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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Spiritualité  •   •  Hits: 2680

arabecombatttant

 

Salam alikoum ousted al-karim,

Par vos lettres profondes, vous suscitez la méditation, et sachez que je me suis arrêtée sur un attribut divin qu'est Le Patient. Cette méditation a débuté lors de votre épreuve concernant le refus de l'Etat turc de vous laisser entrer sur son territoire, et je me demandais pourquoi vous souffriez autant. Je me suis clairement trompée dans mon interprétation première mais comme disait un frère, l'expert est celui qui se trompe tellement qu'il devient un expert de la matière dans laquelle il s'est tant trompé. J'ai donc été rassurée en me disant que vous avez dû vous tromper des milliers de fois avant de devenir l'expert que vous êtes. Je ne cherche pas à faire votre l'éloge, je cherche juste à remettre les choses à leur place. J'ai donc l'espoir de devenir un jour une experte inchaAllah en me réjouissant à chaque erreur que je commettrai sur le chemin d'Allah. Ensuite, par votre dernière réponse au frère qui s'est toujours senti rejeté, j'ai perçu une grande tristesse, mais pas celle qui emprisonne, non! C'est celle qui libère de l'amour de cette Terre tellement votre amour pour la Oumma est flagrant. A l'instar de notre prophète bien-aimé qui était très souvent triste, votre tristesse peut se justifier par la difficulté de voir toutes ces laideurs humaines, tellement le chantier est énorme. La douleur est donc bien proportionnelle à l'amour qu'on porte pour la Oumma, car certes, quand on voit l'insouciance dans laquelle elle est, on ne peut qu'être triste, parce que l'Enfer est certes la pire des destinations. Et puis, lors d'un cours que j'ai suivi sur l'éducation des enfants en Islam, j'ai saisi la portée de cette tristesse lorsque j'ai vu que des frères et des soeurs utilisaient comme références les philosophies d'Hannah Arendt, Rousseau, Durkheim et Montessori. J'ai pleuré, pleuré, pleuré, parce que j'avais l'impression de parler dans une bulle hermétique de laquelle le son ne filtrait pas. Et là je me suis rendue compte à quel point j'aimais cette Oumma... Comme disait la soeur Nusaybah, il faut l'aimer cette Oumma, parce qu'Allah l'aime et qu'Il lui a promis la victoire. Alors je comprends vos pleurs, je comprends votre tristesse. J'étais seule dans la voiture avec mes enfants, pour un voyage de 3h30, et là j'ai saisi la portée de la patience et la grandeur d'Allah l'Exalté... Mes enfants criaient, pleuraient, se disputaient et il fallait que j'arrive à destination en restant concentrée sur la route et en assurant leur sécurité. Je n'ai pas pu supporté 3h30 avec mes propres enfants et me suis énervée plus d'une fois!!! Et puis, je repensais à ma Oumma, au travail de fourmi à faire, et je me suis dis que si je ne supportais même pas mes propres enfants, la prunelle de mes yeux, pendant 3h30, mais alors comment je vais réussir à relever les défis de notre Oumma???? Et là, j'ai pensé à mon Créateur, qui Lui patiente, patiente, patiente, malgré toutes les ingratitudes que nous commettons à son égard alors qu'Il n'a nul besoin de nous. Et là j'ai de nouveau pleuré, pleuré, pleuré... Puis j'ai séché mes larmes et me suis souvenue de tous les bienfaits dont m'a gratifié Allah Le Donneur, et je me suis dis non, tu n'es pas seule, Allah est là, le prophète sws est là, Ton mari est là. Umm Omar est là, ousted Mahdy est là, Afifa est là, Rim est là, Nusaybah est là, Ali est là, ... C'est comme ça qu'a commencé l'Islam non? Alors recommençons l'Islam inchaAllah! Vous n'êtes pas seul ousted, vous êtes même bien entouré je vous rassure, si vous saviez!!! Nous vous invitons mon mari, mes enfants et moi à la maison, pour constater par vous-même le fruit de votre travail qui par la grâce d'Allah existe bel et bien. Non, vous n'êtes pas seul, et nous patienterons votre tristesse inchaAllah jusqu'à atteindre votre seuil de délivrance. Nous patientons parce que par votre souffrance, nous souffrons également. Mais elle nous permet en outre de faire ce travail d'introspection nécessaire, et comprenne qui pourra, mais vous n'avez nul besoin de vous justifier. C'est dingue cette génération du 21ème siècle! C'est au professeur de justifier ses enseignements! Il fut un temps où les élèves courraient après les enseignements tellement ils étaient rares! Aujourd'hui, l'ingratitude et l'insolence des élèves a atteint un degré tel que le professeur qui résiste à ces attaques mérite un soutien sans failles. Qu'Allah me permette d'en faire partie! Ne vous inquiétez pas, ne resteront que les élèves les plus motivés! Vous produirez donc de la qualité inchaAllah et quel bonheur d'avoir un élève loyal et fidèle en comparaison de 30 ingrats! Qu'Allah nous assiste! Votre élève, Hayet de Lyon

Wa 3aleikoum salam, okhti al ‘aziza,

Vous ne savez pas combien un lien sincère peut consolider une spiritualité, et combien diamétralement un lien hypocrite peut la briser et la déséquilibrer ! Si je devais cibler et décrire les agressions démoniaques dont je fus l’objet ces derniers temps; je dirais qu’elles étaient orientées vers mon mental, assimilables à une somme de pressions maléfiques disparates exercées de manière simultanée sur ma conscience, générant une perte d’énergies conséquente, et donc une apparition de lourdeurs importantes, consécutivement à l’incapacité naturelle de maintenir une cadence constante, dont le caractère très rythmé était invisible en temps d’équilibre !

Mais rassurez-vous, j’ai réussi, ces derniers jours, à cibler quelques liaisons hypocrites, et à calfeutrer des fuites énergétiques gaspillées, et je parviens, par déduction, à faire dorénavant plus d’économie d’énergie qui me permet de présager une sortie à la crise spirituelle que je vis, très prochainement, bi izni lah…

Cela étant, je ne me plains pas, car en tant que thérapeute, la sagesse que je tire de cette épreuve, c’est que je me dois de vivre, de connaître, et de subir, tous les maux existants, de sorte d’être stimulé à soigner mes patients comme si j’étais à leur place dans la souffrance, par l’expérience que j’aurai de cette dernière, et ce, pour accentuer mon engouement et ma ferveur à vouloir éradiquer leur mal-être, qu’il m’incombe de faire mien au moment de la thérapie !

En effet, je garde gravée en mon esprit cette parole de certains souffrants: « C’est seulement en vivant ce que nous vivons que vous pourrez comprendre ce que nous vivons », car il est vrai que parfois les mots sont effectivement impuissants pour décrire des états ! Et, sans la compréhension authentique de l’état, nous ne pouvons mesurer la portée d’une souffrance, et sans cette évaluation, nous ne pourrons nous donner les moyens de la combattre à sa juste mesure !

Je ne doute pas, un seul instant, de mes convictions, pas un seul instant ! Mais j’avoue ma faiblesse à l’endroit de la charge à porter en vue de leurs réalisations ! C’est pourquoi, il est important de faire la distinction entre une faiblesse qui nait de la vision parfaite de la mission, et une autre qui découle de nos individuelles déviations.

En effet, il y a deux manières de devenir faible à l’endroit d’un objectif : la première est classique et découle du fait que si l’on se disperse intérieurement au détriment d’un but, et ce, en se détournant de ce dernier par la convoitise des choses illusoires qui se trouveraient à côté, alors on diminue simultanément la densité et la synthèse de notre force à pouvoir l’atteindre et donc le réaliser.

La seconde faiblesse, quant à elle, résulte de la contemplation authentique du but, qui génère, en notre conscience, le constat réel de la charge d’un challenge ! Ainsi, l’on comprend par soi-même, que sans l’aide divine, il est impossible de parvenir à atteindre un objectif, et donc de relever un défi quelconque ! Cette seconde faiblesse est angélique, et c’est celle qui caractérisa notre noble messager ! Elle est, en réalité, une force car c’est par la réalisation de cette faiblesse qu’Allah nous assiste par une détermination sans failles à se relever à chaque trébuchement, à chaque échec, à chaque erreur, à chaque épuisement, à chaque chute jusqu’à peaufiner notre énergie, notre vigueur, notre fermeté à ne jamais baisser les bras tant que l’on continue de respirer ! C’est donc dans la faiblesse angélique que se trouve la véritable force !

Ah ! Si les gens pouvaient savoir… Le vrai savoir, dis-je, ce savoir que l’on pense croire, qui n’est pas celui que l’on emmagasine, et par lequel on cherche à briller, ou à se rivaliser d’orgueil et de fatuité, le vrai savoir est celui qui vous fait accéder aux principes des choses, et par lequel vous œuvrez ! C’est ce savoir là, que je veux atteindre, et celui-ci que je veux transmettre ! Un savoir simple, accessible à tous et à toutes, qui bouleversent des vies, illuminent des cœurs noirs, changent des visions et des actions, et réforment, par déduction, des trajectoires…

Comme vous le dites si élégamment, « l’expert est celui qui se trompe tellement qu’il devient un expert dans la matière où il s’est trompé ! » Vous venez de mettre en relief ici ce qui fut mon principal maître spirituel, celui qui m’a tout enseigné : l’erreur et l’échec !

S’aventurer vers l’erreur n’est donc pas une œuvre dénuée de sagesse et de raison, si bien évidemment derrière nous aspirons, à accéder à des principes et donc à un savoir bénéfique !

Ne nous arrêtons pas à l’image du perdant à laquelle Satan veut que nous focalisions de sorte que par le « déshonneur » consécutif d’une erreur, nous le décrédibilisons, mais regardons si par son échec ce même perdant a grandi en expérience, en ferveur, et surtout en détermination ! C’est ce regard que doit porter le croyant authentique… Mais il est bien rare de nos jours !

Le savoir a bien plus de valeur que notre relative vérité
Si pour l’obtenir il faut passer par l’erreur
Alors il ne faut absolument pas avoir peur
De prendre le risquer : d’échouer

 Sachez au final que votre lettre me va droit dans le cœur et, incha Allah, je réponds positivement à votre invitation quand nous serons de passage à Lyon, car c’est dans la chaleur du croyant que se manifestent la miséricorde et la compassion divine ! En effet, seuls ceux qu’Allah aime sont utilisés par Lui-même, afin de soutenir ses serviteurs affligés !

Recevez donc la bonne nouvelle, ma sœur fillah, d’être un réceptacle de la volonté divine, à l’heure où la multiplication des alliances démoniaques nous assassine à coup de poignard la poitrine, réceptacle par lequel notre Créateur assiste et renouvelle la ferveur de ses serviteurs en ruine, en raison du fait que le malheur des autres, bien plus que le leur, les chagrinent !

Mahdy Ibn Salah

  

  

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