Ce mardi 5 Avril 2011, l’UMP présente enfin ses 26 propositions pour un « meilleur vivre ensemble » en France, lors de son fameux débat pour la laïcité. Les propositions de l'UMP se déclinent en trois parties :
– 3 propositions pour un « code de la laïcité et de la liberté religieuse »
– 10 propositions pour réaffirmer le principe de laïcité ;
– 13 propositions pour garantir la liberté religieuse dans la République.
La laïcité qui à l'origine, était un concept ayant pour signification « la défense de la neutralité » est devenue aujourd'hui, le porte étendard du combat contre l'Islam, par l'entremise de sa lutte contre les singularités de la pratique musulmane. Sous prétexte de défendre la neutralité, dorénavant, la laïcité lutte contre les singularités, quand bien même ces dernières seraient le fruit de notre liberté de conscience et de culte !
En ce sens, la laïcité est une « valeur hypocrite » car elle n'est plus une valeur de la république quand une religion commence à se développer visiblement dans la sphère publique puisqu'elle prend position par l'exclusion d'une partie de ses membres sur la base de leur religion et par l'interdiction de certaines de leur pratique. C'est pourquoi la première proposition de l'UMP pour la réaffirmation du principe de la laïcité est de : « Consacrer, par voie législative, l’interdiction faite à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. » Qu'est-ce que les « règles communes » de cette proposition ? Des lois ou des habitudes ? Car ce n'est pas la même chose ! On ne doit, effectivement, pas enfreindre une loi mais on peut se soustraire d'une coutume tant que l'on ne perturbe pas l'ordre public. A partir de cette proposition, la France compte légiférer directement contre l'Islam !
Ainsi, tant qu'il n'y a pas de danger pour les gens du pouvoir alors la laïcité reste la laïcité, mais quand une religion commence à émerger et à gagner du terrain dans le paysage français, alors la laïcité prend parti et devient telle la religion des athées aspirant à refouler le culte, le plus loin possible, dans l'espace privé ! C'est pourquoi, la troisième proposition de l'UMP pour la réaffirmation du principe de la laïcité est de : « Mettre en place une formation obligatoire à la laïcité de l’ensemble des agents des services publics (fonctionnaires et contractuels, dans le cadre des fonctions publiques d’État, territoriale et hospitalière) » afin d'opposer et d'isoler davantage les musulmans pratiquants de leurs concitoyens ! La neuvième énonce quant à elle : « Interdiction de se soustraire au programme scolaire obligatoire ! »
En somme, le projet de l'UMP consiste à laïciser l'Islam par la favorisation du passage d’un « Islam en France » à un « Islam de France » c'est-à-dire à opérer une transformation de celui-ci ! Or, l'Islam n'est pas qu'une religion au sens français du terme car l'arabe du mot « dine » signifie « mode de vie » et englobe, par conséquent, tous les aspects du quotidien du fidèle, que ceux-ci soient d'ordre spirituel ou temporel. Et, c'est d'ailleurs ce qui gêne !
Et si l'on décidait désormais de définir l'Islam, non plus comme une religion mais comme un parti, celui de Dieu, le problème serait-il réglé ?
Mahdy Ibn Salah