BismiLah Arrahman Arrahime
Les profils meneurs sont généralement concernés, de près ou de loin, à un moment de leur vie, à ce que j’appelle « le syndrome du premier de la classe ».
En effet, les meneurs sont des personnes qui sont naturellement mises en avant, soit spontanément pour diriger, soit à l’issue d’une invitation à diriger. Il faut savoir que le meneur a cette qualité naturelle qui le pousse à prendre sous son aile les autres, puisqu’ il est établi que les profils meneurs sont moins nombreux que les profils suiveurs. Au passage, voila une aberration de plus concernant le profilage de l’état d’Israël qui considère que les israéliens sont par nature tous des meneurs, ce qui justifie notamment qu’ils n’occupent pour la plupart que des postes de cadres, et qu’ils soient « obligés » (les pauvres…) de faire appel à d’autres nations pour effectuer les tâches ingrates…
En outre, le système français est un système hérité de Napoléon qui a voulu celui-ci sur le modèle de l’élitisme. Aussi, ce modèle s’imprègne dans toutes les sphères de la société, et notamment pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, celui des enfants. L’école française, dans sa très grande majorité répond dans sa méthodologie et dans sa structure à ce type de modèle, et encourage de fait les profils meneurs à constituer l’élite de demain.
Au sein de la classe, les profils meneurs sont choyés, si tant est qu’ils renvoient au professeur une bonne image de lui-même, car en effet, a contrario, les meneurs « perturbateurs » sont ceux que les professeurs détestent le plus généralement, car ces derniers ne confortent pas leur égo, si celui-ci cherche la satisfaction de son égo dans le regard de ses élèves.
Même si le professeur cherche naturellement à ce que ses enseignements soient acceptés par les élèves, ce qui lui donne d’ailleurs sa légitimité à enseigner, il peut considérablement influer sur la construction de l’identité d’un profil d’élève meneur, car c’est dans la mise en concurrence avec les autres que les meneurs excellent le plus. N’ayant pas peur d’échouer, sauf à considérer que leur estime de soi fut été bafouée, ils se portent intrinsèquement vers « l’avant » puisque ils y sont prédisposés naturellement. Ainsi, si le meneur est mis en concurrence, et que le regard est porté sur lui, donc si l’amour qu’il attend du professeur à travers ce regard dépend de cette mise en avant, alors il n’hésitera pas à écraser tout le monde en utilisant ses qualités de dominateur pour survivre dans son estime de soi. Ainsi se crée donc le syndrome du premier de la classe…
Satan exploitera alors la faille affective pour asseoir ses arguments selon lesquels « si tu veux exister, tu te dois d’écraser les autres, tu n’as pas le choix ! » L’enfant se retrouve alors obligé de suivre cette voie puisque l’amour qu’il se porte dépend notamment de l’amour qu’on lui porte. Il cherchera alors à occuper constamment la première place, voyant toutes les occasions de briller comme une occasion d’exister. Et si en parallèle, les parents cherchent à ce que leur enfant reflète une bonne image d’eux-mêmes, alors vous atteindrez les sommets de ce syndrome qui met l’égo de l’enfant au centre, et qui par là-même crée les futurs cadres sans scrupules. L’absence d’éducation spirituelle est un véritable fléau, car si un profil n’est pas respecté dans sa nature, il amène à des dérives considérables, et parfois sans retour possible de l’égaré.
L’enfant meneur qui a eu l’habitude de se considérer en fonction de son égo, et donc du regard des autres porté sur celui-ci, aura beaucoup de mal à se détacher du parallèle fait entre domination des autres et estime de soi.
Voyez donc l’importance de la responsabilité parentale dans l’éducation d’un profil, car si l’on ne prend pas garde à ces particularités, cela peut mener les parents à un piège dont ils ne pourront s’extraire, et plus que cela, l’enfant en grandissant peut ne jamais se défaire de cet état aliénant. La recherche de l’amour de soi est intrinsèque à chacun, car sans celui-ci, nulle assise dans ce bas-monde, puisque c’est l’amour de soi qui nous ancre parmi les créatures. Beaucoup de tares humaines sont issues d’une défectuosité au niveau de cet amour de soi, et les conséquences peuvent être dramatiques.
Ainsi, l’enfant meneur victime de ce syndrome cherchera coûte que coûte à briller, et si tant est qu’il est porteur de science, celle-ci sera utilisée dans l’unique but de briller. De ce fait, il attirera les gens qui manquent de confiance en eux, et qui du fait de leur complexe d’infériorité, chercheront naturellement la personne porteuse d’un complexe de supériorité, par instinct de complémentarité.
Ce type d’enfant déteste la remise en question de ses paroles, considérant l’autre comme un inculte, voire un ingrat, et se détournera donc de lui, à la recherche d’une autre vitrine pour briller.
Il faudra donc veiller à différer l’amour que portera cet enfant sur lui-même en l’habituant à ne plus être le centre du monde, sans négliger pour autant ses capacités réelles et ses aptitudes naturelles à mener, au risque de créer un déséquilibre qui le poussera vers une agressivité incontrôlée et incomprise car il ne se sentira pas accepté pour ce qu'il est naturellement. De fait, l’affection pour cet enfant ne devra lui être montrée que lorsqu’il respecte simultanément sa nature propre de meneur ET la place des autres. C’est en lui refusant les honneurs dans ces moments de dominateur qu’il comprendra que s’il souhaite être aimé, il faudra qu’il diffère ses stratégies à un autre endroit que celui de son égo. Ainsi, vous lui donnerez les clés de l’auto-discipline, car le meneur perspicace saura construire de nouvelles stratégies pour dompter son égo, si tant est qu’il y trouve son amour pour lui-même. C’est la raison pour laquelle Allah doit être replacé dans l’axe central car c’est le retour vers la grandeur d’Allah qui maintiendra son humilité dans le respect de ses qualités naturelles de meneur.
Et Allah et le plus Savant.
Je réponds à une question qui m’a été posée concernant mon dernier article et ce que j’entendais par le fait de « désarmer les sincères les plus récalcitrants d’entre vous ». Je veux dire par là que les sincères ignorants sont à la solde de Satan, sans le savoir. Aussi, ils ont pris les armes pour lui et sont donc des ennemis circonstanciels des croyants puisque n’ayant pas conscience de leur ignorance, consécutivement à un manque de science et des ruses de Satan issus notamment de failles. C’est pourquoi ce ne sont pas de véritables ennemis, mais des amis qui s’ignorent, d’où mon amour et mon indulgence pour eux.
Qu’Allah nous guide et qu’Il me pardonne mes erreurs.
Votre sœur FiLah, Hayet de Lyon