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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Spiritualité  •   •  Hits: 5456

pleure

Assalamou alaykoum cher frère,

Je t'écris aujourd'hui car je souhaitais te parler de mon cas. Voilà, il y'a deux ans j'ai connu une sœur dans la perspective d'un mariage. Nous avons connu des bas et des hauts dans nos discussions, et cela a empêché une prise de décisions rapide concernant la réalisation de cette union. Là ou la situation est devenue compliquée, c'est lorsque Shaytan est entré en jeu. En effet, plus le temps passait, et plus nous nous voyions souvent. Et plus nous nous voyions souvent et plus nous commettions des péchés (nous allions au cinéma, au restaurant, je la tenais par la main, la prenais dans mes bras…); je me sentais si mal dans cette situation soubhannallah même si je prenais du plaisir à être avec elle.Au bout de deux ans donc, et avec l'accumulation des péchés, je ne me reconnaissais plus. Puisque d'un côté je faisais bonne figure devant les frères et jouait au bon musulman, alors que d'un côté je fréquentais cette sœur et étais dans le péché. Donc j'ai décidé de garder le silence pendant 4 mois, et de couper contact avec elle,  afin de me recentrer sur moi-même et décider si oui ou non je voulais l'épouser. Ces 4 mois sans contact avec elle m'ont permis de méditer sur notre relation, et de me rapprocher d'ALLAH, alors que dans le même temps j'ai été soumis à des épreuves (problèmes au travail, et problèmes familiaux). Hamdoulillah au bout de ces 4 mois j'ai surmonté tout cela par la Grâce d'ALLAH, et j'ai  donc décidé de franchir le pas en la recontactant, afin de lui proposer de finaliser la démarche de mariage. Mais j'ai été accueilli avec froideur, puisqu'elle m'a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas poursuivre, sous prétexte que je l'avais abandonné, et qu'il s'était passé des choses dans sa vie. Qadr ALLAH. Elle me manque beaucoup aujourd’hui et j'ai toujours l'espoir qu'elle me revienne un jour. Je mets les choses dans les mains d'ALLAH. Mais ce qui m'amène à te contacter, c'est la question du REPENTIR. Car j'ai l'impression que cela m'empêche d'avancer. En effet, depuis maintenant un mois que je n'ai plus de contact avec elle, je n'arrive pas à me relancer dans un processus de mariage. Tout cela est du au fait que j'ai l'impression que mon repentir n'est pas sincère. Car j'ai commis beaucoup trop de péchés avec cette sœur, et plus précisément des péchés qui ont provoqué en moi un certain plaisir, qu'ALLAH me pardonne. Je sais qu'une des conditions du repentir c'est que je regrette mes actes. Or, je n'y arrive pas. Comment faire un repentir sincère et regretter des actes pour lesquels j'ai éprouvé un certain plaisir, et qui aujourd'hui encore, lorsque j'y repense j'y vois un plaisir.J'ai vraiment l'impression de préférer la créature (cette sœur) au créateur… et j'ai honte, car ALLAH m'a toujours donné de bonnes choses dans ma vie (travail, santé…) et je n'arrive pas à le lui rendre, et à l'adorer plus que je n'aime ce bas monde.

 

Wa ahleik salam akhi al karim

« Éprouver du plaisir à faire le bien et de la peine à faire le mal est un signe de la foi » selon une tradition que rapporte Tirmidhi ! A partir de là, nous pouvons dire qu’éprouver du plaisir à faire du mal et de la peine à faire du bien est un signe de la disparition de la foi !

Je note toutefois que ta conscience reste intacte ! Et c’est le plus important, si tu savais, car par cette conscience tu parviens justement à prendre conscience que toi foi disparaît à petit feu ! Mets-toi à la place de cette masse inconsciente à l’endroit de la disparition de leur foi et qui, par conséquent, ne peut fournir d’efforts pour la sauver !

Saisis mon frère fillah, que la foi augmente de deux manières :

  • -         Par la connaissance
  • -         Par les actes

De même qu’il existe des stations spirituelles qui se travaillent par la connaissance et la méditation comme l’action de grâce, la patience et la repentance, il en existe d’autres qui se travaillent, quant à elles, par les actes du corps comme la piété, le renoncement ou le scrupule.

Ainsi, si tu accomplis des péchés qui procurent une jouissance à l’âme bestiale, et ce dans la constance, tout en continuant à accomplir parallèlement des bonnes actions qui permettent de garder ton esprit et ton cœur en éveil, alors tu seras confronté indubitablement à deux situations, ou bien :

  • -         le péché l’emporte et aveugle le cœur
  • -         le cœur l’emporte et chasse le péché par la repentance

Sache mon frère que tu te trouves à équidistance entre ces deux chemins car tu souffres de la conscience de ton inconscience vis-à-vis de tes forfaits ! Il t’appartient d’agir dans la droiture, loin de tous les péchés, durant une période assez longue, afin de rééquilibrer la sensibilité de ton âme, de sorte qu’elle atteigne le degré de répugner le mal autant qu’elle pouvait l’aimer !

 
Mon frère, Allah t’a gratifié d’une immense faveur
Car, en effet, le plus grave n’est pas de commettre des péchés
Le plus grave : c’est l’aveuglement du cœur
Par lequel est amputée la conscience de leurs gravités

Combien sont ceux qui n’éprouvent aucun scrupule à commettre des mauvaises actions jusqu’à la noirceur totale de leur cœur ! Ta lettre est intéressante mon frère car elle permet de mettre en relief une maladie périlleuse qu’est « l’inconscience de l’inconscience » !

A force de nourrir l’âme bestiale de plaisirs illicites nous développons effectivement notre inconscience jusqu’à ce que notre connaissance se vide de sa substance, et que notre islam se limite à une pratique de surface car celui qui sait me ne pratique pas est, de toute évidence, une personne inconsciente de son inconscience, et ce, malgré sa science !

 A partir de là, 4 catégories de personnes voient le jour en fonction des différentes combinaisons entre la conscience et l’inconscience :

  • -         l’inconscient de son inconscience
  • -         le conscient de son inconscience
  • -         l’inconscient de sa conscience
  • -         le conscient de sa conscience

L’inconscient de son inconscience est l’aveugle. Le conscient de son inconscience est celui qui grâce à un cœur pur parvient encore à voir malgré l’enlaidissement de l’âme qui obscurcit le champ de sa vision spirituelle. L’inconscient de sa conscience est celui qui est illuminé par Allah mais qui ne sait pas encore traduire son illumination angélique. Et enfin, le conscient de sa conscience est celui qui est illuminé par Allah, et qui sait traduire et comprendre le destin et les signes divins !

Il est important de signaler qu’il existe deux consciences de l’inconscience :

  • -         noble
  • -         ignoble

La première est celle de ceux, qui comme toi, sentent que leur foi s’évapore et craignent en conséquence de la perdre, tandis que la seconde est celle des doubles facettes qui ont donné en toute volonté le contrôle de leur corps à des diables, et ce, à force d’accomplir dans la constance des péchés capitaux, et qu’Allah châtie consécutivement en les rendant spectateurs impuissants de leur propre déchéance ! Donc, il est important de distinguer la double facette :

  • -         par le cœur
  • -         par l’âme

La première catégorie est celle de ceux qui ont pactisé ouvertement avec leurs démons, tandis que la seconde catégorie est celle de ceux qui ont dominé par ces derniers, à force de les avoir suivit par l’accomplissement de graves péchés au moyen desquels ils se nourrissaient ! La laideur des premiers est supérieure à celle des seconds !

Mahdy Ibn Salah

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