Salam alaykoum wa rahmatouLahi wa barakatouh,
C’est Myriam de Marseille. J’espère que vous allez bien. Je m’excuse d’avance pour le dérangement et reste consciente de l’effort et du temps que doit représenter votre dévouement pour la communauté. Qu’ALLAH vous récompense pour le temps et l’énergie que vous nous consacrez et fasse de vous un de Ses rapprochés. Je me permets de vous contacter pour vous décrire mon problème en détail…
Lors de notre dernière conversation, je vous avez parlé du frère avec qui je suis en contact actuellement et des doutes que j’ai à son égard. Vous m’avez conseillé de faire fi des insufflations sataniques au risque d’aggraver mon cas et de finir en hôpital psychiatrique. Je dois vous avouer que sur le coup, même si je ne le montrai pas, j’étais quelque peu en colère contre vous. J’avais l’impression que vous preniez parti pour le frère sans chercher à savoir les raisons pour lesquelles je lui reprochais toutes ces choses. Dans la journée qui a suivi notre conversation, j’ai décidé de continuer à camper sur mes positions, persuadée de la véracité de mes suspicions. En fin de journée, j’étais prise d’une angoisse inexpliquée, une angoisse qui lorsqu’elle se déclenche, me fait terriblement souffrir intérieurement. Tous ces flux de pensée qui traversent mon esprit ont des répercussions physiques. J’étais brisé de la même manière qu’un athlète après un marathon, le corps endolori et les muscles fatigués.
Lorsque dans la soirée, le frère m’a appelé pour demander de mes nouvelles, il a senti un malaise dans ma voix malgré mon insistance à lui faire penser le contraire. A force d’acharnement, j’ai fini par craquer et les larmes ont fini par couler à flots de mes yeux. J’étais submergée par l’émotion sans en connaitre véritablement la raison. Il me parlait mais je n’arrivais pas à lui répondre. Il était gêné et en larmes lui aussi (ce que bien évidemment j’ai pris pour de la comédie). Puis, il a fini par prendre congé pour me laisser le temps de reprendre mes esprits tout en m’envoyant des sms d’encouragement. En me levant le matin, je me suis précipitée sur mon téléphone pour lui envoyer un message l’exhortant à sortir définitivement de ma vie et que c’était le dernier avertissement avant que je finisse par me transformer en fantôme, comprendre, casser ma puce de téléphone et supprimer mes adresses email et mon compte facebook. Bien évidemment, j’ai prétexté le fait que je ne voulais plus l’épouser car lorsqu’il s’était adressé à moi, il avait fait un lapsus. Au lieu de m’appeler par mon prénom, il a utilisé le prénom de son ancienne « fiancée ». A ce moment là, j’ai senti une béatitude intérieure. Je retrouvais enfin ma liberté, ma liberté de pensée, d’agir, de mener ma vie comme bon me semblait sans que chacun y aille de sa petite pierre à l’édifice pour m’emprisonner dans la forteresse de leurs passions.
C’était sans compter sur l’acharnement du frère. Il a commencé à se justifier en me disant que s’il s’était trompé de prénom, c’est parce que la sœur qu’il a connu souffrait du même mal qui m’habite actuellement. Il tentait de me rassurer en me disant qu’il m’aimait mais moi ca me passer par-dessus la tête, du moins, jusqu’au moment où il a touché la corde sensible en me disant que si je le laissais, il serait détruit et qu’il ne se relèverait plus (il a énormément souffert dans sa vie). J’ai gardé le silence, tiraillée entre deux choix, prise dans une impasse ou plutôt emmurée dans une prison à ciel ouvert. La lumière me parvenait d’en haut mais quelque soit le mur dans lequel je me dirigeais, il était fermé ! Imaginez un peu cette souffrance quotidienne… Quoique je fasse, quelque soit le choix que je prends, j’ai la sensation de trahir ce que je suis au plus profond de moi-même. Je marche en vacillant sur un chemin abrupt, avec des chiens qui aboient de tous les côtés, me faisant comprendre que si je continue, je deviens la proie de tous les dangers. Je reste alors apathique. Je me dis que je ne peux pas rester comme ca éternellement et qu’il faut de toute urgence me reprendre en main.
Je me suis dit que la meilleure manière de le faire est de me débarrasser de tout ce qui encombre mon avancée. J’ai fini par lui avouer ce que je pensais réellement de lui, en espérant qu’une fois démasqué, il me fiche la paix une bonne fois pour toute. Je lui ai dit d’arrêter de me prendre pour une idiote, que je me savais espionnée par lui et ses comparses (entendre, les agents des renseignements généraux), qu’il était un pion sur l’échiquier d’un immense complot international, visant à exterminer les musulmans. Pour se faire, les agents infiltrés se devaient d’épouser des femmes musulmanes pratiquantes pour passer inaperçu. Une famille ainsi construite, qui pourrait les soupçonner d’être des traitres et des ennemis d’ALLAH ? Il était abasourdi. Malgré ca, je le soupçonnais toujours de mener la vie d’un agent double. Preuve à l’appui, quand il me parlait, je n’entendais plus le grésillement continuel qui venait perturber mon ouïe. Ils étaient démasqués tous autant qu’ils étaient et cherchaient donc une autre manière de m’espionner sans alerter mon attention. Il ne répondait plus. Il me disait de prendre appui sur ALLAH et qu’il chercherait un moyen de me sortir de là. Je ne l’écoutais plus moi non plus. J’ai continué à vaquer à mes occupations, tiraillée entre mes certitudes et mes doutes. Je sanglotais et demandais à ALLAH de me sauver de moi-même. Je reprenais petit à petit mes esprits et cherchais dans mon passé, des éléments qui me permettrait d’avoir des pistes pour comprendre comment j’ai pu en arriver là. Etait-ce un châtiment ou une épreuve ? Là encore, des questions venaient envahir mon esprit et embuer mes pensées. J’haïssais désormais le point d’interrogation !!! Cette faculté qui permettait à l’Homme de s’élever et donc de se libérer, en ce qui me concerne m’emprisonnait et me poussait à me recroqueviller.
Toutes les solutions qui peuvent s’offrir à moi, même les plus macabres, sont rejetées par mon esprit. J'ai l'impression d'être atteinte à la fois par l’apathie et la paranoïa, du moins j'en ai tout les symptômes. Je m’interroge sur la possibilité que cette maladie m'ait touché. C'est vrai que je suis très sensible, un rien peut me faire pleurer. Je ne fais confiance qu'en peu de monde, ne me confis à personne. Je garde tout en moi. Jusque là, j'ai pensé que c'était mon trait de caractère et ne m'en suis pas inquiétée. Après ce qui s’est passé, je ne peux pas jouer la politique de l’autruche et faire mine que rien ne s’est passé. Je sais que c’est quelque chose que je traine depuis longtemps. J’interprète tout ce qu’on me dit. Mais depuis 4/5 ans, il est vrai que je suis constamment sur le qui-vive. Je me méfie de tout et n’importe quoi. J'ai l'impression que mon père en a marre de me prendre en charge, que ma mère ne veut pas ma réussite, que ma sœur veut me dominer, que mes amies ne me connaissent que pour leurs intérêts. Quant à mon ex prétendant, alors lui, j’ai l’impression qu’il m’épie (mais ca c’est sa faute, il va sur facebook et me lance des pics à travers le mur de mon frère) et qu’il est un agent double lui aussi que je n’ai démasqué qu’après m’être faite avoir. Pour ce qui est des raqis, j’ai l’impression de les déranger ou que si je vais les voir, ils vont penser que je joue la malade imaginaire. Ces ressentis se manifestent généralement quand je suis dans un état de stress et d’angoisse total. Conjugué à des éléments externes allant dans le sens de mes suspicions, peuvent m’amener à développer des scénarios abracadabrants digne des films de Spielberg. J'angoisse perpétuellement pour mon avenir. Je me dis qu’il faut peut être que je commence par me stabiliser professionnellement, peut être que ca ira mieux par la suite. Mais là encore j’ai des cas de conscience.
Je voudrais savoir, si mes inquiétudes sont réelles et que je suis belle et bien atteinte de paranoïa, est ce qu’il faut que je distingue cette maladie de mon mal occulte (et donc que je la considère comme une pathologie qui ne peut être catalysée que par des médicaments) ou bien elle est l’un des symptômes de la possession d’un jinn ? Si c’est le symptôme d’une possession que faire pour que ces flux de pensée négatifs ne me détruisent plus ? Je voulais aussi savoir ce qui pouvait provoquer cet état psychologique? Est ce qu'il y a des possibilités que cet état soit lié à des chocs ou des événements douloureux remontant à l'enfance ou pré adolescence ? Merci de m’avoir lu… Je sais que c’est très long, mais j’avais besoin de vous faire comprendre en détails mes ressentis quotidien pour que vous puissiez m’aider au mieux.
Wa ahléikoum salam Myriam,
Je suis désolé, si j’ai pu provoquer votre colère par mon opposition à votre discours mais je m’attendais à une telle réaction de votre part puisqu’elle est classique. Sachez et soyez convaincue que je ne cherche que votre guidée et votre salut et que Satan aspire justement, quant à lui, à ce que vous vous dressiez contre tous ceux qui peuvent réellement vous aider ! Je remercie Allah, par conséquent, pour ce courrier par lequel vous tentez de comprendre le mal qui vous affecte, et ce, avec une belle et précise élocution, susceptible, en effet, de vous permettre d’atteindre la compréhension. Vous êtes une personne très sensible, c’est un fait et vous êtes aussi très intelligente en raison de votre aptitude à être entière de vos travaux ! Le risque que comporte votre nature, par déduction, c’est le détournement de votre raison par la voie de l’émotivité !
Sachez que la paranoïa est une maladie psychologique qui affecte un grand nombre de nos frères et sœurs et qui résulte de l’obsession d’une idée fausse, causée par un diable. Votre courrier permettra, par la grâce d’Allah, d’ouvrir les yeux à beaucoup de gens concernant ce fléau qui s’attaque à la chose précieuse qu’est la raison ! C’est donc un problème lié à l’invisible et n’est pas indépendant de la discipline qu’est la médecine des cœurs. Mais précisons que la roqya seule ne peut régler le problème si nous ne trouvons et cicatrisons pas la faille qui a permis au démon d’avoir une emprise sur le mental !
Ainsi, la paranoïa résulte d’une faiblesse particulièrement émotionnelle comme le choc ou la déception affective par laquelle Satan aspire à prendre le contrôle du mental moyennant l’obsession. En effet, la forte émotivité peut annuler le pouvoir de la raison. Ainsi, Satan dans sa stratégie aspire à générer des chocs émotionnels dans nos vies comme l’agression, la déception affective ou les attouchements incestueux et homosexuels afin d’annuler notre raison et de générer une faiblesse, puis cherche ensuite à entretenir cette annulation et cette faiblesse par la focalisation et l’obsession (parfois par une idée qui n’a rien à voir avec le choc afin de rendre ardu le travail du thérapeute) dans le but justement que nous perdions complètement l’usage de notre raison, et ce jusqu’à l’autisme et la folie.
Ainsi, Satan procède par échelons pour mener à la folie :
- Le choc émotionnel
- L’entretien de la faiblesse par l’obsession
- L’isolement et la solitude à l’intérieur d’un groupe
- La paranoïa vis-à-vis d’une idée fausse
- Globalisation de la paranoïa
- Autisme et bulle
- Déconnexion vis-à-vis des normes et folie
Le vice de la paranoïa de l’espionnage est que c’est une maladie qui se protège elle-même car par la croyance en l’espionnage, la personne paranoïaque ne risque pas de faire confiance à autrui, et sans la confiance en une personne étrangère, il n’y a pas de cassure possible de la bulle qui renforce l’emprise démoniaque ! C’est donc une stratégie très peaufinée par laquelle Satan arrive à protéger son stratagème par les conséquences même de son stratagème car le paranoïaque vis-à-vis de l’espionnage se met à dos tous ceux qui peuvent réellement l’aider et ne se confie à personne, gardant secret ce dont le dévoilement peut générer la guérison ! En effet, conserver le secret de notre souffrance, c’est empêcher la concentration du remède vers l’origine de la maladie et donc interdire la guérison !
Le remède à la paranoïa de l’espionnage est composé, par conséquent, de ce qui renforce les paliers dont le franchissement progressif permet à Satan de mener à la folie, soit :
- L’extériorisation, le dévoilement des secrets par le don de la confiance au thérapeute et l’intégration d’un groupe et d’une action collective afin de briser la bulle à l’origine du renforcement de l’influence démoniaque
- Le renforcement du caractère consécutivement à l’analyse de la notion du destin susceptible de permettre l’acceptation des épreuves et la cicatrisation de la faille à l’origine de la faiblesse
- Une pratique du Tawhid car la connaissance de la seigneurie divine (Rouboubiyya) est susceptible d’annuler l’obsession de l’omniprésence d’un autre qu’Allah par le rétablissement dans la conscience de la perfection divine et une application de la « Oulouhiyya » au niveau du cœur car c’est souvent par la peur que Satan parvient à donner force à son insufflation
Il est donc inutile, par conséquent, ma sœur d’user des médicaments (neuroleptiques) car par ceux-ci le psychiatre ne s’attaque pas au vrai problème, en réalité, il veut soigner par le détournement du vrai problème, qu’est la faille causatrice de la faiblesse, en créant un autre problème (dépendance à une drogue) dont il possède les remèdes (drogues)… Le seul intérêt que peuvent comporter ces médicaments, c’est qu’il repose et engourdit le corps, dans l’attente d’une reprise progressive du contrôle de la conscience. Mais beaucoup de gens ont carrément perdu la raison ou la foi en ayant fréquenté ces psychiatres et ces psychologues non musulmans qui leur ont fait comprendre que la guérison se trouvait en dehors de la religion. Et là, oui parfois Satan peut libérer une personne de sa maladie afin que celle-ci dépouille Allah de sa qualité de Guérisseur et place ainsi ses espérances en la créature ! Car perdre la foi est plus grave que perdre la vie ou la raison !
La maladie dans la vérité
Est meilleure que la santé
Quand l’obtention de cette santé
Résulte de la foi en la fausseté
Mahdy ibn Salah