
Salam alaykoum, J’espère que vous allez bien c’est malika, samia m’a dit que vous étiez en retraite spirituelle et joignable par mail, donc me voilà …! J’ai une question assez importante à vous posez j’ai vu différent avis sur le net mais j’ai besoin de connaître votre point de vue. « Que dit islam au regard d’une mère porteuse d’un enfant trisomique ? » Comment accepter cette épreuve la comprendre et mener à bien sa vie par la suite…? Qu’est ce qu’il faut comprendre dans cette tournure que prend la vie??? Beaucoup favorise l’avortement j’ai cru comprendre qu’il était autorisé sous certaines conditions et d’autres l’interdise Il y a tellement divergence que pour statuer, c’est difficile… Barakallah o fik pour votre réponse. Qu’Allah vous préserve et vous assiste.
Wa 3aleikoum salam, okhty al karima,
Avant d’aborder ce sujet, je tenais à dire que les examens médicaux ne sont pas d’une certitude élevée car j’ai connu des couples, effectivement, à qui l’ont a décelé une trisomie durant la grossesse, et qui ont préféré gardé l’enfant jusqu’à ce qu’il s’est avéré qu’il n’était pas trisomique. Aussi, il ne faut pas s’appuyer sur des observations objectives de médecins, qui souvent peuvent faire des erreurs, mais sur des analyses surs et des résultats certains.
Ceci dit, l’épreuve de l’handicape fait partie de la sagesse divine car les choses se distinguent par leurs contraires. Aussi, sans le mal, nous ne pourrions voir la valeur du bien, de même que sans la maladie, nous ne pourrions voir la valeur de la santé. C’est pourquoi l’handicape permet deux stations spirituelles d’une grande importance :
– la patience
– la reconnaissance
Or, comme l’épreuve découle souvent de péchés ou de fautes, nous avons à travers l’handicape tous les ingrédients d’une spiritualité parfaite car comme le disait Ibn Taymiyya en substance : « La demande de pardon, la patience et la reconnaissance sont la base de toutes les autres stations spirituelles existantes ! »
Comprenez ma sœur fillah, que l’handicape, qu’il soit le vôtre, celui d’un proche sous votre tutelle, ou d’un autre est un bienfait, si par ce dernier nous fournissons l’effort spirituel associé qu’est la patience ou la reconnaissante. Aussi, l’absence d’handicape est aussi un bienfait, si grâce à cette dernière : nous fournissons l’effort spirituel associé, à savoir, la reconnaissance !
Saisissez qu’une patience imposée par l’épreuve est meilleure qu’une reconnaissance absente en raison d’une absence d’épreuves car l’absence de reconnaissance est évidemment un méfait ! A partir de là, il faut être convaincu que l’épreuve par laquelle on revient vers Allah est meilleure qu’une vie d’insouciance dans un confort illusoire puisque dépourvue d’épreuves. C’est dans ce sens qu’il faut préférer une vie d’épreuve accompagnée de patience, plutôt qu’une vie de confort accompagnée d’ingratitude !
C’est pourquoi, normalement que l’on soit éprouvé ou pas : on doit toujours cultiver sa patience, sa demande de pardon et sa reconnaissance vis-à-vis d’Allah ! Or, malheureusement la plupart des gens s’en indiffèrent, et ne reviennent vers Allah que dans l’épreuve, bien que les condamnés, quant à eux, s’engouffrent dans l’aveuglement et la rébellion !
Maintenant, saisis que dans chaque épreuve : il y a une sagesse et un message ! Le but consiste à trouver le message contenu dans l’épreuve sans décharger sa négativité dans la cause intermédiaire par laquelle Allah nous éprouve ! Car c’est l’attitude des âmes laides que de chercher toujours des bouc-émissaires à leur mal-être en se déchargeant négativement contre de pauvres innocentes victimes surtout quand celles-ci sont des enfants impuissants ! Que de femmes ai-je vu maltraité leurs enfants sous prétexte que ces derniers faisaient rappeler l’ex qui s’en est allé ?!?
Aussi, il faut voir dans l’épreuve deux issues, soit :
– l’engouffrement
– l’élévation
En effet, par l’épreuve ont peut s’engouffrer et confirmer notre négativité en la renforçant, ou soit l’ont peut s’élever en reconnaissant nos forfaits, et en ne les réitérant plus. Or, dans le fait d’avoir un enfant handicapé, nous savons les dommages que cela peut causer :
– plus d’attention
– alourdissement de la charge
– accaparement du temps…
C’est pourquoi, il faut chercher dans les manques à l’endroit des dommages que cela peut causer, à savoir, sommes-nous attentifs, reconnaissants, et octroyons-nous du temps à nos enfants? Parfois, l’on peut subir des épreuves consécutives de forfaits de personnes avec qui nous sommes liées ! C’est le cas, par exemple, d’une liaison toxique par laquelle nous fermons les yeux sur les laideurs d’une personne mauvaise dont les ténèbres peuvent nous atteindre par des maladies, ou autre, à l’endroit de nos enfants…
Quoiqu’il en soit, la linguistique des épreuves est une science vaste et chaque cas possède sa particularité, et sois certaine, ma sœur fillah, qu’il y a un sens dans chaque épreuve que nous vivons ! Le plus important est comment nous parvenons à extraire le sens utile, de sorte de suivre la direction divine ensuite !
Il existe, à titre illustratif, un récit rapporté par l’imam Ahmed, c’est celui du prophète Souleymane qui voulait former une armée avec tous les enfants qui seraient issus des relations qu’il aura avec ses épouses en une nuit. Or, il oublia de dire « incha Allah », et Allah lui offrit seulement un handicapé comme enfant ! Tout ça pour lui enseigner : « Qu’il n’y a de force et de puissance qu’en Lui » et qu’indépendamment de Sa volonté, nos causes, même légitimes et nobles, ne peuvent fournir aucuns effets bénéfiques ! Allah est le Causateur des causes, et c’est Lui qui permet à une cause de produire un effet ! Aussi, s’Il veut : le feu peut devenir fraicheur, et s’il veut, un bâton peut se transformer en serpent ! Par Allah, un méfait d’apparence peut devenir bienfait, comme un bienfait d’apparence peut devenir méfait !
Or, l’enseignement divin pour les prophètes s’opèrent par des miracles tandis que pour le commun des gens : c’est par l’entremise des épreuves qu’Allah aspire à nous enseigner ! C’est pourquoi, tu te dois de comprendre ton épreuve comme si derrière cette dernière se trouvait un enseignement particulier te concernant particulièrement !
Concernant l’avortement, il est autorisé sous certaines conditions, et ce, seulement s’il ne dépasse pas le 120ième jour, car à partir de ce moment l’âme pénètre le fœtus, et l’avortement serait considéré comme un meurtre ! Et, parmi les conditions, nous avons le danger encouru par le parent, si la mère garde l’enfant que ce danger soit mental, toxique ou physique comme dans le cas du viol que ce dernier soit masculin ou féminin, ou de la maladie grave…
Cependant concernant l’handicape de l’enfant, certains savants autorisent l’avortement selon le degré de gravité de la malformation, et d’autres non, quelque soit ce dernier, sachant que la meilleure attitude est bien évidemment la patience face à l’épreuve, et non l’anéantissement de cette dernière car les épreuves sont modulables!
Et Allah est plus savant !
Mahdy Ibn Salah
