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Written by Mahdy Ibn Salah  •  Category: Spiritualité  •   •  Hits: 2152

 

 

Salam arlayk Mahdy,


J'espère que tu te portes bien. J'aimerais savoir ce que tu penses de 'Abd al-Qader Al-Jîlâni et sur la manière qu'il utilise afin de se rapprocher de Dieu ? Comment reconnaît-on un maître spirituel ? As-tu eu un maître spirituel ?

 

Wa ahleik salam, orti al ‘aziza,

 

Al hamdoulilah je me porte bien et j’espère qu’il en va de même de ton côté. Concernant Abdel Qader el Jilani, c’est un maître spirituel authentique dont il faut puiser la lumière à partir de ses sermons et de ses ouvrages comme : « les clés de l’invisible » (mafatih al ghayb) !

 

 Ibn Taymiyya en fait son éloge dans plusieurs de ses fatawas parmi lesquelles nous pouvons citer : « Cheikh Abd al Qadir Al-Jilani, ainsi que ses semblables, sont parmi les plus illustres maîtres de leur époque, ordonnant le strict respect de la loi divine, des obligations et des interdits, en leur donnant la prééminence sur le goût (dhawq) et la fatalité. Il est du nombre des plus illustres maîtres qui enjoignaient à abandonner la passion, la volonté propre. Il ordonne à l’itinérant de ne pas avoir de volonté propre à la base, pour vouloir uniquement ce que Dieu Exalté Soit-Il veut »[1] Dans un autre endroit, il dit : « Quant aux gens de la droiture parmi les itinérants, comme la plupart des gens du Salaf, Al-Fudayl Ibn Iyad, Ibrahim Ibn Adham, Abu Sulayman Darani, Ma`ruf al Karkhi, Sarri Saqati, Junayd al baghdadi, et d’autres parmi les prédécesseurs, ou encore des contemporains comme, le cheikh abdel qader al Jilani, Sheikh Hammad, le cheikh Abu al Bayan, et d’autres, ils refusent que l’itinérant fasse une entorse aux commandements et aux interdits, même s’il volait en l’air ou marchait sur l’eau. Au contraire, il voulait qu’il applique les ordres divins et s’écarte des interdits jusqu’à sa mort. Et ceci est la vérité enseignée par le Coran et la Sunnah, et le consensus des Salafs. Et cela revient souvent dans leurs paroles. »[2] 

 

Ainsi, ce maître là fut une source d’inspiration pour moi. D’ailleurs, je suis de la même école spirituelle. En effet, je m’appuie sur le miroitement[3] pour amener dans ma méthodologie à purifier les cœurs et les âmes quand le Cheikh Abdel Qader al Jilani invite pour sa part à une « mort qui ne connait point de vie et une vie qui ne connait point de mort » pour reprendre l’une de ses expressions. Il voulait dire par là que l’itinérant afin de parfaire sa spiritualité doit : « mourir à lui-même et vivre en Dieu » qui est d’ailleurs un adage célèbre de Jounayd el Baghdadi, un autre maître de la spiritualité authentique, et ce par l’entremise d’un anéantissement de son indépendance et de sa volonté propre (éducation de l’âme), au moyen de la contemplation de l’Indépendant dans toute sa perfection (purification du cœur).

 

Cette action de « mourir à soi même afin de vivre en Dieu » n’a d’autre vocation que de faire de l’itinérant un réceptacle de la volonté divine, un khalifat au sens premier et spirituel du terme, d’où la spiritualité du miroitement que nous avons élaboré au sein de l’association Hayat et qui a pour but, à partir de la méditation des attributs divins, d’unifier notre communauté et d’améliorer nos relations au moyen de notre effort à devenir pour autrui ce qu’Allah est pour nous.

 

En somme, je t’invite à étudier l’œuvre de ce grand homme après t’être assurée qu’elle fait bien partit de son œuvre car beaucoup de fausses paroles lui sont illégitimement attribuées.

 

 Pour reconnaître un maître spirituel, il suffit de regarder trois choses selon une parole de Jésus : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui vous font rappeler Allah quand vous les observez, vous augmente votre science quand vous les entendez parler, et vous font désirez l’au-delà quand vous les voyez agir. » Ainsi, un maître spirituel est une personne :

  • -         Qui dégage de la lumière par son comportement exemplaire
  • -         Qui élargit ta compréhension et ta vision
  • -         Qui te stimule, par son engagement et ses sacrifices, à t’investir dans la voie d’Allah  

 

Si une personne vérifie les trois caractéristiques susmentionnées alors elle mérite que tu la suives tant que bien évidemment elle aspire à la réalisation du Tawhid authentique, dont le point culminant est la reprise de Jérusalem, et qu’elle reste conforme dans son cheminement au Coran et à la Sunna.

 

 Soulignons, qu’il n’est pas nécessaire et obligatoire de suivre un seul maître. Tu peux en avoir autant que tu veux relativement à ce que tu aspires à puiser de tel ou tel maître contrairement à ce que peuvent soutenir les égarés parmi les soufis qui vouent carrément un culte à leur cheikh. C’est pourquoi il est important de distinguer entre la spiritualité authentique et le soufisme égaré car le soufisme comme on l’entend aujourd’hui, avec ses croyances hétérodoxes et ses pratiques innovées, n’a effectivement plus rien à voir avec l’islam !

 

Pour ma part, je n’ai pas de cheikh car ils se font rares de nos jours, les maîtres qui se soucient de la santé intérieure des gens plus que de leurs propres personnes ! Tu ne trouves pas ? Mais je reconnais, qu’il est important de posséder : « un guide pour la pensée et l’action » et c’est ainsi que je définis la notion de « maître spirituel » ! Ainsi, le maître spirituel au sens où je l’entends n’a rien à voir avec celui du « maître spirituel » version soufie qui se pense prétentieusement capable d’éteindre les flammes de l’Enfer par son amour  et sa passion d’Allah alors qu’il ne résiste même pas à la flamme d’une petite allumette !

 

Le maître spirituel selon moi, c’est celui qui te guide à la réalisation du Tawhid, t’aide à purifier ton cœur et à éduquer ton âme ! C’est en un mot, dans l’idéal, ton émir car normalement un musulman ne doit pas vivre sans une autorité et l’autorité parfaite est celle qui associe l’aspect temporel et l’aspect spirituel !

 

Mahdy Ibn Salah

 

 

 

 

 



[1] Majmou’ al fatawa Ibn Taymiyah, T. 10, p. 488,489.

[2] Madjmou ‘ al fatawa, Taymiyah, T. 10, p. 516-517

[3] Action de miroiter le divin dans notre relation avec nos semblables 

 

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