De l’efficacité et de la qualité
Sache mon frère ou ma sœur dans la foi que la recherche de l’efficacité dans l’action est indispensable si tu désires mettre en œuvre tes idées car Satan travaille de son côté, en effet, à ce que tes résultats soient le plus loin possibles de tes belles aspirations afin que se creuse davantage le fossé entre la réalité et l’idéalité.
Ainsi, connaître la signification de la qualité est capital car sans la connaissance de sa définition nous ne pouvons aspirer à l’efficacité dans l’action.
En effet, la qualité est une notion liée à la production. C’est d’ailleurs une notion par laquelle nous mesurons le degré de perfection d’une production. Elle s’oppose souvent à la quantité car très souvent la qualité ne réside pas dans la quantité mais dans la perfection du peu. La perfection se définit à son tour par l’absence de défauts, et c’est l’absence de défauts qui assure la pérennité d’une production. On dit, en effet, d’un objet qu’il est de qualité quand il dure et quand il est intense dans la réalisation de sa fonction comme une voiture allemande l’est plus qu’une française. La longévité et la force sont donc les deux dimensions sur lesquelles nous pouvons mesurer la qualité d’une production ou d’une relation. Le défaut résulte, quant à lui, d’une discontinuité dans la forme et le fond, engendrant une fragmentation et donc un déséquilibre entre la demande et la production d’énergie, susceptible de mener à l’instabilité qui est à l’origine de la fin de vie d’un produit !
Ainsi, la perfection résulte de l’unité, et la défectuosité de la fragmentation et de l’éparpillement, à l’exemple de la foulée d’un athlète qui sera de qualité quand justement il y aura uniformité et dynamisme ! C’est donc par l’unité que se réalise la qualité ! Et, il n’y a rien de plus unique que l’Unique. Ainsi, si nous arrivons à puiser la longévité et l’intensité de notre production directement d’Allah, nous pourrons assurer une qualité optimale, qui certes est relative mais sera suffisante pour donner la victoire à un petit nombre unifié sur un grand nombre fragmenté.
La voie de l’obtention de la qualité temporelle, reposant sur les valeurs de la longévité et de l’intensité, ou de la qualité spirituelle, reposant sur les valeurs de la patience et de la certitude, s’opère respectivement par la réalisation de deux unités moyennant la confiance. Il s’agit d’harmoniser la forme par une unité de fond, de sorte que la capacité et la volonté se totalisent respectivement par les exercices de solidification de la nature comme l’examen pour un étudiant qui désire parfaire ses connaissances et d’unification de la volonté par le rappel.
Et la preuve se trouve dans le coran : « Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets. »[1]
Les piliers de l’efficacité d’une action sont :
- La localisation
- La normalisation
- La capitalisation
De la localisation
La localisation est la première étape de la réforme menant à la qualité car elle permet l’évaluation en fonction de la situation. La localisation repose sur l’analyse de la différence entre les dépenses et les gains d’une activité ou d’un objet donné, afin de voir si l’activité en question est bénéfique ou contre productive. Grâce à la localisation, nous pouvons analyser les manquements qui sont à l’origine des échecs afin, au mieux, de pouvoir les prévenir, ou au pire de les guérir, moyennant la proposition d’un plan réformateur. Il est donc nécessaire de faire une localisation, avant toute projection, et ce, à tous les endroits de nos activités, que celles-ci soient temporelles, spirituelles, ou relationnelles afin d’éviter les trois fléaux associés que sont respectivement l’endettement, la démotivation, et la déception. La voie de la réalisation de l’état des lieux est l’inscription de l’acte dans un graphique comprenant la durée en horizontal et l’intensité en vertical, par lequel nous devrons mettre en relief le bilan issu de la différence entre la courbe de l’idéalité et la courbe de la réalité.
Le but de l’établissement de ce graphique est de permettre la visualisation des zones rouges à éradiquer au niveau temporel, spirituel et relationnel. Et Allah a dit : « Ô vous qui avez cru! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu'elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »[2]
De la normalisation
La connaissance ou la fixation d’une norme est indispensable à la réalisation d’un travail de qualité puisque la perfection résulte de l’adéquation entre la pratique et la théorie, entre la forme et le fond. Et la preuve se trouve dans le Coran : « Dis : « chacun agit selon sa forme, alors que votre Seigneur connaît mieux qui suit la meilleure voie ». »[3] La fixation d’une norme organisatrice est donc essentielle à la réalisation d’un travail de qualité puisqu’elle permet d’éviter le chaos, et donc assure la longévité.
La normalisation implique, par conséquent, l’organisation qui est l’action d’opérer une harmonisation des différentes responsabilités, de sorte qu’il n’y ait pas de pertes, ou de gaspillages éloignant les finalités, des moyens. L'organisation a pour objectif ainsi de faciliter la circulation des flux et d'atteindre des objectifs déterminés au moyen de la structuration pilotée des moyens par une autorité commune. Le maître mot de l’organisation est, par déduction, l’ordre ! Rien ne doit donc être laissé au hasard car le hasard est en réalité une anti-organisation. Organiser implique ainsi d’opérer une adéquation positive entre les choses complémentaires comme les fonctions et les compétences, les temps et les activités, les espaces et les objets… Il s’agit d’octroyer un temps pour nos devoirs et nos responsabilités que ceux-ci soient d’ordre temporels ou spirituels. La voie de l’organisation s’opère, par conséquent, au moyen de l’usage d’un agenda ou d’un maître, faisant office d’autorité externe, dans lequel seront inscrites les volontés spirituelles (wird) ou temporelles à respecter afin de maximiser les rendements de l’être. En effet, l’être a besoin de se soumettre à une volonté externe, s’il tient à produire quelque chose de qualité car s’il ne suit pas une volonté externe susceptible d’harmoniser ses différents composants, c’est l’ego qui risque de devenir la norme, et donc d’empêcher la réalisation de l’objectif, souvent contraire à ses penchants et ses caprices. En effet, l’âme bestiale est l’ennemi de l’ordre et toute réussite ne peut être possible que par des privations et des restrictions de liberté.
La normativité permet ainsi de donner à un objet une forme stable et c’est la stabilité qui assure la pérennité. Avant toute production, il est donc nécessaire d’établir au préalable une norme, c’est-à-dire un plan, une ligne de conduite. Il existe plusieurs types de normes, une norme physique pour les objets matériels comme le squelette et les fondations le sont respectivement pour le corps et une maison, une norme spirituelle comme l’intention l’est pour l’adoration, une norme intellectuelle comme la ligne directrice pour une argumentation, et enfin une norme méthodologique comme l’est une voie pour un itinérant… C’est l’opposition des normes qui est à l’origine de la fragmentation, source de la défectuosité de nos productions. En effet, il existe des normes spirituelles vraies comme le Coran et la Sunna et des normes spirituelles fausses comme la télévision et le cinéma. De même qu’il existe des normes temporelles vraies comme le prophète et l’émir et des normes temporelles fausses comme le tyran, ou la star. Le but étant d’effacer de nos vies les normes fausses qui fragmentent ces dernières et nous empêchent d’être intenses dans la pratique.
Il est important d’ajouter que la norme provient du producteur, c’est pourquoi, la notion de création (khalaqa) en langue arabe implique de « donner la mesure ». Donc le créateur est aussi le normalisateur, celui qui donne une identité à son produit. A partir de là, une question intéressante se présente à nous : pouvons nous produire quelque chose de qualité en utilisant un objet fabriqué par des non musulmans dans la finalité de réaliser une finalité religieuse ? La réponse est logiquement non ! Car cela mène indubitablement à une séparation de la forme de son fond en raison de la présence de normes rivales, et donc à un islam de surface, comme ceux qui par exemple pensent vivre pleinement leur foi au sein d’un état non musulman, ou veulent apprendre la religion uniquement par la voie d’audios et de vidéos, ou veulent prêcher par l’entremise de sms, ou nouer des liens moyennant les réseaux sociaux ! L’Islam authentique n’est pas islam virtuel mais bien un Islam de face à face, où les outils modernes de communication doivent, par déduction, n'être que des tremplins et des moyens vers ce face à face et non des fins en soi ! C’est dans ce sens que nos salafs disaient que l’on ne puise pas la science des livres mais plutôt des hommes ! Le musulman doit s’approprier, par conséquent, le pouvoir normatif d’un objet ou d’un espace, s’il tient à atteindre la qualité. A partir de là, une mosquée qui paye un loyer à la mairie n’est donc pas une mosquée au sens complet du terme, et son enseignement manquera inévitablement de qualité !
Ajoutons que l’établissement d’une norme nécessite la réalisation d’une symétrie car la qualité d’une production se mesure à la beauté puisque la beauté résulte de l’unité, qui, quant à elle, est matérialisée dans la forme par l’harmonie et la symétrie. Ainsi, il doit exister une symétrie dans la norme afin que celle-ci soit parfaite et que l’action qui en découlera soit harmonique. Or, la symétrie implique l’identification de deux ou plusieurs formes par rapport à un axe ou un point, si bien que la réalisation de la norme parfaite implique de faire du Tawhid, la norme par excellence, l’axe, le centre, la ligne directrice par laquelle nous devons harmoniser notre vie.
Il existe deux manques qui sont à l’origine des failles :
- Manque de valorisation de la norme
- Manque de rigueur dans l’application de la norme
En effet, il existe un fléau par lequel une chose peut s’éloigner de sa norme : la dévalorisation, que celle-ci s’opère par l’ignorance ou par l’insouciance. En effet, celui qui ignore la norme sur laquelle il doit calquer sa conduite et sa manière de penser, ne peut que suivre celle qui sera imposée par le décor. Et celui qui possède une norme sans son pouvoir normatif possédera une identité de façade. C’est le propre des objets défectueux que de ne pas être conforme à leurs normes naturelles. La valorisation découle des besoins. En effet, on valorise toujours ce qui se trouve dans notre cœur et quand la valorisation est totale alors l’intention peut engendrer une assistance externe. C’est le cas par exemple de ceux dont la valeur de la prière du Fajr est tellement grande qu’ils se réveillent sans alarme comme si l’on réveillait leur conscience avant leurs corps. Ainsi, tout est une affaire de valorisation ! Car la valorisation permet la concentration, de laquelle découle la compréhension et le sacrifice. Ainsi, sans valorisation, il ne peut y avoir de qualité scientifique et pragmatique. Ainsi, pour permettre la compréhension, il faut mettre au préalable l’élève en condition de comprendre grâce à la valorisation ! C’est dans cette optique que l’on peut comprendre pourquoi le côté temporel de notre vie actuelle est un obstacle à la réalisation de la plénitude de notre vie spirituelle, si bien qu’il apparaît pratiquement impossible de pratiquer entièrement le Tawhid sans un détachement vis-à-vis de nos habitudes mondaines ! A partir de là, nous pouvons comprendre le caractère inefficace des enseignements islamiques proposés en France. C’est pourquoi, il est important d’introduire ici la notion de sacrifice, notion par laquelle nous pouvons réaliser la valorisation vis-à-vis de la norme et donc la conformité entre la norme et l’application. La valorisation est l’action de rendre important une chose ou un objet moyennant le sacrifice par lequel on le privilégie et lui donne une plus grande place dans le cœur.
Le second fléau à l’origine de la défectuosité de nos productions est le manque de rigueur à l’égard de l’application de la norme. Sans la rigueur, en effet, l’organisation ne peut porter ses fruits. La notion de précision est donc étroitement liée à celle de la rigueur car sans une délimitation de l’œuvre dans le temps et la quantité nous ne pouvons mesurer l’écart dans l’application vis-à-vis de la norme et donc le degré de notre rigueur. L’établissement d’un échéancier et d’un quota dans l’action est, par conséquent, primordial à la perfection de notre organisation car le flou dans l’établissement des moyens pour réaliser une fin est le contraire de la rigueur. Et c’est le flou organisationnel qui est à l’origine de résultats individuels incomplets, qui en s’accumulant ne se compléteront jamais, des conséquences de la lourdeur du rattrapage. C’est d’ailleurs par cette voie que Satan pousse les pratiquants à arrêter la prière. En effet, le désordre peut engendrer le dépassement, et donc l’abandon, des conséquences de l’accumulation de la charge. C’est à ce propos qu’Allah blâme dans le Coran, les chrétiens qui instituèrent un monachisme, qu’ils ne respectèrent pas selon le droit de l’observance, mettant en évidence le fait, qu’avant d’instituer une innovation, ne pas respecter un programme que l’on s’impose, est en soi, un péché pour la conscience bien plus grave! Et la preuve se trouve dans le Coran : « Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos [autres] messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'évangile, et mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et mansuétude. Le monachisme qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement prescrit. [Ils devaient] seulement rechercher l'agrément d'Allah. Mais ils ne l'observèrent pas (ce monachisme) comme il se devait. Nous avons donné leur récompense à ceux d'entre eux qui crurent. Mais beaucoup d'entre eux furent des pervers. »[4] La voie de la réalisation de la rigueur est l’usage de la sanction. En effet, la sanction est thérapeutique quand elle permet à l’âme de quitter l’égocentrisme pour la responsabilité. Il s’agit d’opérer un rééquilibrage de l’écart négatif causé par le manque de rigueur, par un agissement diamétral significatif, susceptible de permettre un redressement. Il existe deux types de sanction, la sanction par amour et la sanction par haine. La première est pédagogique et vise la réforme, tandis que la seconde est protectrice est vise l’éloignement de l’ennemi, ainsi que son engouffrement. A partir de là, on peut dire que Satan a été puni par haine et Adam par amour. Nous avons tous deux ennemis internes à sanctionner : l’âme et le démon, si nous tenons à atteindre la qualité au moyen respectivement de la privation, de la repentance et de la réconciliation.
De la capitalisation
La capitalisation est la dernière étape qui mène à l’efficacité et c’est l’action de fermer le circuit de l’énergie et de la lumière, en bouchant les failles par lesquelles celles-ci peuvent fuir. En effet, un circuit fermé permet à l’énergie de se conserver et à un système de durer comme le cycle de la nature par exemple.
Dans le domaine spirituel, le circuit de lumière permet de redonner davantage de lumière quand il est fermé de sorte que la pratique ne peut que progresser et s’accentuer ! En effet, ceux qui ne progressent pas, en réalité, ne font que régresser car la stagnation dans la pratique n’est qu’une transformation de la religion en coutume par le dépouillement de la profondeur. Ainsi, il est important de pouvoir palper la lumière afin de mesurer les pertes et les gains de cette dernière et d’agir en conséquence ! C’est donc l’étape finale et indispensable qui assure la pérennité d’une production puisque c’est le déséquilibre des forces appliquées à un ensemble qui génère la panne de ce dernier. Ainsi, il est impossible de capitaliser l’énergie et la lumière, si l’on ne cherche pas à trouver au préalable les failles par lesquelles ces dernières peuvent fuir !
En conclusion, la faille est l’élément à contre courant, qui dans son intériorité comme l’intention par exemple n’épouse pas les valeurs et les agissements de l’ensemble. Cette opposition peut être volontaire et l’adhésion au groupe n’est donc ici qu’une simulation, comme elle peut être involontaire quand, par exemple, le membre a l’esprit occupé par une difficulté personnelle qui l’extrait mentalement du groupe. La capitalisation n’est donc pas possible sans une unité de tous les éléments qui font un ensemble par la conscientisation des éléments stables vis-à-vis de ceux qui ne le sont pas. En effet, il arrive que notre mal être découle d’une personne qui nous tient à cœur, de sorte que veiller à son bien être, c’est aussi veiller au nôtre ! Ainsi, c’est un devoir, après le calfeutrage de nos failles que de songer à calfeutrer celles de nos proches afin que notre lumière ne se perde pas par l’entremise de l’un de nos liens. Et si ce calfeutrage n’est pas possible en raison de l’absence de la volonté sincère de s’en sortir de la part de la personne qui nous tient à cœur alors il ne faut pas se voiler la face à vouloir l’aider, car nous risquons inévitablement de sombrer des conséquences de notre injustice à croire en des personnes qui ne méritent pas notre espérance et par lesquelles Satan aspire à vider notre lumière !
Il existe deux voies pour permettre la capitalisation de l’énergie et de la lumière :
- La réparation
- Et l’amputation ou le remplacement
Il faut donc faire attention aux failles qui ne veulent pas se réformer, ni s’aider, et qui désirent conserver leur place, souvent stratégique, au sein d’un ensemble car par cette attitude, ils constituent des outils, par excellence, que Satan utilise pour absorber la lumière de l’ensemble et détruire l’édifice collectif, que celui-ci soit un couple, un groupe ou une entreprise. La capitalisation implique ainsi d’aspirer à composer uniquement avec des personnes sincères car composer avec des personnes incomplètes ne mène pas à la qualité.
De la stratégie et de la tactique
La stratégie est la discipline liée à l’habilité de coordonner efficacement des actions dans l’objectif d’atteindre la victoire face à un adversaire. Elle consiste, d’une manière générale, à anticiper les menaces de défaite et de saisir les opportunités de victoire.
Il s’agit, en d’autres termes, de se concentrer sur nos propres forces afin d’appuyer sur les faiblesses de l’adversaire et de protéger simultanément nos propres faiblesses par la fuite tactique des forces de l’adversaire, comme c’est le cas, par exemple, du tennisman qui, afin de gagner, moyennant la force de son coup droit, appuie sur la faiblesse du revers de son adversaire. Un bon stratège est, par conséquent, une personne qui arrive à faire de la force de son adversaire une faiblesse pour celui-ci et simultanément de sa propre faiblesse une force.
A partir de là, il existe pour toute adversité deux types de stratégie :
- La stratégie d’attaque
- La stratégie de défense
La stratégie d’attaque consiste à atteindre le but tandis que la stratégie de défense consiste à empêcher l’adversaire d’atteindre son but. A partir de là, il devient indispensable et nécessaire de connaître profondément l’adversaire, si nous désirons le vaincre efficacement ! Ainsi, les deux règles fondamentales de la stratégie sont :
- L’infiltration du terrain ennemi afin de fragiliser l’adversaire de l’intérieur
- La constitution d’une base arrière sécurisée par rapport aux infiltrations hostiles
C’est dans cet optique que nous pouvons comprendre la parole prophétique suivante : « J'ai demandé à mon Seigneur trois choses : il m'en a accordé deux et une qu'il ne m'a pas accordé. J'ai demandé à mon Seigneur que ma communauté n'apostasie pas dans sa totalité et il me l'a accordé, et j'ai demandé à mon Seigneur que ma communauté ne périsse pas par la main d’un ennemi externe et il me l'a accordé, et j'ai demandé à mon Seigneur que ma communauté ne périsse pas des dissensions internes, et il ne me l’a pas accordé. »[5] Cette tradition est une preuve que le réel adversaire est avant tout nous même, et que la victoire et la défaite dépendent respectivement de l’unité et de la division.
La tactique est l’action de faire le répertoire des forces et des faiblesses entre des rivaux, afin de visualiser les menaces et les opportunités consécutives de leur adversité, avant justement l’établissement des actions d’attaque et de défense susceptibles d’assurer la victoire et la défaite de l’adversaire.
Signalons au final, que la stratégie s’applique à toutes les disciplines de l’action car l’opposition entre deux parties antagonistes se vérifie effectivement à tous les niveaux de la création, comme c’est le cas à l’endroit de l’éducation, de la communication, de l’économie et du social. Précisons juste qu’il existe une stratégie individuelle et une autre collective dont la première a pour but la victoire de la partie angélique sur la partie démoniaque, et la seconde la victoire de la communauté des croyants sur les mécréants !
Mahdy Ibn Salah