Salam 3aleikoum,
Je souhaite accompagner les personnes à combattre le mal dans leur vie (pensées négatives, mauvaises habitudes, addictions, mal dans son travail, confiance en soi, gestion des émotions...). Tout comme vous, à travers vos vidéos par exemple, avec votre approche islamique. J'ai conscience que l'Islam est le traitement idéal et que toute la connaissance que je voudrais leur transmettre s'inspire de la racine islamique. En revanche, j'ai aussi conscience que je ne peux pas parler ou même vendre l'Islam aux personnes, surtout à une grande majorité non croyante. Mon rôle s'est donc toujours limité à l'enseignement des mécanismes de l'esprit, du cerveau et du corps humain pour les aider à surmonter ces problématiques, sans passer par le filtre de l'Islam. Raison pour laquelle je souhaite vendre des formations du type "supprimer ses mauvaises habitudes" ou encore "comprendre la psychologie de l'esprit pour se défendre face aux mauvaises pensées". A cela je voulais aussi ajouter la vente de produits de bien-être type compléments alimentaires, huiles essentielles...
Pour gagner ma vie et développer cette activité qui me ressemble et m'anime, j'ai l'impression de devoir faire deux concessions, celle de ''vendre de la connaissance plutôt que de l'offrir" et celle de "dénier la dépendance humaine envers le divin et l'Islam." J'imagine que vous comprenez où je veux en venir.
J'ai l'impression que dans ce contexte, il est impossible de vivre d'une activité sans faire de concession sur le plan religieux. Le besoin d'argent se fait de plus en plus ressentir, et comme vous la cause qui m'anime le plus est d'aider les gens à combattre le diable, sur le plan psychologique.
Je me dis qu'il est plus rentable et optimal pour moi de combiner source de revenu avec la cause qui m'anime. Je me suis promis de ne jamais avoir recours à la manipulation ou à l'arnaque envers ma communauté. J'ai demandé à Allah Azawajel de me guider pour prendre la bonne décision, puis j'ai pensé à vous demander votre avis.
Ainsi j'hésite à me lancer dans cette aventure assez prometteuse sur le plan financier et social, mais je crains Dieu et j'ai peur de m'égarer, en égarant les autres.
Vraiment je vous serai très reconnaissant si vous me donniez votre ressenti sur ma situation...
En tout cas, sachez que si j'en suis venu à vous consulter, c'est bien que vous inspirez confiance et sagesse aux personnes comme moi qui ont beaucoup appris grâce à vous.
J'espère sincèrement avoir une réponse, même courte, afin de méditer sur comment "limiter les dégâts", puisqu'aujourd'hui, c'est très compliqué de gagner sa vie noblement..
Qu'Allah vous préserve et augmente votre influence sur nos frères et sœurs. Amin.
Bien à vous
Wa 3aleik salam, akhi al karim,
Il est évident que le meilleur des métiers, c’est celui qui s’accomplit avec passion. Aussi, quand on décide de s’engager dans la voie de la prédication : s’opère naturellement une contradiction dans la conscience, comment ne pas craindre l’hypocrisie, si est associé : salaire dans la vie temporelle et acte cultuel ?!?
En effet, d’ordinaire, il est interdit de prendre un salaire pour une adoration, c’est ce qui ressort du verset coranique suivant : « Ceux dont l’ambition se limite aux plaisirs et au faste de ce monde, Nous rétribuerons leurs efforts dans ce monde même, sans leur faire subir la moindre injustice ; mais ceux-là n’auront dans la vie future que le Feu, car toutes leurs œuvres ici-bas seront vaines et tout ce qu’ils auront accompli sur Terre sera sans valeur. » (C11/15-16)
Il est évident que l’aspect financier est fondamental car c’est souvent ce qui empêche la pérennité du bénévolat car les dépendances peuvent effectivement pousser à amoindrir l’engagement et à le placer en second plan : ce qui nuit à la qualité des résultats des dynamiques associatives.
Je trouve pour ma part que cela est révélateur d’une subtile hypocrisie car, très souvent, lorsque l’on professionnalise une chose : la rigueur est au rendez-vous alors que normalement : c’est la récompense future qui devrait animer l’engagement du croyant, particulièrement quand ce dernier est noble puisque visant les objectifs de la religion !
Mais la nature humaine est ce qu’elle, les gens ont besoin d’une valeur sensible comme l’argent pour valoriser une chose ; et ceci est valable pour le consommateur qui a tendance à valoriser ce qui coûte cher sans apprécier une chose à travers les critères véritables de la qualité !
Aussi, la règle est claire : l’interdiction de s’enrichir sur une adoration car cela corrompt l’intention, et sans une intention saine : l’adoration associée est vaine. Combien ont pactisé avec le diable à cause de l’appât du gain ?
Le conseil que je te donne, c’est de rester le plus sincère possible et de ne jamais vendre ce qui peut rapprocher d’Allah, et crois-moi ta subsistance te viendra par des voies que tu ne soupçonneras même pas…
A propos du verset suivant : « Ceux qui cachent ce qu’Allah a fait descendre du Livre et le vendent à vil prix, ceux-là ne s’emplissent le ventre que de Feu. Allah ne leur adressera pas la parole, au Jour de la Résurrection, et ne les purifiera pas. Et il y aura pour eux un douloureux châtiment. » (C 2/174)
إِنَّ الَّذِينَ يَكْتُمُونَ مَا أَنزَلَ اللَّهُ مِنَ الْكِتَابِ وَيَشْتَرُونَ بِهِ ثَمَنًا قَلِيلًا ۙ أُولَٰئِكَ مَا يَأْكُلُونَ فِي بُطُونِهِمْ إِلَّا النَّارَ وَلَا يُكَلِّمُهُمُ اللَّهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ وَلَا يُزَكِّيهِمْ وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ
L’imam Qourtoubi énonce : « Bien que ce verset informe (en visant les rabbins juifs) il est applicable aux musulmans qui cache la vérité en convoitant un plaisir du bas-monde. »
وهذه الآية وإن كانت في الأخبار فإنها تتناول من المسلمين من كتم الحق مختارا لذلك بسبب دنيا يصيبها
Ainsi, ceux qui cachent de la religion ce qui peut assurer leur enrichissement comme des interdictions claires à l’exemple du Ribba pour ceux qui vivent de la location de biens achetés à crédit rentrent dans ce verset ! Et l’on peut élargir ce principe à tous les corrompus qui veulent s’enrichir par des concessions, des déformations de la vérité, voire des « fatwas-passions » !
Ceci dit, il n’est pas interdit de payer des cotisations pour la structuration d’une œuvre charitable quand sans celle-ci nous ne pouvons assurer la continuation d’un enseignement dont les bénéfices sont globaux à l’exemple d’un institut qui enseigne le coran ou les sciences religieuses. Il en va de même pour la dimension thérapeutique.
Aussi, j’ajoute qu’il est important de dissocier l’aspect spirituel de l’aspect temporel car il n’est pas interdit de gagner sa vie sur ce qui peut améliorer la vie temporelle des gens comme les maladies qui relèvent du corps à l’exemple de la Roqya.
C’est pourquoi, il n’y a aucun souci : si tu proposes de vendre des produits bien-être et des formations pour arrêter de fumer, supprimer ses mauvaises habitudes, ou autres…
Par contre, si tu veux t’enrichir sur l’apprentissage de la salat, ceci n’est pas possible car cela fait ressembler aux rabbins et aux sorciers qui aspirent à s’enrichir sur la religiosité et la maladie spirituelle ! C’est le propre des charlatans que de chercher un intérêt mondain à travers une noble œuvre, qui nécessite de la pureté intentionnelle pour s'accomplir…
Qu’Allah te préserve et qu’il multiplie les frères comme toi
Wa billahi ta3ala taoufiq
Mahdy Ibn Salah