En effet, j’ai commis des péchés et après cela j’ai ressentis un regret ou plutôt devrais je dire mal être pour plusieurs raisons :
- La honte lié au péché aussi bien vis à vis de mois que des gens
- La perte du bien-être que je vivais en étant loin des péchés
- Le mal être résultat du gaspillage que je viens d’opérer en me laissant aller
- Le mal être résultant de la remémoration et l’obsession du péché
- Le fait de me sentir très loins d'Allah
Je ne ressens pas le regret, fin du moins je n’ai pas l’impression de regretter la désobéissance bien que je n’ai éprouvé aucun plaisir en ayant commis ces péchés mais vraiment aucun.
Je ne souhaite pas y retourner, je n’y vois vraiment aucun intérêt.
Mais je me demande si je dois poursuivre dans mes efforts dans l’adoration jusqu’à ressentir le regret en sachant que d’ici là j’aurais sans doute oublier l’accomplissement des péchés, le rythme de vie risque même de me stopper dans mon élan à fournir des efforts, sans parler d’un décor qui n’aide pas forcément.
Je me demande si le fait que mon cœur ne brûle pas de regret n'est pas un signe d'hypocrisie, car lors de la lecture d'un ouvrage sur la médisance je me souviens avoir une fois ressentis un regret profond qui me tourmentait même quand je marchais dans la rue j'y pensais sans cesse. Est ce la nature et la gravité du péché qui peut provoquer des regrets plus ou moins intenses.
Mais même si cela était le cas je ne pense pas qu'arrêter les efforts dans l'obéissance serait la solution ; Si je suis hypocrite es ce que je dois m'abandonner à cet état d'hypocrisie ou bien dois je fournir un effort pour lutter contre cette dernière et si oui quels sont les efforts à déployer pour ne plus l'être ?
Es ce que la sincérité s'acquiert ou bien es ce un don d'Allah sur lequel nous n'avons aucun pouvoir ?
Je me demande aussi comment se fait il que je rechute, es ce que les petites négligences du quotidien ont été la cause de cette chute ? dois je être plus rigoureuse et intransigeante vis à vis des choses répréhensibles qui nous paraissent minimes?
Je suis perdu j’ai peur de continuer à vivre sans m’être vraiment repentis et je me pose des questions quant à ma sincérité car en effet concernant les péchés que j’ai commis dernièrement j’ai déjà fourni l’effort de m’en éloigner mais j’y retombe.
Je me demande donc si cette prétendue repentance n'était-elle pas seulement le fruit de l’affaiblissement de l’appel du désir. Ou le fruit d'autres raisons. Comment être sûre de s'être réellement repentis ? Le repentir doit vraiment être quelque chose de grandiose pour qu'Allah change les mauvaises actions de ceux qui le vérifient en bonne action : mais comment l'atteindre réellement ?
« Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre. Pour ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes […] » (Coran 25/70)
Je n’ai pas envie de vivre une vie cyclique ou j’alterne les périodes ou je péchés et les périodes ou je fournis les mêmes efforts pour revenir au même point car effectivement pendant les périodes ou je me reforme j’apprends des choses et notamment j’ai désormais la conscience de l’au Delà que je ne voudrais pas manquer.
J’aimerais avancer une bonne fois pour toute et m’attacher à Allah de manière durable et profonde.
Qu'Allah vous récompense
Wa 3aleikoum salam, okhty al karima,
C'est une belle question que vous posez car la repentance est l'une des stations spirituelles les plus importantes ! En effet, elle implique : de regretter, d'arrêter, d'avoir la ferme intention de ne plus jamais réitérer, de réparer et de se donner les moyens de ne pas rechuter !
Beaucoup négligent la dernière condition, à savoir se donner les moyens de ne pas rechuter ! Et, du coup, ils alterneront entre la monté et la baisse de la foi, jusqu'à n'atteindre rien de consistant d'un point de vue spirituelle !
Et franchement, tout le monde est concerné ! En partant du musulman de base, en passant par le prédicateur, pour aller même jusqu'au savant ! Il faut être convaincu que le malheur qui s’abat sur la Oumma de manière générale, ou sur l'individu de manière particulière, n'est que la conséquence des péchés !
Dans ce sens, l'imam Ali a dit : « Le malheur ne descend que des conséquences du péché, et il est retiré que par la repentance !»
Aussi, la repentance n'est pas une station spirituelle a prendre à la légère ! Il ne suffit pas dire « astaghfirou Llah » pour les malheurs s'en vont ! Il faut comprendre en quoi il y a un rapport de proportion entre notre péché et le malheur, de sorte que l'on puisse justement mesurer la gravité de nos péchés et de nos forfaits !
Ainsi, bien évidemment qu'il faut regretter mais le regret doit résulter d'une prise de conscience ! A titre illustratif, on peut observer quand on marche dans la rue des adolescents manquer de pudeur et s'afficher par un comportement extravagant ! On peut éprouver même de la répugnance vis-à-vis de leur comportement ! Mais à bien réfléchir, nous avons aussi connu l'adolescence et il est même possible que nous ayons agis de par le passé de manière similaire ! Qu'est-ce qui fait qu'à notre âge adulte nous puissions ressentir du dégoût pour un comportement que nous n'avions jadis ?
La réponse se trouve dans l'évolution par laquelle nous acquérons une certaine maturité ! Et, la maturité n'est pas que physique, elle est aussi et surtout spirituelle ! Se repentir réellement, c'est gagner en maturité spirituelle par l'acquisition d'une prise de conscience qui alimentera notre répulsion à l'endroit des péchés de sorte que nous n'y retournions plus autant que nous ne voulons pas entrer en contact avec de l'impureté matérielle!
Sachez que le fait de ne pas ressentir de plaisir à l'accomplissement du péché ne vous épargne pas du blâme car la pulsion est de deux sortes : la pulsion idéologique et la pulsion nafsique ! Lorsque l'individu succombe au péché sans un désir qui relève de l'âme alors il ne fait que succomber à la pression d'une pulsion idéologique, à savoir le waswas d'un diable ! Mais le danger, c'est quand s'associe à la pression idéologique, la pression nafsique de sorte qu'à travers le péché : l'individu cherche aussi à assouvir un plaisir personnel! Or, d'ordinaire cela commence souvent par un simple waswas et cela finit par un désir addictif ! Le danger est donc ici l'addiction vis-à-vis du péché, et il faut savoir que l'accomplissement dans la constance d'un péché mineur le rend majeur ! Et n'oublions pas que l'une des conséquences de l'accomplissement d'un péché majeur est la malédiction !
Ainsi, il faut lutter pour réaliser la station de la repentance et ne surtout pas lâcher prise ! Votre Jihad se trouve dans l'action de grandir spirituellement, et ce, par la recherche de la compréhension du malheur ! C'est une affaire de toute une vie...
Et, le témoin de la réalisation de cette dernière, c'est quand l'idée de commettre le péché ne traverse même plus l'esprit, et que la méditation des erreurs passées alimentent notre prise de conscience à l'endroit de la folie de nos agissements d'autant !
Je ne dirais pas que celui qui commet des péchés dans la constance est un hypocrite surtout quand il se repent après chacun d'entre eux ! Par contre, j’émets des réserves à l'endroit de celui qui banalise son péché jusqu'à l'addiction voire la contradiction entre le propos et l'agissement, pire la justification ! Là, nous rentrons effectivement dans les laideurs de l’hypocrisie, voire de la mécréance et du satanisme !
Moralité, il est important de valoriser ce sujet et vous le faites si bien par vos nombreuses interrogations ! Mais concrètement, ce n'est pas avec des livres, ni en écoutant des pseudo-prédicateurs serviteurs des fausses divinités Gafa, et qui officient dans les réseaux sociaux que vous allez pouvoir profondément vous réformer !
En effet, vous ne pourrez réellement changer qu'en accompagnant une personne qui s'est réellement repentie ! Vous posez cette question en plein Ramadan alors que tous nos ramadans se ressemblent à dire vrai! Pourquoi, ne pas profiter de ce mois béni pour prendre de réelles résolutions cette fois-ci ? Cette dernière question a seulement pour vocation de susciter en vous le désir de faire la distinction entre les authentiques et les faux car les premiers sont ceux qui font les choses réellement et non pas de manière superficielle!
Qu'Allah fasse que vos interrogations soient les prémices d'une quête vers l'authenticité!
Qu'Allah fasse que vos interrogations soient les prémices d'une quête vers l'authenticité!
Wa billahi ta3ala taoufiq
Mahdy Ibn Salah