Salam u alekum mon frère mahdy,
J’ai vu que tu as des connaissances et j'apprécie bien ta façon de parler ou d'expliquer un thème donc voila, j'espère que tu pourras m'aider avec la situation suivante qui m'empêche de pratiquer bien l'islam. Je suis un jeune musulman de 19 ans, et encore lycéen, je vie avec ma famille mais je trouve de grandes difficultés psychiques à me concentrer dans mon adoration à cause des disputes fraternelles avec ma petite sœur âgé de 8 ans en ce moment, il n'existe que des querelles entre nous et des hurlements, à tel point que ma mère en souffre. Je n'arrive plus à faire mes adorations, car j'ai toujours le sentiment qu’elle me provoque, et que je n'ai pas de niveau pour autre personne. Que dois-je faire vis-à-vis de ma sœur et de moi-même ?
Wa ahléikoum salam akhi al karim,
Sache que la cohabitation est une épreuve par laquelle on découvre le vrai visage des gens car dans la cohabitation il y a le partage d’un intérêt commun qu’est le confort dans l’espace de résidence par lequel nous pouvons observer l’état véritable de l’âme! A ce sujet, « Un homme apporta un témoignage à Omar ibn Al Khatab. Celui- ci lui dit : « Je ne te connais pas. Amène donc une personne qui te connaît. » Un homme de l’assemblée dit : « Je le connais. » Omar lui demanda : « Que sais-tu de lui ? » L’homme répondit : « Je sais qu’il est droit et méritant. » Omar demanda: « Est-il ton proche voisin que tu vois nuit et jour et dont tu connais les allers et venues ? » L’homme répondit : «non » Omar continua : « As-tu déjà effectué avec lui des transactions commerciales mettant en jeu or et argent, transaction qui sont la preuve de la vertu d’une personne ? » Il répondit : «Non!» Omar insista : « T’accompagne-t-il alors durant tes voyages qui sont le meilleur moyen pour découvrir les nobles caractères d’une personne ? » L’homme reconnu : « Non ! » Omar dit alors : « Par conséquent tu ne le connais pas. » Il dit ensuite au témoin : « Amène-moi une personne qui te connais ! » »
A partir de là, saisis que le voyage a été nommé « safar » en arabe car selon les savants, il dérive du terme « isfar » qui est le masdar du verbe « asfara», qui signifie « se découvrir, se montrer, se dévoiler, apparaître », de sorte que par le voyage se découvre le vrai visage d’une personne !
Comprends, mon frère dans la foi, que les gens possèdent généralement deux visages, le visage réel qui se manifeste dans l’épreuve ou dans la proximité constante, et le visage de la prétention que l’on observe dans l’aisance et les « mouqabalas » par exemple, quand justement les personnes, en vue de se marier, ne se décrivent que par le meilleur d’eux-mêmes et trichent en quelque sorte!
Sache, que la bonne cohabitation est une adoration car par celle-ci se développe notre patience et notre prophète a dit : « Le croyant qui fréquente les gens et supporte leurs gênes est meilleur que le croyant qui ne se mêle pas aux gens et ne supporte pas leurs gênes »[1] Comprends, mon frère fillah, que tu peux apprendre la religion pendant des années au sein d’instituts et d’écoles de tout horizon, mais tu n’éduqueras jamais autant ton âme que par la patience dans la cohabitation !
Combien d’ami(e)s, pourtant de longue date, ont-ils brisé leur lien fraternel, en raison des désagréments basiques de la cohabitation, tels que la gourmandise des uns qui diminue la nourriture dans le frigo pour les autres, ou les sommeils profonds des uns qui nuisent par leurs ronflements associés au sommeil léger des autres! Et j’en passe de ces petites choses par lesquelles vous pouvez vous reconnaître comme le manque d’hygiène et les monopolisations d’espace dans un foyer comme les toilettes ou la douche qui peuvent malheureusement dresser les résidents les uns contre les autres et briser, par déduction, des liens ! Il est donc triste de voir les musulmans à l’heure actuelle parler de Tawhid et d’Oumma et songer à construire le Khalifat alors qu’ils n’arrivent pas à cohabiter avec leur coreligionnaire, voire même leurs frères et sœurs de sang! Quelle illusion!?!
Je t’invite, par conséquent, à patienter les mauvais comportements de ton entourage, spécialement celui de ta petite sœur, tant que cette patience est pédagogique et éducative car par la patience face au mauvais comportement, tu peux absorber et phagocyter le mal des autres, de sorte que celui-ci se dissipe et s’affaiblit du fait de ta patience et de ta douceur ! Médite sur le comportement de notre noble prophète quand son servant Anas Ibn Mâlik disait à son propos : « Je l’ai servi durant dix années, et jamais il ne me dit « fi ! » par mépris, ni ne me dit pour une chose que j’avais faite : « pourquoi as-tu fait cela ? », et ni pour une chose que je n’avais pas faite : « pourquoi n'as-tu pas fait ainsi ? »[2]
Sache mon frère qu’il existe deux types de réunion,
En fonction des gains et des pertes dans ta religion
La première par ses bons éléments phagocyte tes démons
Et la seconde les renforce au moyen de ses sataniques unions
En somme, ton effort mon frère consiste à faire de ta cohabitation une cohabitation de lumière par laquelle le mal disparait et le bien progresse au moyen de la sagesse et de la douceur, et pas une cohabitation de ténèbres par laquelle le mal triomphe, les disputes envahissent, et les liens se brisent ! Sache, en final, que par la cohabitation nous pouvons mesurer le degré de beauté de l'âme car il n’y a rien de beau, en effet, dans une âme prétentieuse qui manifeste ses laideurs dans l’épreuve de la cohabitation !
Qu’Allah nous éduque par la patience des bons à notre égard et qu’il nous permette d’éduquer par notre patience à l’égard des mauvais.
Mahdy Ibn Salah