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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Croyances  •   •  Hits: 317

Que le salam soit sur vous, Mahdy,


Je vous écris aujourd'hui avec une multitude de questions et un cœur lourd de doutes, espérant trouver dans vos paroles la sagesse qui pourrait m'éclairer. J'ai besoin de comprendre pourquoi ma vie a pris une direction si difficile, malgré mon désir sincère de suivre la voie de Dieu. Je ressens en moi une petite colère qui s'insinue lentement, un sentiment d'injustice divine qui gronde. Pourquoi me suis-je engagée sur ce chemin, si chargé de souffrance, alors que tant d'autres semblent s'en sortir avec tant de facilité ?

À 17 ans, Dieu m’a accordé un immense don : la foi. J'ai ressenti un amour intense pour Lui, et cela m'a semblé être une bénédiction. Je me suis engagée corps et âme dans ma religion, j'ai porté le voile, j'ai suivi les commandements, pratiquant avec une sincérité qui me paraissait inébranlable. À cet âge, j'étais convaincue que suivre la voie de Dieu m’apporterait des bénédictions infinies. Je pensais que choisir Dieu avant tout le reste serait la voie du succès, de la paix intérieure et du bonheur.

Cependant, j’ai rapidement découvert que ce choix, si noble à mes yeux, m’a en réalité fermé beaucoup de portes. Ce voile, symbole de ma foi, est devenu une barrière dans tous les aspects de ma vie. À l’école, j’ai rencontré des difficultés insurmontables, mes relations sociales sont devenues compliquées, et sur le plan professionnel, le rejet a été constant. J’ai perdu des opportunités d’emploi, des amitiés, et même l’estime de ma propre famille. À chaque étape, ce voile devenait un fardeau plus lourd à porter, et pourtant, je croyais toujours que c’était le bon chemin, celui que Dieu m’avait montré.

Je vois autour de moi d'autres femmes qui ont choisi des chemins différents. Elles retirent leur voile pour des entretiens d'embauche, s'en sortent bien mieux que moi. Elles ont des diplômes, de bonnes positions sociales, un prestige socialement  qui leur permet d'évoluer sans entrave. Pendant ce temps, moi, je me retrouve seule, isolée, sans aucune perspective d’avenir. J'ai l'impression que plus je mets Dieu en premier, plus je perds dans ce bas monde. Cela nourrit en moi un sentiment d'injustice, une colère sourde envers Dieu. Pourquoi ces promesses de paix, de justice et de bonheur ne se sont-elles pas manifestées pour moi, alors que j'ai sacrifié tant de choses ?

Je me rends compte que même dans ma communauté musulmane, on me regarde de haut. Je n'ai pas de statut social, pas de diplôme, pas de travail, je n'ai aucune valeur aux yeux des autres. Même les prétendants me fuient. Malgré ma dévotion, je suis souvent perçue comme une femme qui tourne en rond, qui ne fait rien de ses journées. Cette perception me blesse profondément. J’ai beau prier et suivre les commandements, je ne reçois en retour que du mépris, du rejet et des difficultés.

Je me suis alors posé cette question : pourquoi Dieu m’a-t-Il guidée si tôt ? Pourquoi, à 17 ans, ai-je reçu cette foi alors que je n'étais pas prête pour la vie difficile qu'elle m'a apportée ? Si j’avais pu terminer mes études, trouver un travail stable avant de me consacrer entièrement à Lui, peut-être que ma vie aurait été différente. Pourquoi m’a-t-Il fait traverser toutes ces épreuves ? Pourquoi m’a-t-Il fait choisir un chemin qui m'a menée si loin de la vie des autres femmes, qui elles, ont trouvé un équilibre, une réussite, et un bonheur familial ?

Aujourd'hui, à l'approche de mes 30 ans, je me retrouve dans une situation où je dois reconstruire ma vie de zéro. Je n'ai rien bâti durant ces dix dernières années. Pas de diplôme, pas de carrière, pas de foyer. Pendant que d'autres ont eu le temps de tout préparer, je me débattais dans la dépression, dans la solitude, et dans une lutte intérieure permanente. J'ai perdu une décennie de ma vie, une décennie que je ne peux plus rattraper. Il me reste si peu de temps pour construire ce que les autres ont mis dix ans à réaliser. Je dois trouver un travail stable, un époux, fonder une famille, avoir des enfants, assurer ma sécurité financière. Tout cela en quelques années, alors que je suis épuisée par ce long chemin de souffrance

J'ai traversé des moments si sombres que j’ai dû consulter un psy pour me relever. Et, par la grâce de Dieu, j'ai fini par trouver un travail où je peux porter mon voile, mais j’ai dû mentir pour y arriver. J'ai falsifié mon CV, caché mon passé, inventé des expériences professionnelles. Chaque mensonge que je tisse pour avancer renforce cette blessure, cette impression d'avoir été trompée par Dieu. Je me retrouve dans une situation délicate, car je ne veux pas mentir à de futures amitiés ou à un potentiel mari, mais je ne sais pas comment aborder la vérité sans me sentir vulnérable. Je porte ce masque social, me cachant derrière des faux récits pour préserver une image que je n’ai pas. Je crains que cette absence d'authenticité et d'intégrité ne finisse par me détruire.

Je regarde autour de moi, et je vois ces femmes qui ont choisi la sécurité, le diplôme, l’argent avant Dieu. Elles s'en sortent mieux que moi. Pourquoi Dieu les a-t-Il laissées prospérer alors qu’elles ont mis la religion de côté, et moi qui ai tout sacrifié pour Lui, je n'ai rien reçu en retour ? Pourquoi mes sacrifices, qui pourtant semblent avoir été faits dans la plus grande sincérité, m'ont conduits à l'isolement et à la souffrance, là où d'autres, qui ont pris des chemins différents, semblent avoir prospéré ?

Aujourd'hui, je porte encore les marques de mon passé, et je ne peux m’empêcher de me demander : qu’ai-je fait au Bon Dieu pour mériter tout cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi m'a-t-Il guidée si tôt, alors que j’étais encore si vulnérable ? Pourquoi m'a-t-Il laissée porter un fardeau qui m’a éloignée de la société, de mes amis, de ma famille, et même de la communauté musulmane ?

Je me rappelle aussi de la pyramide de Maslow et de ce qu'elle enseigne sur les besoins humains fondamentaux. Je comprends que mes besoins de base n'ont pas été satisfaits, et cela me laisse un sentiment d'incomplétude. J’espère que vous pourrez m’apporter des réponses, car mon cœur est empli de doutes et de colère. J’ai l’impression d’avoir été oublié par Dieu, ou pire, qu'Il m’a guidée vers ma propre destruction. J’ai besoin de comprendre pourquoi, malgré tous mes efforts, je me retrouve si loin de la réussite, alors que celles qui ont fait passer Dieu après leurs propres intérêts ont trouvé ce que moi je cherche désespérément.

Dans l’attente de votre réponse, avec l’espoir que vous saurez éclairer mon chemin,

Wa 3aleikoum Salam, Okhty al karima,

C'est en lisant votre courrier qu'on se rend compte de l'importance de la science car hélas il est évident que vous ne savez pas ce qu'est la « réussite » !

La réussite, ce n'est pas avoir un diplôme, un boulot, un mari et une famille, si Allah est absent de votre cœur !

Vous pourriez riposter : « mais Allah était présent dans mon cœur et pourtant je n'ai rien obtenu de cela ? »

En fait, s'opère une confusion entre le bas monde et l’au-delà dans votre conscience, de sorte l'adoration soit assujettie à l’ego en vue d'obtenir ce bas monde, à l'exemple de ceux et de celles qui accentuent leur dévotion en vue d'obtenir l'exaucement d'une invocation comme la réciprocité d'un amour passionnel.

Il est évident qu'Allah n'exauce pas une invocation dont la base est une forme de Chirk, et pourtant celui qui invoque a réussi à puiser l'énergie (qu'il appellera à tort "foi") pour prier la nuit, aller à la mosquée, jeûner de manière surérogatoire en vue de concrétiser un projet amoureux etc..

Autant d'énergie pour obtenir un prince charmant, et rien pour Allah seul et sans associé, révèle que la foi ici n'est qu'un moyen pour obtenir une affaire de ce bas-monde !

Vous parlez donc de « sincérité », mais savez vous que la sincérité implique l'agissement sans l'exigence d'un retour ? Or, vous remettez en cause votre propre conversion et les sacrifices qui vont avec, consécutivement au fait que vous n'avez pas obtenue cette fameuse « réussite » temporelle...

En outre, je remarque que vous faites des comparaisons avec ces autres femmes qui quant à elles « ont réussi » selon votre référentiel : saviez-vous que c'est un stratagème de Satan que de pousser l'homme à faire des comparaisons à l'endroit du partage de ses bienfaits par Allah, de sorte de nourrir une mauvaise opinion à son endroit, et de devenir un potentiel partisan du mauvais œil !

Et à partir de cette mauvaise opinion, se forme une colère dont l'objectif visé par Satan n'est, ni plus ni moins que, le Koufr !

Ainsi, si vous avez une mauvaise compréhension de la réussite et de la sincérité, il devient inévitable pour vous de mal agir au moment de l'épreuve.

C'est là où l'on prend conscience que la guidée est un bienfait d'une valeur inestimable car sans science il est, effectivement, impossible d'agir avec justesse. Que tous ceux et toutes celles qui me liront ici remercient Allah, s'il les a épargné du mauvais agissement au moment de l'épreuve malgré leur ignorance, et ce, jusqu'à ce qu'il les gratifie de la compréhension à même de les stimuler à persévérer dans la patience.

En effet, sans une compréhension exacte de votre épreuve, il est pratiquement impossible de la surmonter, et du coup cette dernière, si vous êtes sincère, va mettre en relief vos manquements, vos failles ou vos péchés de sorte que vous puissiez vous élever par le retour vers Allah (Maqam al Inaba).

En effet, de deux choses l'une, face à une épreuve, ou bien :
  • on s'éduque par elle et l'on en ressort plus fort
  • on s'allie avec Satan dans notre rébellion contre Allah, contre les autres, ou contre soi par l'engouffrement

Personne n'est infaillible, personne n'est parfait ! Profitez de votre souffrance actuelle pour vous transformer positivement !

Je vous invite à intégrer nos cours (https://airtable.com/appWE2sEYKvBC8tMC/pagkIAsPfVQulQPve/form) sur la voie de la souffrance car vous y trouverez exactement toutes les réponses que vous cherchez ! Vous avez le droit de faillir, mais vous n'avez pas le droit de rester au sol, et encore moins de vous rebeller contre celui qui vous éprouve car c'est uniquement l'homme qui définit la nature (miséricorde ou châtiment) de son épreuve en fonction de la pureté ou non de son cœur !

Nous traversons une époque où seulement deux camps émergeront : celui de la foi sans aucune hypocrisie, et celui de l'hypocrisie sans aucune foi. Ne soyez pas leurrée par ces « petites joies » illusoires de ces Kouffars ou de ces apostats : éphémères et piètres jouissances !

Wa bilahi ta3ala taoufiq
Mahdy Ibn Salah

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