L’ouverture du procès des attentats de charlie hebdo et de l’hyper-cacher ravive les ressentiments car le journal a décidé de republier les caricatures qui ont fait du journal une cible, et son directeur Riss de soutenir que face à la haine : « nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais. »
Macron vient en renfort en soutenant : « Depuis les débuts de la troisième république, il y a en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Je suis là pour protéger toutes ces libertés. Je n’ai pas à qualifier le choix de journalistes. J’ai juste à dire qu’en France, on peut critiquer des gouvernants, un président, blasphémer… »
A la base, la république ne reconnait pas le blasphème car elle est censée être laïque ! Ainsi, les propos de Macron sont insensés, surtout quand il soutient que cette liberté : « implique en revers une décence commune, une civilité, un respect… »
Ainsi, il est important de faire la part des choses entre la « liberté respectueuse » quand bien même cette dernière irait jusqu’au « blasphème » et la « provocation » car à partir du moment ou la liberté individuelle se diffuse par l’entremise de canaux médiatiques et qu’elle porte, en elle, les germes d’une atteinte à la sensibilité d’une minorité ou d’un groupe social, alors nous nous rapprochons plus de la provocation et de la manipulation, c’est-à-dire de la volonté de combattre une idéologie ou une foi par l’exposition et la médiatisation de blasphémateurs…
Ainsi, nous pouvons noter que la laïcité est devenue, de nos jours, un prétexte pour combattre les minorités qui se développent au sein de la République car une bonne pratique de ce concept est censée nous pousser à séparer le domaine privé, du public ! Or, médiatiser le blasphème, c’est indirectement promouvoir des convictions qui devraient autant que les convictions religieuses se limiter à l’espace intime !
Ainsi, quand Riss considère que les médias par leur « lâcheté » à ne pas avoir relayé les caricatures sont indirectement responsables du ciblage de charlie hebdo : il aspire à rallier tous les médias à la valeur qui caractérise son journal, à savoir la « provocation » ! Quelle belle entourloupe ! Prendre les médias pour des bouc-émissaires des attentats en soutenant que leur action de ne pas avoir relayé leurs caricatures a permis aux terroristes de les cibler est un argument honteux qui me fait rappeler ces sionistes qui brandissent toujours le chiffon rouge de la Shoa pour justifier l’injustifiable !
On ne prétexte pas les conséquences d’un drame pour justifier l’infâme car cela reviendrait à exploiter la douleur de ceux dont nous sommes censés défendre la mémoire par la compassion…
Il est donc important de faire la part des choses entre la « liberté » que l’on doit défendre et qui doit se vêtir de la valeur du « respect » et la « provocation » car la haine existe, souvent, en puissance chez le provocateur, et ce, pour passer à l’acte : chez le provoqué !
D’autant plus, que l’hypocrisie républicaine est encore mise en évidence quand il faut parler de « la liberté de rire de tout » car à ce niveau, la république devient ferme quant à la défense du « respect », et ce, quand il s’agit de tuer médiatiquement Dieudonné, en lui privant, par ce qui s’appelle la CENSURE : de tous les outils de diffusion, à savoir : salle de spectacle, bus, plateforme de diffusion, réseaux sociaux…
Ce qui est permis ici pour les musulmans serait interdit pour les juifs ?!? Où est le principe d’égalité si chère à notre république ?
Pour finir, et ici je m’adresse à la communauté musulmane, face à la provocation le musulman se doit de ne pas surenchérir et à ce sujet, un verset du Coran énonce : « N’insultez pas ceux qu’ils invoquent en dehors d’Allah car par agressivité ils insulteraient Allah sans science » (C6/108)
A partir de ce verset, la provocation susceptible de générer une riposte haineuse et une dégringolade comportementale inconsciente est illicite en islam.
Il nous incombe donc le devoir de respecter les sensibilités de tout être humain et de ne pas participer, par la provocation, à une dégringolade comportementale susceptible de, les ou de, nous pousser à franchir le point de non-retour, et ce principe est aussi applicable aux relations de couple où les tennis de provocations mènent, souvent, hélas, à des drames irrémédiables…
Mahdy Ibn Salah