Comme elle pouvait être étrangère cette femme qui fut délaissée dans un désert sans eau, sans toit, sans chaleur humaine…
N’est donc pas un véritable étranger celui qui ne connaît pas l’abandon divin des siens par lequel il se détache de tout, et ne s’appuie que sur Allah ! A partir de là, l’étranger se fait remarquer par le fait qu’il connait une solitude à l’intérieur même de la foule, en raison de son intériorité à contre courant !
Le croyant authentique doit être un étranger dans ce bas monde, fils de la demeure de l’au-delà ! Et, même s’il est différent, incompris, délaissé ou éprouvé : il garde toujours l’espoir d’être délivré…
Ô mon Seigneur ! Tant que tu m’éprouves,
Je patienterais et, en Toi Seul, je continuerais d’espérer !
Et, même si tout le monde me désapprouve
Je trouverais encore en Toi Seul : de quoi me réconforter
Ô mon Seigneur ! Tant que tu me fermes des portes
Je me résignerais à attendre leurs ouvertures inopinées
Et, même si mes invocations deviennent lettres mortes
Je ne succomberais pas à la tentation de désespérer
Ô mon Seigneur ! Tant que tu me destines la souffrance
Alors je ferais d’elle ma compagne et mon épouse préférée
Et, si tu ne veux pas me délivrer malgré mes insistances
Alors je transformerais en paradis : les malheurs que tu m’auras destinés !
Ô mon Seigneur ! Tant que tu me plonges dans l’affliction
Je ne cesserais vers le bonheur de cheminer
Et, si je dois me contenter d’un chemin sans destination
Alors je suis prêt à marcher, toute ma vie, comme un vulgaire étranger…
Mahdy Ibn Salah