Assalamou'alayka wa rahmatou Llah wa barakatouh,
Par périodes (régulières), ma vie sociale se complique de par un changement d'état que je qualifierai à la fois d'émotionnel et de physique. Je m'explique: trois dimensions entrent en jeu (souvent toutes en mêmes temps, parfois que l'une d'entres elles).
1. La première d'entre elle est émotionnelle : il s'agit de la peur. Je suis parfaitement consciente que les gens ne sont que de simples créatures. Simplement, cette peur qui m'envahit lorsqu'à titre d'exemple, je croise une ou des personnes de ma connaissance ou que j'assiste à une petite assemblée de sœurs me parait incontrôlable sur le coup. Mes symptômes sont alors les suivants (si je n'en omets pas): estomac noué et battements de cœur accélérés.
2. Les rougissements exagérés au niveau du visage. C'est la dimension qui me dérange le plus dans la mesure où elle est très visible. Il suffit simplement que quelqu'un me pose une question banale où se tourne simplement vers moi, que je prenne la parole ou autre (et ce, même devant des personnes très proches), pour que se déclenche ce rougissement. Je fais alors tout ce qui est en mon possible pour le freiner, en général sans succès. Je vois bien dans le regard de mes interlocuteurs qu'ils ne comprennent pas pourquoi je rougis, mais moi-même je ne le sais pas. Survient alors cette peur de rougir, c'est ce que l'on qualifie d'éreutophobie. Je suis persuadée que cela est du au mal occulte waLlahou a'alam.
3. Le bégaiement, je ne parviens plus à trouver mes mots : je les oublie, la fatigue et la voix qui se "perd". Je "beugue" sur de nombreux mots, n'arrive plus à m'exprimer, "oublie" mes mots (je cherche, cherche dans ma tête comment exprimer mes pensées, en vain). Je bâcle alors complètement mes phrases car je ne parviens pas à m'exprimer comme il le faudrait). Je me retrouve dans un état de grande fatigue et ma voix devient toute fluette. Je suis également souvent en sueur dans ces moment-là.
Enfin, je ne sais s'il peut y avoir un lien: j'ai fais un rêve une fois dans lequel j'étais dans une assemblée. Je me suis alors exprimée et j'ai dit que je m'occupais de l'administration. Une femme me fixa alors et dans mon rêve, son regard exprimait de l'envie ou de la jalousie. Son regard me fit mal aux yeux. J'ai alors plissé mes yeux mais j'ai tout de même poursuivi mon discours.(Allahou a'lam avaec la voix affaiblie).
Cependant, lorsque je m'en remets à Allah (dhikr, augmentation de la foi, etc.), je note une amélioration mashâAllah. Qu'Allah nous facilite et nous guérisse et qu'Allah vous récompense par le bien et exauce vos souhaits.
Assalamou'alayka wa rahmatou Llah wa barakatouh,
Wa ahléikoum salam, orti al ‘aziza,
Votre lettre est très claire, al hamdoulillah, vous avez bien mis en évidence les différentes étapes de l’évolution de votre maladie. Et grâce à cette clarté, je peux vous proposer des explications claires bi izni lah, à la hauteur de la limpidité de la description de vos symptômes.
Aussi, je note que vous mentionnez trois étapes :
- La peur
- Le rougissement
- Le bégaiement
Ceci me pousse à conclure que :
- Votre nature émotive est plus susceptible de se faire absorber que d’absorber celle des autres donc vous êtes une suiveuse
- Vous vous standardisez en raison de votre nature, et ce par contrainte, par rapport à des repères externes
- Vous avez, par conséquent, un manque de confiance en vous, se traduisant par des phénomènes physiques renchérissant votre propre manque de confiance
En effet, la première étape qui se manifeste chez vous la peur, symbolise la faille par laquelle les personnalités externes peuvent absorber une partie de votre intériorité. De sorte qued e cette absorption, découle une référencialisation de contrainte par rapport à un regard ou à un phénomène externe qui mène à votre rougissement ou la sueur, et qui est renchéri ensuite par la peur de rougir. Ceci aboutit à la perte de la confiance en soi, des suites de la scission entre la partie de votre être qui est restée en vous, et celle qui a été absorbée par les autres, traduisible par le bégaiement qui matérialise justement cette scission de l’être par l’incapacité à fluidifier votre discours.
Ce mécanisme qui explique globalement le stress affecte pratiquement tout le monde, mais il engendre des handicaps particulièrement chez les personnes qui ont une nature siamoise avec celle des djinns et qui peuvent, par conséquent, soit absorber l’émotivité des autres, soit se la faire absorber. Généralement, ces dernières personnes s’évanouissent sans raison médicale apparente, quand ils sont confrontés à la foule, ou ne peuvent s’exprimer en public par exemple…
Les remèdes à cette maladie se comptent au nombre de trois :
- La sincérité afin d’éviter la standardisation par rapport à un regard externe qui entraînerait la scission de la personnalité
- Ensuite, s’entourer de personnes de confiance, de préférence des thérapeutes expérimentés, susceptibles d’accentuer votre propre confiance en vous et de renforcer votre personnalité, de sorte que vous puissiez devenir un absorbeur plutôt qu’un absorbé
- Et, en final, l’exercice afin de consolider votre état, au moyen de la prise de parole en public, par exemple…
Rassurez-vous, votre maladie se soigne !
Wa billahi ta’ala taoufiq
Mahdy Ibn Salah