Un jour l’on proposa du travail au noir à l’un de mes amis, celui-ci refusa en disant qu’il voulait un vrai travail avec des fiches de paie ! J’ai lui ai donc riposté : « sur la base de quoi définis-tu la vérité et la fausseté d’un travail ? » car tout effort par lequel on peut gagner sa vie est une forme de travail en soi…
J’ai médité profondément cette anecdote et je suis arrivé à la conclusion que le système pouvait être une subtile idole par laquelle se définissaient les choses dans notre conscience…
Ayant constaté, de part le passé, que les étudiants en sciences islamiques avaient du mal à être constant dans leur apprentissage, j’avais décidé d’axer sur des formations condensées plutôt que longue dans le temps, et ce, sous forme de séminaires.
En effet, les chiffres parlent d’eux même, en moyenne, sur 100 élèves qui s’inscrivent en début d’année, à des cours d’arabe par exemple, et ce, même en réglant leurs cotisations, seulement 20 parvenaient à finir l’année !
La question ici qui se présente à nous est : Où sont passés les 80 élèves manquants ? !? La réponse est simple et mérite que l’on se penche sur elle sérieusement : dans les rouages d’un système collant qui empêche tout envol spirituel !
Les musulmans de nos jours donnent de leurs temps quand lorsque leurs intérêts « fondamentaux » ne sont pas remis en cause, c’est-à-dire qu’ils s’engagent religieusement parlant au sein d’associations musulmans qu’à la condition que cet engagement ne perturbe pas le train-train de leur vie calquée sur les rouages du système de résidence !
S’investir dans le tissu associatif musulman, est devenu synonyme de divertissements, de vacances par rapport à l’activité sérieuse qu’est de contribuer au système ! A un tel point que les musulmans de France pratiquent des activités religieuses comme les non musulmans pratiquent des activités divertissantes en dehors du boulot !
A partir de là, je me suis penché sur la réalité de l’impact d’un enseignement spirituel au sein d’un système non islamique et je suis arrivé à la conclusion que le système est un puissant voile qui empêche la compréhension et la pratique authentique de notre foi !
A l’identique des « jama’at tabligh », je suis arrivé à la conclusion, qu’il fallait proposer une méthode de formation en dehors du système afin d’assurer une efficace assimilation moyennant un exercice spirituel d’extraction par l’entremise du voyage !
C’est pourquoi, je pense dorénavant, par mes cours en France, me limiter à sélectionner les plus motivés afin de les inviter à parachever leur enseignement en dehors de la France !Au sham, par exemple...
Je suis persuadé qu’il existe un seuil dans la science et l’engagement religieux que s’il est franchit, l’itinérant ne pourra plus faire marche arrière dans sa course, à la différence de cette masse musulmane qui est très instable dans la pratique et l’engagement, et qui change et teste les associations comme on change et expérimente un restaurant !
Cette affaire, qu’est l’islam, est une affaire que nous prenions, au sein de l’association Hayat, au sérieux ! Tâchez de conserver votre motivation intacte!
C'est pourquoi, j'aborderai ce dimanche en spiritualité pragmatique la notion d'aumône et de sacrifice, notion sans lesquels la lumière de la science ne peut évidemment pas envahir notre poitrine !
Mahdy Ibn Salah