Première Partie
Les djinns qui sont-ils ? Existent-ils réellement ?
Il y a beaucoup de mauvaises idées qui circulent au sujet des djinns. En effet, nombreuses sont les personnes qui leur accordent une estime au delà de leur condition réelle. C'est en raison de leur invisibilité que les djinns peuvent jouir d'une certaine considération de la part des humains, si bien qu'ils furent même l'objet d'adoration et de vénération de part le passé et encore de nos jours. Un verset du coran mentionne à ce sujet : « Le jour où il les rassemblera tous. Puis il dira aux anges : « Est-ce vous que ces gens-là adoraient? » Ils diront : « Gloire à Toi! Tu es notre allié en dehors d'eux. Ils adoraient plutôt les djinns en qui la plupart d'entre eux croyaient. »1
وَيَوْمَ يَحْشُرُهُمْ جَمِيعًا ثُمَّ يَقُولُ لِلْمَلَائِكَةِ أَهَؤُلَاء إِيَّاكُمْ كَانُوا يَعْبُدُونَ
قَالُوا سُبْحَانَكَ أَنتَ وَلِيُّنَا مِن دُونِهِم بَلْ كَانُوا يَعْبُدُونَ الْجِنَّ أَكْثَرُهُم بِهِم مُّؤْمِنُونَ
C'est pourquoi, les djinns dirent dans un autre passage du Coran : « Mais il y avait des mâles parmi les humains qui cherchaient la protection des mâles parmi les Djinns, mais cela ne fit qu'accroître leur détresse. »2
وَأَنَّهُ كَانَ رِجَالٌ مِّنَ الْإِنسِ يَعُوذُونَ بِرِجَالٍ مِّنَ الْجِنِّ فَزَادُوهُمْ رَهَقًا
Ainsi, la force des djinns se localise dans leur invisibilité et leur point faible se localise, par déduction, dans la conviction du croyant !
Ainsi, celui qui vit avec la conviction que les djinns existent d'une existence identique à celle des humains alors sa crainte à leur égard diminuera, si bien qu'il agira avec eux comme s'ils étaient des créatures ordinaires voire insignifiantes. C'est là de par une foi faible en l'invisible, l'approche éclairée qui manque à un grand nombre de musulmans qui nourrissent de surcroît une peur de l'inconnu qui grandit en eux la crainte des djinns et de leur réalité. Il faut donc apprendre à ne pas accorder d'importance aux djinns, si nous tenons à être épargnés de leur mal car notre peur à leur égard les excite et les stimule à travers la faiblesse qu'elle va constituer.
Les djinns ont été créés à partir d’un feu sans fumée : « Il a créeéles djinns de la flamme d’un feu sans fumée »3
وَخَلَقَ الْجَانَّ مِن مَّارِجٍ مِّن نَّارٍ
Ce qui suppose qu’ils sont le fruit de la combustion qui est un phénomène chimique qui implique la naissance d’une molécule stable par l'association et la désunion d’autres molécules. Les djinns sont donc, à proprement parler, composés d’un gaz. Deux autres versets de la même sourate vont dans ce sens quand Allah dit : « Nous allons bientôt entreprendre votre jugement, ô vous les deux charges. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ? Ô peuple de djinns et d’hommes ! Si vous pouvez sortir du domaine des cieux et de la terre, alors faites-le. Mais vous ne pourrez en sortir qu’à l’aide d’un pouvoir. »4
سَنَفْرُغُ لَكُمْ أَيُّهَا الثَّقَلَانِ
فَبِأَيِّ آلَاء رَبِّكُمَا تُكَذِّبَانِ
يَا مَعْشَرَ الْجِنِّ وَالْإِنسِ إِنِ اسْتَطَعْتُمْ أَن تَنفُذُوا مِنْ أَقْطَارِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ فَانفُذُوا لَا تَنفُذُونَ إِلَّا بِسُلْطَانٍ
Ces versets révèlent bien que les djinns sont soumis tout comme les hommes à la loi de la gravitation et donc à la pesanteur de la terre et qu'ils font partie, par conséquent, des gaz contenus dans l’atmosphère. Mais comme ils sont plus légers, alors ils se déplacent bien plus vite et peuvent voler dans les airs. C'est pourquoi quand Salomon dit : «Ô Notables! Qui de vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent à moi soumis ? Un djinn redoutable dit : « Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place; pour cela je suis fort et digne de confiance. »5
قَالَ يَا أَيُّهَا المَلَأُ أَيُّكُمْ يَأْتِينِي بِعَرْشِهَا قَبْلَ أَن يَأْتُونِي مُسْلِمِينَ
قَالَ عِفْريتٌ مِّنَ الْجِنِّ أَنَا آتِيكَ بِهِ قَبْلَ أَن تَقُومَ مِن مَّقَامِكَ وَإِنِّي عَلَيْهِ لَقَوِيٌّ أَمِينٌ
Ce verset révèle que les djinns peuvent se déplacer à une très grande vitesse et qu'ils peuvent agir sur la matière de notre terre par pression ou par une autre manière que nous ignorons.
Le prophète a dit, en outre, dans une tradition authentique : « Le démon circule dans le sang du fils d’Adam comme le sang circule dans les veines. » Nous savons que la fonction respiratoire des poumons a pour mission d’assurer la transformation du sang veineux en sang artériel, c’est-à-dire l’enrichissement du sang en oxygène et le rejet des déchets gazeux dont il est chargé et notamment du gaz carbonique. Ainsi, le sang véhicule du gaz et il peut, par conséquent, aussi véhiculer le gaz qui constitue les djinns, engendrant de surcroît une insuffisance de l’oxygène dans l’organisme, et donc des douleurs, des maladies et éventuellement la possession.
Nous venons de montrer que la composante des djinns était le gaz. Ils sont donc identiques à des humains à la différence que leurs corps n'a pas de forme puisqu'un gaz ne peut pas se condenser, ni se limiter tant qu'on ne l'introduit pas dans un volume et que l'on n'agit pas sur lui par la manipulation de la température.
Seconde partie
Le monde des djinns et la connexion avec celui des humains
Nous avons montré dans la partie précédente que les djinns étaient constitués à partir d'un gaz. Ainsi, leur relation avec le monde terrestre est limitée et n'est pas identique à celle des humains. Nous savons, en outre, d'après le Coran, qu'ils sont dotés du libre arbitre, qu'ils voient et entendent : « Nous avons destiné beaucoup de djinns et d'hommes pour l'enfer. Ils ont des cœurs mais ne comprennent pas, ils ont des yeux mais ne voient pas, ils ont des oreilles mais n'entendent pas. Ceux-là sont comme des bestiaux, même plus égarés encore ! Tels sont les insouciants. »6
وَلَقَدْ ذَرَأْنَا لِجَهَنَّمَ كَثِيرًا مِّنَ الْجِنِّ وَالإِنسِ لَهُمْ قُلُوبٌ لاَّ يَفْقَهُونَ بِهَا وَلَهُمْ أَعْيُنٌ لاَّ يُبْصِرُونَ بِهَا وَلَهُمْ آذَانٌ لاَّ يَسْمَعُونَ بِهَا أُوْلَئِكَ كَالأَنْعَامِ بَلْ هُمْ أَضَلُّ أُوْلَئِكَ هُمُ الْغَافِلُونَ
Ainsi tout comme les humains les djinns sont composés de trois éléments : une âme, un esprit et un corps (support matériel, sauf que le corps des djinns est un gaz). A partir de là, nous pouvons soutenir que les djinns n'ont pas de forme fixe, dans le sens où ils peuvent prendre une forme quelconque voire peuvent rentrer dans deux corps différents. En effet, c'est par ce principe que s'explique le phénomène de sorcellerie de « la poupée et de l'aiguille ».
J'ai personnellement connu un cas de ce genre où l'on faisait la roqya à une personne en frappant par exemple le bras de celle-ci pendant que simultanément une autre personne, dans une pièce différente, ressentait les coups aux mêmes endroits. J'explique ce phénomène par l'aptitude des djinns à posséder plusieurs corps en même temps. Cette thèse se voit confirmée par le fait que certains démons ont la charge d'égarer plusieurs personnes, situées en des lieux différents.
D'ailleurs, ils recherchent la forme par la possession de photos ou de statues surtout quand celles-ci sont vénérées ou adorées. Nous pouvons, dorénavant, comprendre l'apparente contradiction du verset suivant : « Et lorsque nous dîmes aux Anges : « Prosternez-vous devant Adam. » Ils se prosternèrent excepté Iblis qui était du nombre des djinns »7
وَإِذْ قُلْنَا لِلْمَلَائِكَةِ اسْجُدُوا لِآدَمَ فَسَجَدُوا إِلَّا إِبْلِيسَ كَانَ مِنَ الْجِنِّ
Nous pouvons délier le nœud de la contradiction en soutenant qu'Iblis étant un djinn d'essence mais un ange de forme. En effet, les anges sont des êtres purement esprits, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'âme bestiale, ni de corps et ne sont donc pas soumis aux lois terrestres relatives à l'espace-temps. C'est pourquoi l'ange Gabriel est appelé : « Rouh » dans le Coran : « Les anges et l'esprit montent vers Allah en un jour dont la durée correspond à cinquante mille années »8
تَعْرُجُ الْمَلَائِكَةُ وَالرُّوحُ إِلَيْهِ فِي يَوْمٍ كَانَ مِقْدَارُهُ خَمْسِينَ أَلْفَ سَنَةٍ
Ainsi, les djinns peuvent prendre différentes formes comme l'attestent certaines traditions authentiques: « Les serpents sont des djinns métamorphosés tout comme certains fils d'Israël ont été métamorphosés en singes et en porcs. »9 Le prophète a dit dans une autre tradition : « Dans la bosse de chaque chameau se cache un démon. Ne soyez pas doux avec elles quand vous les montez car c'est Allah le Très Haut qui vous porte. »10 Dans une autre tradition le prophète a dit : « Si les chiens ne formaient pas une nation, j'ordonnerais de les tuer. Mais j'avais peur d'exterminer une nation entière. Tuez toutefois tout chien entièrement noir, car il est leur démon, ou un genre de leurs démons. »11 A partir de ces traditions, on peut déduire que les djinns peuvent posséder différentes formes, mais cela n'implique pas qu'ils peuvent changer de forme car en effet, Omar ibn al Khattab disait : « Personne ne peut changer la forme selon laquelle Allah l'a créé mais ce sont l'œuvre de leurs sorciers qui sont comme vos sorciers. »12 Ainsi, c'est par la sorcellerie qu'ils se déforment mais cette déformation n'est pas nécessairement réalisée en la chose déformée mais souvent dans les yeux de ceux qui observent car la déformation qui résulterait d'une rupture de structures et d'éléments est un acte créateur, or seul Allah peut créer ou modeler car étant le Créateur en toute exclusivité.
Ainsi, les djinns prennent le plus souvent la forme des choses par la possession et le contrôle de la volonté. La question qui nous permettra d'en savoir plus sur le monde dans lequel ils vivent est : Comment s'opère la possession ?
La possession s'opère par une introduction physique puisque les djinns sont composés d'un gaz. Ainsi, l'individu possédé contient non plus une seule volonté mais plusieures relativement au nombre de djinns possédant le corps. La distinction devient visible dans le domaine de la pensée car c'est là que l'on peut trouver des traces de la présence d'un élément étranger qui voudrait jouir à travers la domination et l'orientation du corps. Le témoin de la possession est donc la présence de volontés contraires. Ainsi, les djinns mauvais agissent au niveau de l’émotion afin de démotiver une personne. Un homme possédé sent ainsi qu’il y a deux êtres en lui. La parabole du conducteur d'une voiture et des passagers qui veulent déstabiliser la conduite illustre bien notre propos. En effet, dans cette parabole, la voiture est assimilée au corps, le chauffeur à l'âme, le volant à la raison, et les passagers aux djinns. A partir de cette parabole, on comprendra que les djinns préfèrent les personnes vulnérables, les personnes à qui il manque de la raison, que ces derniers soient des pécheurs, des êtres très sensibles, ou des handicapés. En effet, il est plus aisé de posséder une personne qui n'a pas de raison, de la même manière qu'il est plus aisé de conduire une voiture dont le chauffeur délaisse volontairement son volant par la consommation d'alcools ou de drogues. Or, les djinns étant très légers sont plus liés au monde de la pensée qu'au monde de la matière à la différence des humains.
Ainsi, la raison n’est donc pas affectée par la possession mais hélas si l’ignorance et les péchés dominent chez une personne alors cette dernière va penser que ce que ressent le djinn c’est ce qu’elle ressent ! Là, est la réelle possession, l’orientation du corps par les penchants du djinn. Ainsi, un combat s’impose au croyant qui doit surmonter les sensations de son âme et de celle du djinn pour faire triompher la volonté divine. Faire la part des choses entre une émotion étrangère et les émotions propres est le devoir du croyant !
A partir de là, on subit tous, de près ou de loin, la nuisance des démons car Satan se concerte régulièrement avec ses suppôts pour déstabiliser la vie religieuse des croyants. Il ne faut donc pas en faire tout un plat en remettant toujours la faute de nos problèmes sur les djinns. Le prophète a bien dit à Aicha quand celle-ci proféra de mauvaises paroles sous l'emprise de la colère : « C'est ton démon qui a parlé » sans pourtant lui faire la roqya ! Certains sont devenus paranoïaques et voient des djinns partout ! Je signale que le combat contre les penchants négatifs de l’âme bestiale constitue l’axe autour duquel s’articule notre religion ! Ajoutons, pour reprendre la parabole citée en haut, que si la voiture ne s'oriente pas vers des endroits illicites alors les passagers étrangers que sont les démons n'auront rien à gagner à y rester et quitteront celle-ci dès qu'ils le pourront. C'est dans ce sens qu'Allah a dit dans le Coran au père des diables, Iblis : « Sur mes serviteurs tu n'auras aucun pouvoir sur eux sauf ceux qui te suivront parmi les dévoyés. »13
إِنَّ عِبَادِي لَيْسَ لَكَ عَلَيْهِمْ سُلْطَانٌ إِلاَّ مَنِ اتَّبَعَكَ مِنَ الْغَاوِينَ
En effet, les serviteurs de Dieu n'ont que Dieu dans le cœur et pas une autre idole d'où l'inefficacité des tentations sataniques à leur encontre car Satan n'a d'impact que sur celui qui au préalable convoite l'illicite. Ainsi, celui qui se remémore souvent Dieu, imprime l'idée de Dieu dans son cœur, éloigne de surcroît les démons car, répétons-le, la dimension dans laquelle les djinns vivent est plus proche de celle de la pensée que de la matière.
Ainsi, la connexion entre leur monde et le notre se situe au niveau du cœur, intersection entre la matière et la pensée. C'est pourquoi Allah dit dans la dernière sourate du Coran : « Dis : je cherche protection auprès du Seigneur des hommes, le Souverain des hommes, Dieu des hommes, contre le mal du mauvais conseiller, furtif, qui souffle le mal dans les poitrines des hommes, qu'il soit un djinn ou un homme. »
قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ
مَلِكِ النَّاسِ
إِلَهِ النَّاسِ
مِن شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ
مِنَ الْجِنَّةِ وَ النَّاسِ
Ainsi, nous pouvons, nous les humains, croiser les djinns dans le monde des idées, celui de la pensée. Une forte conviction vous permettra de les apercevoir quand ils possèdent les corps, ou plutôt ce sont eux qui vont se laisser apercevoir par des réactions troublantes et anormales de l'individu possédé. En somme, c'est au niveau de la composante commune que la connexion peut s'opérer entre les djinns et les humains, à savoir la pensée et l'âme. S'explique pourquoi, les djinns peuvent connaître une personne ou donner des informations sur son état spirituel par la simple idée de celle-ci. En effet, il suffit qu'un possédé pense à une personne pour que le djinn lui apporte des informations sur celle-ci, quand cette dernière est aussi possédé bien évidemment, malgré l'ignorance que la personne qui pense a de celui à qui elle pense avec certaines limites car les djinns n'ont pas accès a toutes les informations, ils peuvent toutefois avoir un aperçu global de l'état émotif. Un djinn communique le plus souvent avec un humain sous forme d'idées c'est-à-dire qu'il n'utilise pas une phrase construite classiquement mais communique directement par l'entremise de l'âme des mots c'est-à-dire par les concepts.
C'est par cette voie que certains prétendent avoir des dons alors qu'ils n'ont que la faculté de communiquer avec des djinns. Faculté accessible à un adulte comme à un enfant... Il suffit juste d'avoir la caractéristique de la transparence par la sensibilité c'est-à-dire d'avoir une pensée profondément sensible.
Troisième partie
La possession est elle normale ou anormale?
Le nombre de personnes possédées est si impressionnant qu'il apparaît que la possession est normale c'est-à-dire naturelle. En effet, une tradition célèbre énonce que chaque être humain possède un « Qarin » parmi les démons et un autre parmi les anges. La question est de savoir si le « Qarin » démon est à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ? Est-il fixe ou peut-il changer ?
Aucuns textes des sources scripturaires de l'Islam ne donnent de réponses claires à ce sujet, et les savants qui pensent que la possession est illégitime ne s'appuient sur rien, si ce n'est sur l'argument rationnel que le corps appartient à l'humain et que le djinn qui le possède s'approprie quelque chose qui ne lui revient pas en droit. Or nous avons montré précédemment que le djinn ne peut communiquer avec nous que par la pensée d'où la caractère naturel de la possession si nous avons un « Qarin » démoniaque.
Abi Al djaouza raconte : « Lorsque j'ai décidé de divorcer, j'ai emmené ma femme chez elle. Après j'ai décidé de la faire revenir par un vendredi sans parler à personne. Lorsque elle a été en ma présence elle me dit :« Tu veux me faire revenir le vendredi. » Étonné, il lui dit :« Je n'ai parlé à personne. » Puis elle lui raconta ce que dit le compagnon du prophète Ibn Abbas que la pensée d'un homme est racontée à celle d'un autre par le Qarin, de ce fait le secret sort. »14 La télépathie est donc possible par l'entremise des Qarins de chacun. On rapporte également une histoire similaire du gouverneur Al hadjadj Ben Youcef pendant le règne Ommeyade. On rapporta à Al hadjadj qu'un homme était accusé de sorcellerie. Il lui dit : « Es-tu un sorcier? » L'autre dit : « Non. » Al hadjadj prend une poignée de cailloux et les compta puis il lui dit : « Combien j'ai de cailloux dans la main ? » L'autre lui donna le nombre exact. Al hadjadj prend une autre poignée sans la compter et lui dit : « combien y a t-il de cailloux ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » Al hadjadj lui demanda : « comment la première fois, as-tu fait pour savoir et sans que la deuxième fois tu n'y parviennes. » Il répondit : « La première fois, c'est ton Qarin qui l'a dit à mon Qarin. Mais la deuxième fois ton Qarin ne le savait pas. » Ces récits révèlent que les qarins peuvent apporter des informations en temps réel à leurs compagnons humains, expliquant les « soi-disant pouvoirs » de certains voyants, qui ne sont donc pas des pouvoirs proprement dits car il est à la portée de tous de pouvoir communiquer et il n'y a pas de différence entre la communication des humains et celle des djinns. Ainsi, certains voyants peuvent avoir des informations en temps réel mais ne peuvent jamais lire dans l'avenir ou percer les mystères de l'inconnu car les djinns sont limités dans la récolte d'informations et ne peuvent pas avoir plus d'informations que le compagnon humain, et rien n'indique, en plus, que celles-ci soient authentiques car l'erreur est humaine et le mensonge est la caractéristique des hypocrites. Penser que le devin a un réel pouvoir par lui-même de percer l'inconnu est un acte de mécréance qui exclut de l'Islam ! Toujours à propos du qarin, Ibn Mas’oud rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Il n’y a aucun parmi vous qui n’ait pas un compagnon parmi les djinns. » « Même toi, ô Messager d’Allah ? » Lui disent-ils. « Même moi », répond t-il, en ajoutant : « mais Allah m’a apporté son soutien contre mon compagnon djinn et il s’est converti à l’Islam et ne m’ordonne que du bien. » »15
En outre, Allah dit : « Et Nous leur avons destiné des compagnons inséparables (parmi les démons) qui leur enjolive ce qui était devant et derrière eux. »16
وَقَيَّضْنَا لَهُمْ قُرَنَاء فَزَيَّنُوا لَهُم مَّا بَيْنَ أَيْدِيهِمْ وَمَا خَلْفَهُمْ
C'est pourquoi Ibn Abbas disait : « Le démon se situe dans la poitrine de l'être humain, si ce dernier est insouciant, il lui insuffle le mal, mais s'il invoque son Seigneur, alors il s'esquive.»17 Dans un verset du Coran, Allah dit à propos des égarés: «Et quiconque s'aveugle (et s'écarte) du rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui désignons un diable qui devient son compagnon inséparable. Ils (Les diables) détournent certes [les hommes] du droit chemin, tandis que ceux-ci s'estiment être bien guidés. Lorsque cet [homme] vient à Nous, il dira [à son démon] : « Hélas ! Que n'y a-t-il entre toi et moi la distance entre les deux orients [l'Est et l'Ouest] ! » - Quel mauvais compagnon [que tu es] ! Il ne vous profitera point ce jour-là - du moment que vous avez été injustes - que vous soyez associés dans le châtiment. »18
وَمَن يَعْشُ عَن ذِكْرِ الرَّحْمَنِ نُقَيِّضْ لَهُ شَيْطَانًا فَهُوَ لَهُ قَرِينٌ
وَإِنَّهُمْ لَيَصُدُّونَهُمْ عَنِ السَّبِيلِ وَيَحْسَبُونَ أَنَّهُم مُّهْتَدُونَ
حَتَّى إِذَا جَاءنَا قَالَ يَا لَيْتَ بَيْنِي وَبَيْنَكَ بُعْدَ الْمَشْرِقَيْنِ فَبِئْسَ الْقَرِينُ
وَلَن يَنفَعَكُمُ الْيَوْمَ إِذ ظَّلَمْتُمْ أَنَّكُمْ فِي الْعَذَابِ مُشْتَرِكُونَ
Ces versets montrent que la possession est naturelle, car voulue par Dieu, pour celui qui s'égare. Il ne sert donc à rien d'extraire un démon quand celui-ci est rentré à cause des actes de l'individu si au préalable nous ne demandons pas au possédé de changer de comportement par la repentance ! En effet, si lors d'une thérapie par la roqya, les démons ne veulent pas sortir car normalement une roqya ne dure pas plus de quelques séances, c'est qu'il y a une faille toujours ouverte pour le démon et que nécessairement la personne possédée ne nous dit pas tout sur son état spirituel ! En effet, le démon épouse les caractéristiques de l'humain qu'il possède et réciproquement, si bien que la volonté sincère de guérir et de revenir à Dieu de la personne affectée par le mal facilitera la thérapie du raqi. Dans le cas contraire c'est-à-dire dans le cas de la difficulté pour le raqi à soigner son patient alors ceci démontre une certaine complicité et unification entre le démon et l'humain. A partir de là, on peut soutenir que le premier raqi n'est autre que soi-même ! C'est cette pensée qu'il faut enseigner pour faciliter la thérapie car entretenir le chirk chez les patients, c'est-à-dire la pensée que la guérison se trouve dans la « roqya du raqi untel » alors cela interdira toute guérison.
Il a été rapporté qu'Abou Hourayra a dit : « Un démon accompagnateur d'un croyant rencontra un démon d'un incroyant. Ce dernier était bien huilé, gras et bien habillé, quant à celui du croyant, il était maigre, hirsute, poussiéreux et nu. Le démon de l'incroyant lui dit : - Pourquoi es-tu si maigre ? - Je suis avec un homme qui, quand il veut s'habiller évoque Allah ; je demeure alors nu. Quand il veut appliquer de l'huile sur ses cheveux, il évoque Allah, je demeure hirsute. Le démon du l'incroyant lui dit : - Je suis avec un homme qui ne fait rien de tout cela, ce qui fait que je partage avec lui sa nourriture, sa boisson et ses habits. » Le prophète me dit : « Ne dis pas : « renversé soit Satan » car quand tu le dis, il se sent grand et puissant et dit : « Je l'ai terrassé par ma force. » Mais quand tu dis : « Au nom d'Allah », il se voit rétrécir jusqu'à devenir plus petit qu'un mouche. »19 Cette tradition révèle que notre monde est un support pour la vie les djinns.
Houdayfa rapporte quant à lui : « Quand nous partagions un repas avec l'envoyé d'Allah, nous n'y mettions pas la main avant lui. Une fillette arriva en courant comme poussée par quelqu'un. Elle s'apprêta à mettre la main dans le repas quand l'envoyé d'Allah la lui saisit pour l'en empêcher. Puis arriva un bédouin se pressant comme poussé par quelque chose. Il tendit la main vers le plat, mais l'envoyé d'Allah la lui retint: « Le démon s'autorise la nourriture sur laquelle le nom d'Allah n'a pas été prononcé. C'est pour cela qu'il fit venir cette fille afin de se servir d'elle pour avoir droit au repas. Il fit venir cette fille afin de se servir d'elle pour avoir droit au repas. Il fit venir le bédouin pour la même raison. J'ai retenu à chaque fois leur main. Par celui qui tient mon âme dans sa main, la main du démon était dans la mienne en même temps que ces deux-là. »20 Dans une autre tradition le prophète a dit : « Quand un homme entre dans sa maison et prononce le nom d'Allah à son entrée et au début de son repas, le diable dit à ses compagnons : « Vous n'avez dans cette maison ni un lieu où passer la nuit, ni de quoi diner » Et quand il entre sans prononcer le nom d'Allah, le diable leur dit : « vous avez un endroit où dormir ce soir. » Si en plus, il ne prononce pas le nom de Dieu en mangeant alors le diable dit « Vous avez trouvé nu toit pour ce soir. »21 Ces traditions montrent que les démons s'appuient sur la négligence des humains par rapport au rappel de Dieu pour se nourrir et pour trouver un toît. Ainsi, la nourriture des démons est la désobéissance des humains. Notre monde est comme parallèlement opposé au leur. Dans cette optique, nous pouvons comprendre les traditions qui affirment que les crottins et les os constituent de la nourriture pour les djinns. D'ailleurs les djinns vivent aussi à l'intérieur de nos rêves. A partir de toutes les traditions citées en haut, on peut soutenir que la possession est quelque chose de naturel quand on désobéit à Dieu. Un verset du Coran énonce : « Et le jour où il les rassemblera tous : « Ô communauté des djinns, vous avez trop abusé des humains. » Et leurs alliés parmi les humains diront : « Ô Notre Seigneur, nous avons profité les uns des autres et nous avons atteint le terme que tu nous avais fixé pour nous. » Il leur dira : « L'enfer est votre demeure pour y rester éternellement, sauf si Allah en décide autrement. » Vraiment ton Seigneur est sage et Omniscient. Et ainsi accordons-nous l'autorité à certains injustes sur d'autres à cause de ce qu'ils ont acquis. »22
وَيَوْمَ يِحْشُرُهُمْ جَمِيعًا يَا مَعْشَرَ الْجِنِّ قَدِ اسْتَكْثَرْتُم مِّنَ الإِنسِ وَقَالَ أَوْلِيَآؤُهُم مِّنَ الإِنسِ رَبَّنَا اسْتَمْتَعَ بَعْضُنَا بِبَعْضٍ وَبَلَغْنَا أَجَلَنَا الَّذِيَ أَجَّلْتَ لَنَا قَالَ النَّارُ مَثْوَاكُمْ خَالِدِينَ فِيهَا إِلاَّ مَا شَاء اللّهُ إِنَّ رَبَّكَ حَكِيمٌ عَليمٌ
وَكَذَلِكَ نُوَلِّي بَعْضَ الظَّالِمِينَ بَعْضًا بِمَا كَانُواْ يَكْسِبُونَ
Dans ces deux derniers versets Allah blâme l'abus des djinns. La question qui se pose, à présent, est : de quel abus s'agit-il ? La possession par un djinn bon est-elle légale ? En effet, de quelle manière les djinns pourraient abuser des humains si ce n'est par le contrôle au moyen de la possession. D'ailleurs le second verset prouve notre assertion puisqu'il y est mentionné que l'autorité est accordée à certains injustes sur d'autres, or justement les djinns convoitent l'autorité par la possession. Ainsi, Allah blâme l'abus quand le djinn n'use pas de l'homme pour support mais tente d'interagir sur la vie de ce dernier en prenant les reines de son corps par la sorcellerie ou pour un autre motif comme l'amour ou la vengeance. Par conséquent, la roqya n'est pas nécessaire pour tous les cas de figure surtout quand la possession est causée par la désobéissance.
A ce sujet, il est vrai que le prophète a laissé le djinn de Um Zufar sans lui pratiquer la roqya dans la tradition authentique suivante : « Ata ibn abi rabah rapporte qu’Ibn Abbas lui a dit : « Veux-tu que je te montre une femme qu’Allah destine au paradis ? Je dis : « Oui » Il dit : cette femme noire est venue dire au prophète : « J’ai des crises d’épilepsie au cours desquelles, il m’arrive de me découvrir malgré moi. Invoque Allah pour moi. Il lui dit : « Si tu veux bien patienter, tu as le paradis et, si tu veux que j’invoque Allah pour ta guérison, je le ferai. » Elle dit : « Je préfère plutôt patienter. » Puis elle ajouta : « Il m’arrive dans ces crises de me découvrir, invoque Allah pour que cela ne m’arrive plus ». Et il invoqua Allah pour elle. » Selon Ibn Hajar cette épilepsie est causée par les djinns. Cette tradition révèle que la possession est une épreuve, que l’homme doit surmonter par la patience dans l’obéissance. Quand la possession gêne la pratique alors on doit perdurer dans l’obéissance et chasser l’obstacle si c’est possible, en l’occurrence le démon par la roqya. Mais on peut vouloir garder son djinn perturbateur en prenant cette possession comme une épreuve. C’est comme si on avait deux nafs au lieu d’une. Le mérite d’une telle personne qui arrive a rester dans l’adoration malgré deux nafs est supérieur, de toute évidence, a celui qui n’a qu’un nafs. Donc la possession n’est pas mauvaise en soi, quand par elle on revient vers Dieu ou que l’on obtient plus de mérite ou que par elle Allah expie nos péchés.
Quatrième partie
La sorcellerie et la roqya
La sorcellerie consiste à assujettir un djinn à une mission moyennant un acte grave aux yeux de Dieu, par lequel il se soumet, lui ou le chef du djinn missionnaire. Ainsi, un sorcier est une personne qui vend son âme au diable, en pratiquant des actes de mécréance, moyennant la docilité de certains démons par lesquels il va réaliser le désir de ses clients. J'ai remarqué que beaucoup de démons ignorent tout d'eux mêmes et suivent les ordres de leur maitre aveuglément. Ils commencent très souvent par répondre à la question « quel est ton nom ? » par la réponse : « je ne sais pas ! »
La roqya est le traitement qui a pour but de soigner un malade en chassant le djinn ou le démon causateur de la maladie au sein du corps. Il est important de rappeler que la roqya n'est pas utile dans tous les cas, voire même s'avère contre productive. La perte du contrôle du corps de la personne possédée par le sihr, par exemple, nécessite un traitement d'urgence. En dehors de ce cas, il est pratiquement inutile de faire la roqya surtout quand la possession résulte des actes de la personne possédée. En effet, les démons peuvent posséder quand il y a une faille comme la colère, les péchés, la solitude, la déprime ou la poursuite des passions. Il ne sert donc à rien de faire la roqya à une personne qui va ensuite ré-ouvrir les portes à ses démons par un non changement comportemental. Toutefois, la roqya demeure utile si par elle nous pouvons ramener les gens vers une bonne pratique de l'Islam, en les initiant à la croyance en la perfection exclusive de Dieu. Ainsi, il ne faut pas tomber dans le piège de transformer la roqya en drogue mais il faut initier le malade jusqu'à sa guérison qui doit être rapide est effective.
En effet, les raqis qui ne pratiquent la roqya que pour l'argent, s'enrichissent sur la misère des gens, si bien que parfois ils entretiennent volontairement la maladie chez leurs clients. D'autres désirent, à travers la roqya, briller car les gens ont une mauvaise tendance à l'associationnisme, puisqu'ils grandissent souvent les médecins, les marabouts et maintenant de manière subtile les raqis, en leur octroyant des pouvoirs ou des mérites qu'ils n'ont pas, celui, par exemple, de donner du bonheur. Ainsi, vous trouverez beaucoup de raqis s'égarer par l'estime vaniteuse de soi, l'orgueil, la prétention ou l'amour de la célébrité car la tentation est grande quand beaucoup vous considèrent comme la clé qui les délivrera de leur souci. Un authentique raqi est donc celui qui libère l'homme de sa douleur et non pas celui qui entretient la maladie pour conserver l'estime qu'il peut avoir dans la poitrine du malade.
En règle générale, les gens qui vont voir de telles personnes ne guérissent jamais car leur roqya est inefficace. En effet, ces pseudo-raqis ne font que déclencher les djinns voire les excitent, voire les renforcent quand la peur du malade augmente. De certaines roqias collectives, le démon en ressort souvent plus fort si après, il est toujours en place, ou s'est déplacé vers d'autres personnes car les djinns peuvent se déplacer vers un autre corps plus faible lors d'une roqya en groupe. Ainsi, les bénéfices réels de la roqya en groupe sont quasi inexistants.
Pour une bonne roqya, il faut un suivi individualisé car la roqya est à l'identique d'une opération chirurgicale. La comparaison de la roqya avec la médecine est pertinente car beaucoup de maladies physiques ou psychiques sont le fruit de la possession. Il serait faux de croire que la roqya rentre dans le culte au même degré que la prière, si bien qu'il existerait une méthode fixe qui interdirait toute innovation. Une femme est venue demander au Prophète si elle pouvait continuer à pratiquer la roqya comme elle le faisait avant l’Islam ? Il dit : « Faites comme vous faisiez mais ne faites pas de chirk.»23 Cette tradition montre que la roqya est ouverte, et qu'il n'existe pas de méthode définie car le prophète ne s'est pas opposé aux méthodes pratiquées avant son apostolat. Toutefois, la condition à respecter est l'interdiction du chirk c'est-à-dire l'associationnisme. Cette dernière tradition révèle que la roqya est plus proche de la médecine que de l'adoration et qu'il n'est donc pas nécessaire d'avoir un statut particulier pour pouvoir la pratiquer. Toute personne compétente peut pratiquer la roqya et la compétence se mesure ici à la science et surtout à la conviction, et à l'expérience.
Cinquième partie
Les caractéristique du raqi et celles du charlatan
Le raqi est celui qui pratique la roqya, il doit vérifier certaines conditions comme la science, la conviction et l'expérience. Il doit connaître, en effet, les éléments de base de la foi musulmane surtout ceux du Tawhid et de la loi parmi les choses illicites qui ouvrent les portes à la possession. Ensuite, il doit avoir un minimum de connaissance en médecine, en psychologie, en physique et en métaphysique afin de comprendre le fonctionnement des djinns, le monde de ceux-ci, et l'interaction qu'ils ont avec les humains. En final, il doit avoir une expérience dans le domaine afin d'agir avec mesure et préméditation. De toutes ces caractéristiques, on peut ajouter la sincérité et la piété car, comme mentionné en haut, la tentation de se sentir surhumain est grande surtout quand il est question du monde invisible, puisque peu de personnes y ont accès par la foi.
Ainsi, le véritable raqi n'est pas celui qui fait de la roqya un business par lequel il va s'enrichir ! La raqi a, certes, le droit de recevoir une compensation financière mais à la condition d'une guérison effective et d'un non entretient de la maladie. Or, celui qui pratique la roqya à une personne sans axer sur l'origine du mal qu'est, dans beaucoup de cas, l'éloignement par rapport à Allah alors cette attitude révèle que le raqi ne cherche pas l'intérêt de la personne mais son propre intérêt c'est-à-dire sa petite récompense en fin de séance. Un discours explicatif est plus que nécessaire pour introduire une séance. Pratiquer la roqya en bloc sans connaître profondément la personne malade ne peut que provenir de la part d'une personne incompétente car la roqya ne dépend pas que du raqi mais aussi et même surtout de la personne affectée. Il s'agit de mettre en confiance la personne malade en développant la conviction de sa possession et en augmentant sa connaissance sur la question afin que la peur disparaisse et que la maîtrise de soi tende vers l'entièreté.
A l'opposé, un charlatan est quelqu'un qui se cache derrière une image saine ou une renommée pour réaliser des intérêts méprisables. Beaucoup de charlatans arpentent le domaine de la roqya car l'intérêt, qu'il se situe dans la célébrité, l'argent ou le péché est aisément accessible, surtout quand ils ont à faire avec des personnes faibles et vulnérables. Ainsi, on reconnaît un charlatan à son manque de connaissance sur la roqya, son manque de piété et par ses transgressions volontaires de la loi musulmane. Beaucoup pensent à faire avec des praticiens authentiques de la roqya alors qu’ils ignorent qu’ils ont fait appel à des charlatans cachés derrière des versets du Coran. On reconnaît un charlatan, du fait qu’il demande le nom du père ou de la mère, qu’il écrit un talisman avec des carrés et des chiffres ou une écriture illisible, qu’il impose une compensation financière voire sexuelle pour les plus charlatans d'entre eux, qu’il ne respecte pas la chari’a comme l'interdiction du tête à tête, ou qui use de sa posture « stratégique » pour obtenir des faveurs de la part de ses clientes faibles comme un mariage ou autre… Faites bien attention à ces charlatans qui par la religion cachent leur convoitise du bas monde ! Ils sont parfois pires que des diables quant ils se pensent surhumains !
En outre, vous trouverez hélas que la masse est tellement ignorante qu'elle ira jusqu'à confondre le marabout avec l'imam qui pratique la roqya puisque considérant les deux comme des sauveurs aux pouvoirs magiques. L'ignorance de la gravité de la visite d'un sorcier est le plus grand facteur du mal en ce qui concerne cette question ! Il est impératif de mettre en garde contre les sorciers et les charlatans qui ont des djinns à leur service en raison d'un pacte qu'ils ont avec le diable par leurs actes de mécréance ! Les sorciers ne méritent que la mort et c'est la peine que leur réserve la loi musulmane, car si vous saviez les problèmes qu'ils engendrent chez des familles paisibles alors vous consentirez à cette peine. Ils réalisent la volonté de personnes malsaines, ignorantes voire jalouses par la sorcellerie moyennant de l'argent pour détruire un couple, une famille, une carrière voire une vie ! Face à ce fléau de la sorcellerie, nous n'avons que Allah, par la pratique du Tawhid, qui puisse nous protéger et les croyants pieux, qui par leur science nous orientent vers les actes à accomplir en vue de guérir rapidement. Ainsi, l'enseignement de la science passe avant la roqya car il ne sert à rien de pratiquer la roqya à une personne pour qui le bien et le mal sont équivalents.
Il faudra souligner que l’acte de chercher le soutien auprès d’une personne incapable par elle-même de soigner notre mal est un acte associationniste dans la mesure où l’on attribue par la croyance une qualité divine à une créature en la dépouillant du Créateur ! Je précise, toutefois, que l’on peut chercher l’aide chez une créature quand cette dernière possède l’aptitude à nous aider comme celle qui détient la compétence et la science susceptible de nous rapprocher de Dieu car, après tout, le remède par excellence à toutes les douleurs morales que les musulmans rencontrent se localise dans notre proximité par rapport à Dieu. En effet, les déprimes, les dépressions, les pertes du goût de vivre, les soucis ont tous pour origine notre éloignement par rapport à Allah et à son chemin. Si la connaissance d’Allah dans toute sa grandeur était ancrée dans notre conscience et que notre agissement serait identique à la voie de notre prophète alors nous ne connaîtrions pas les maux des temps modernes, hélas si nombreux ! Ainsi, ces gens qui vont voir des marabouts, des psy…, ou autres, pour trouver une solution à leur problème ne feront qu’augmenter leur souci et leur maladie ! S’ils sont musulmans alors qu’ils sachent que voir un marabout ou un voyant : c’est quitter l’Islam !
En ce qui concerne le psy, il est déraisonnable de chercher un soutien chez une personne encore plus malade que soi car le psy est très souvent un mécréant et un musulman ne peut pas trouver une réponse à ses problèmes moraux chez une personne non croyante ! Sinon cela reviendrait à soutenir que le mécréant possède des vérités que notre religion ignore ! Le musulman, par conséquent, qui visite un psy pour se soigner ne fait que rabaisser sa propre religion, comme si cette dernière n’avait pas les réponses à ses problèmes alors qu’Allah n’a rien omis dans son Livre ! On manque énormément dans notre communauté d’éducateurs spirituels susceptibles de renforcer le moral de nos faibles, fragilisés par une épreuve de la vie comme le divorce par exemple ou la perte d'un être cher ! La plupart des fois, ces psy prescrivent des antidépresseurs et des neuroleptiques qui ralentissent les capacités moteures de l'individu, jusqu'à ce que ce dernier devienne un vrai légume, raide et dont les mouvements sont presque robotiques. Beaucoup de ceux qui sont passés par ces hôpitaux psychiatriques en sont revenus avec des séquelles presque irréversibles ! Les neuroleptiques ne soignent pas, ils ne font que déplacer le problème par la création d'une dépendance focalisatrice de l'attention. En d'autres termes, les psy ne font que droguer leurs patients et n'apportent aucuns résultats réellement bénéfiques. La guérison se trouve dans le Coran ! C'est pourquoi le prophète a dit: « Le Coran est le meilleur des remèdes »24
Sixième partie
Les symptômes de la possession
Nous allons aborder , dans ce chapitre la question des symptômes de la possession, que celle-ci soit brève ou continue, afin que les gens qui se sentent atteints puissent savoir s'ils sont, oui on non, possédés pour qu'ils fassent ainsi l'effort de se protéger ou de se soigner :
- Resserrement de la poitrine
- Dualité de la personnalité, les changements d'avis
- La dépendance aveugle à la désobéissance malgré la conscience et le regret du mal
- Les évanouissements fortuits, précédés de frissons qui n'ont pas de cause médicale connue
- Les sommeils et les fatigues prolongés
- Les lourdeurs à la suite de la pratique de la prière, de la lecture religieuse...
- Les stresses et les angoisses intenses lors des challenges
- les idées noires
- Les pertes de mémoire
- Les dédoublements de volonté
- Des dons télépathiques
- Le fait de se regarder souvent (trop souvent) dans le miroir
- La solitude et l'isolement
- Les changements irréfléchis de l’humeur
- Les sommeils décalés ou absents
- Les mouvements réflexes avant de dormir
- Les douleurs ou les paralysies injustifiées médicalement
- Le fait de se lever vers 3h du matin pour manger
- Le fait de dormir le genou levé
- Manque de concentration
- Colère excessive et rapide
- L'esprit s'évade, sensation d'être ailleurs, regard vide
- Perte de cheveux
- Fourmillement
- les phobies et les vertiges
- Les tics et les tocs
- La constipation
- Des glaires gênantes dans la gorge
- Les boutons à l'endroit des douleurs ou les plaques rouges après une colère
- Le cœur bat vite et tremblements locales
- Ne pas supporter les hammams ou l'eau chaude
Septième partie
Les conditions pour l'efficacité d'une roqya
Nous avons constaté, de part notre expérience que pour atteindre les djinns, et les extraire aisément, il fallait que le patient vérifie deux critères :
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la conviction de sa propre possession et la volonté de guérir
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la confiance en Dieu et en la compétence du raqi
La première condition est fondamentale et beaucoup en raison de leur scepticisme obstruent à leur propre guérison. En effet, le djinn poussera le patient à douter de son existence en son sein. Et ce doute constitue comme une barrière à la manifestation de celui-ci. Le djinn se cache derrière ce doute qui devient comme un bouclier par lequel il orientera la douleur vers le patient et non vers lui. Car lors d'une roqya, pour que le djinn se manifeste il faut que la patient s'absente à lui-même. Or, il n'est pas à la portée de tous de s'absenter à soi même volontairement par la concentration. Ceux qui le peuvent aisément en raison de leur spiritualité ou de leur nature sensible pourront grâce à la douleur des coups portés au siège du djinn, laisser celui-ci prendre le contrôle et faciliter la thérapie. Car en effet, si le djinn ne se manifeste pas, cela rend ardu la roqya, du fait que le patient perdra de la motivation en raison de son manque de confiance. Il est toujours plus aisé de lutter contre un ennemi visible que contre un ennemi dont on doute de la présence voire de l'existence. Ainsi, plus le patient est présent à lui-même lors de la roqya, et moins le djinn prendra le contrôle de la langue pour parler, empêchant le patient d'accentuer sa conviction, nécessaire pour combattre. Car je signale que le combat avec eux est une affaire de volonté et la patience dans la lutte devient donc l'essence de la victoire et de la guérison. Ainsi, il ne faut pas douter de sa possession pour pouvoir faciliter la manifestation du djinn quand celle-ci bien évidemment est réelle. Les djinns feront tout pour se cacher mais ne peuvent rien face à la certitude des humains, qui les met en évidence par la foi.
La seconde condition est la confiance en Dieu et en la compétence du raqi car sans cette confiance la force du patient est diminuée énormément. Cette condition suit naturellement celle qui la précède puisque après être convaincu de sa propre possession, il faut croire aussi en la compétence du médecin pour rendre efficace la thérapie. Car douter du raqi c'est rendre nulle sa méthode pour chasser le djinn, et le djinn se cachera derrière cette seconde carapace du doute. Ainsi, si le djinn n'arrive pas à te faire douter de ta propre possession, il va essayer de te faire douter de la compétence du raqi afin toujours de se cacher, en toi et par toi, au moyen de ses insufflations par lesquelles il va développer ton scepticisme.
Ajoutons, qu'il faut juste s'assurer d'avoir à faire avec une personne compétente et non à un charlatan car ceux-ci abondent de nos jours. De plus, il peut exister des raqis qui pratiquent des méthodes néfastes comme les roqyas en groupe. En effet, celles-ci ne soignent rien et je dirai qu'elles ne font parfois qu'augmenter le mal car à écouter les autres crier, il est fort probable que les djinns quittent un corps pour en rejoindre un autre plus accessible et plus convenable. Ainsi, on vient pour guérir et on devient davantage malade! Ainsi, le raqi doit vérifier certaines conditions pour aspirer à la confiance de ses patients et parmi celles-ci se trouve la sincérité et la science. Il doit ne viser que l'agrément divin par la recherche de la guérison et doit agir conformément à un savoir et non contrairement aux principes de la loi musulmane, ni à celles des sciences exactes parmi la médecine.
Voilà, pour ce qui en était des deux conditions qui facilitent la roqya et l'extraction des démons, déstabilisant la vie des humains. Il faut impérativement travailler sur ces deux chantiers de la certitude et de la confiance avant de commencer la roqya car en vérité une roqya sur des patients sceptiques, qui ne veulent pas guérir, ne provoquera que l'usure des raqis, de la même manière qu'un malade qui ne suit pas les prescriptions de son médecin n'améliorera pas son état. D'ailleurs, le patient sceptique ou ancré dans le péché ne supporte jamais la douleur d'une roqya...
Huitième partie
La méthode de la roqya
Il n'existe pas de méthode fixe pour la roqya, comme cela a été dit plus haut, car celle-ci n'est pas fermée mais ouverte tant qu'elle n'emploie pas, bien sur, dans sa méthodologie d'actes associationnistes. Si la roqya consiste à exorciser c'est-à-dire à extraire du corps les djinns alors elle ne se limite pas à la récitation du Coran. On peut extraire, effectivement, un djinn sans coran par des petits coups, comme l'indique la tradition suivante : « Un enfant touché par un djinn fut amené au Prophète pour qu’il invoque Allah en sa faveur. Le Prophète demanda à voir l’enfant. Il prit alors l’enfant et frappa son dos de sa main en disant : « Sors ennemi de Dieu, sors ennemi de Dieu. » Le visage de l’enfant retrouva alors son aspect initial. »25On peut aussi les extraire en faisant du sport comme l'endurance et la natation. En effet, certains djinns ne supportent pas l'effort physique surtout quand celui-ci fait appel à la globalité des muscles corporels comme la natation. Il arrive souvent que le djinn fuie le corps de celui qui pratique un sport intensément, souvent par le vomissement. Ainsi, le sport et tout ce qui assure l'entretien du corps comme la hijama, qui renouvelle la circulation sanguine par l'extraction du sang usé, font partie, en quelques sortes, de la roqya. Dans cette optique, la roqya fait partie de la médecine. Attardons nous maintenant à la roqya dans le sens communément admis.
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La première étape consiste à discuter avec le patient afin de repérer les éventuels symptômes et de développer la confiance
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La seconde étape consiste à faire un discours sur le Tawhid et le monde des djinns
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La troisième étape consiste à allonger le patient et à commencer la roqya par la récitation du Coran, ou bien, par une gestuelle composée de pressions physiques orientées vers les points sensibles où siègerait éventuellement le démon comme la tempe droite, la gorge ou le ventre
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La quatrième étape consiste à discourir avec le djinn pour le convaincre, par la sagesse et la douceur, à entrer dans l'Islam puis à sortir du corps
Dans le cas où le djinn ne se manifeste pas en raison d'un manque de certitude de la part du patient, alors il faudra le déclencher par la douleur continue afin que la manifestation du djinn engendre, chez le patient, une conviction qui nous fera gagner en temps et en qualité. Des fois, quand le malade est très sensible voire transparent dans son caractère, celui-ci peut communiquer directement avec le djinn. Il nous suffit alors de pendre le malade comme intermédiaire et de l'inviter à retranscrire les volontés du djinn en traduisant les idées et les pensées fortuites qui viendront à son esprit.
Il faudra s'assurer de l'absence de personnes faibles dans la foi durant la roqya car le démon de la personne malade peut s'alimenter en énergie auprès des djinns des personnes présentes dans la pièce où a lieu la roqya. En effet, les crampes, les sueurs et les essoufflements des raqis traduisent cette thèse.
Une interrogation se pose ici, à savoir, est-il permis d'user de djinns pour chasser d’autres djinns ? Les savants divergent sur la question en raison de nombreux préjugés et aprioris sur les djinns comme le fait de penser qu'ils sont plus menteurs qu' honnêtes. Beaucoup, en effet, partent avec une idée négative des djinns. Je pense, au contraire, qu'il faut traiter avec eux comme si l'on traitait avec des humains tant que l'on a pas à faire avec des démons. J'avoue cependant qu'ils sont souvent très sensibles et spontanés et qu'ils suivent généralement celui qu'ils considèrent comme le plus fort. C'est pourquoi après la roqya ils adoptent très souvent la voie du raqi, par la conversion, car constatant sa force.
Soulignons que cette méthode d'user des djinns dans la roqya n’est pas du chirk car elle n’implique pas de demander une aide à une créature dans l’incapacité d’aider. Elle est peut être illicite, pour certains, car si on entend l’aide par la légitimation de la possession même temporaire, en permettant au djinn de rentrer afin de débarrasser le corps du malade de son démon. Encore faudrait-il savoir, s’il est illicite d’être possédé au sens complet de l'expression car aucuns textes n'interdit explicitement la possession et si le « Qarin » de tout être humain est en l’être ou à l’extérieur ?
Le service d’un djinn peut donc s’avérer parfois utile, surtout quand Ibn Taymiyya affirme qu'il est légal que certains hommes mettent des djinns à leur service, tant que cette domination ne repose pas sur un pacte illégitime, et qu'elle leur permette de faire un bien légal26. C'est pourquoi Allah a dit au sujet de Salomon : « Et parmi les djinns, il y en a qui travaillaient sous ses ordres, par permission de son Seigneur. Quiconque d'entre eux, cependant, déviait de notre ordre, nous lui faisions goûter au châtiment de la fournaise »27
وَمِنَ الْجِنِّ مَن يَعْمَلُ بَيْنَ يَدَيْهِ بِإِذْنِ رَبِّهِ وَمَن يَزِغْ مِنْهُمْ عَنْ أَمْرِنَا نُذِقْهُ مِنْ عَذَابِ السَّعِيرِ
Ibn Taymiyya mentionne, en outre, le récit selon lequel, « une fois, cherchant partout le calife Omar ibn ul-Khattâb, Abû Mûssâ al-ach’arî finit par demander à une dame de Médine qui avait un serviteur (khâdim) djinn d’envoyer celui-ci vérifier où le calife se trouvait ; la dame l’envoya alors le faire, et obtint de lui l’information que Omar se trouvait à tel endroit, occupé à marquer les chameaux donnés en aumône »28 Il existe, effectivement certaines personnes liées avec des djinns d'une liaison dont le pourquoi m'échappe encore. Ces personnes ont la caractéristique récurrente de claquer souvent leurs doigts. Ces personnes peuvent être utiles pour les roqyas car elles facilitent le diagnostic et la thérapie. Il existe même des djinns qui font le travail opposé des démons c'est-à-dire qui s'organisent à réduire à néant la sorcellerie en luttant directement contre les démons. Deux, d'entre eux, Makh Allah et Qoutb Allah sont déjà intervenus lors de l'une de nos roqyas pour participer à l'extraction d'un démon coriace, sans demande de notre part.
Bref, dans tous les cas, il ne faut pas se faire des amis djinns, le monde des humains nous suffit amplement ! Et il n’est pas légal de délaisser le droit que notre monde a sur nous à cause du monde invisible ! L'on apparaîtrait déconnecté de la réalité et ce n'est pas pour cela que nous avons été créé ! Notre monde nous offre un challenge, celui de faire triompher la volonté divine. Par la pratique du Tawhid, nous luttons ainsi indirectement contre la domination des démons. La chasse aux démons ne doit donc pas devenir une fin en soi, qui nous éloignerait de notre pratique du Tawhid. C'est un piège par lequel Satan a ravi beaucoup de potentiels bénéfiques pour la communauté.
Il faut ajouter que la roqya doit se faire avec une femme, compétente dans la gestuelle qui facilite l'évacuation du djinn, quand il s'agit d'une patiente féminine et qu'en aucun cas un homme doit se trouver en tête à tête avec une femme, ni ne doit toucher des parties de son corps sans nécessité car il arrive que le raqi saisisse sa patiente puisque de nombreuses femmes ne peuvent, par elles-mêmes, la stabiliser en raison de sa possession incontrôlable et de la force des démons. La gestuelle permettant l'évacuation consiste en un ensemble de mouvements et de pressions qui orientent le djinn vers les glandes salivaires pour que celui-ci sorte par le crachat ou le vomissement. Notons que le djinn peut sortir par les yeux car la vue constitue pour eux comme un pont vers les autres. Ainsi, il faut éviter de fixer dans les yeux une personne malade quand on est pas immunisé par la piété et la force de caractère, beaucoup de passation de djinns s'opèrent de cette manière dans les transports en commun et autres. C'est par cette voie que la jalousie des envieuses porte ses fruits amers.
Il est indispensable après la roqya de suivre la personne malade et de s'assurer de sa progression spirituelle. En effet, la raqi ne doit pas se contenter de faire la roqya mais doit profiter de la situation pour faire un rappel à la famille et pour suivre son patient, après la roqya, en lui prescrivant un traitement individuel et en lui conseillant une attitude protectrice comme l'étude de la science, la pratique et la fréquentation d'un groupe et d'un environnement sain.
Neuvième partie
La roqya et la médecine
Il existe de nombreuses maladies méconnues de la médecine moderne et qui ont pour origine les djinns comme le Psoriasis. Près de 3 millions de français sont concernés par cette maladie de la peau, dont la cause est inconnue des médecins, malgré les recherches, et qui se manifeste par des démangeaisons à l'endroit de plaques rouges. D'autres maladies peuvent être causées par les djinns car ceux-ci peuvent intervenir dans la régulation hormonale de notre organisme. En effet, dans le commentaire d'Ibn Kathir, il est mentionné qu'Allah accorda à Satan un pouvoir sur l'organisme de Job, démontrant ainsi que les démons, par décret divin, peuvent causer des maladies aux humains. Ces maladies sont très souvent endocrines, c'est-à-dire liées à un dérèglement d'une glande endocrine comme l'hypophyse, qui se situe dans le cerveau, la thyroïde, le pancréas, ou les glandes surrénales. Un dysfonctionnement de la thyroïde, par exemple, peut être à l'origine des symptômes cités dans la sixième partie. Les djinns, peuvent ainsi obstruer au développement et à la circulation des hormones par le sang, engendrant la naissance de maladies comme celle de Cushing, le diabète ou l'impuissance sexuelle. A vrai dire, notre corps fonctionne grâce à Dieu qui par l'entremise d'anges permet à notre organisme de s'épanouir. Or, le dysfonctionnement d'un organe qui est à l'origine d'une maladie comme le cancer du sang, par exemple, où les globules blancs sont sécrétés immatures en trop grand nombre, découle nécessairement de la non réalisation d'une fonction que celle-ci soit le fruit d'un démon, ou d'un ange par décret divin. Notre Prophète mentionne qu'à chaque maladie Allah a descendu son remède. Il est donc fortement probable que les maladies envers lesquelles la médecine est impuissante sont causées par des démons et que la guérison se localise dans la roqya. Le docteur Françoise May-Levin écrit à propos de la radio-fréquence qui serait une adaptation médicale de la roqya puisqu'elle consiste à chauffer l'organe atteint par une tumeur : « Il s'agit de la destruction de tissu par la chaleur libérée par les micro-ondes produites par une électrode reliée à un générateur. La température produite voisine les 70 à 90°. L'électrode est introduite par voie percutanée sous contrôle radiologique ou échographique selon l'organe à traiter. Cette technique, datant de plus de dix ans, s'applique à des tumeurs de petite taille, aisément accessibles, inopérables et déjà irradiées, chez un patient qui n'a pas de métastase à distance. La radiofréquence a fait ses preuves dans les tumeurs hépatiques, et plus récemment dans diverses tumeurs de petite taille, dont certains cancers du rein, situées dans le centre du rein, chez un patient qui n'a pas de métastase, et chez qui l'intervention chirurgicale est contre indiquée. Une étude récente fait état d'un essai portant sur 106 patients, et répondant tous aux conditions de la radiofréquence (tumeur inopérable, déjà irradiée, non métastatique. Les résultats sont très encourageants, avec un taux de complications modérées et une durée de vie satisfaisante. Une équipe relate même l'ablation par cette technique d'une tumeur intra péritonéale inextirpable chirurgicalement, contre indiquant la radiothérapie du fait de sa situation. Ainsi, dans tous les domaines des innovations font naître de l'espoir même dans des situations graves. Cette méthode en est une illustration, tout en sachant qu'elle ne s'applique que dans des cas bien précis. »Loin de moi l'idée de soutenir que toutes les maladies soient remédiables par la roqya ; car les maladies peuvent aussi résulter de notre éloignement par rapport au Coran et à la Sunna comme pour le cas du sida. En fait, j'essaie de montrer que la roqya, la spiritualité, le sport, l'hygiène et la médecine vont de pair et que la thérapie est relative à la nature du mal, que ce dernier résulte d'un décret divin, d'une possession, d'un péché ou d'un empoisonnement naturel.
Dans cette optique le Prophète a dit : « Les meilleurs traitements que vous pouvez utiliser contre les maladies sont les verres à ventouses (hijama) ou l'encens indien. »29 Dans une autre tradition le prophète a dit : «Prenez soin de cette graine de nigelle ! Car elle contient un remède contre toute maladie, abstraction faite de la mort.»30 Des études ont prouvé que le cumin noir renforçait l'immunité, puisque son absorption provoque l'accroissement du taux de cellules lymphatiques interstitielles.
En effet, toute la santé est une affaire de bonne circulation sanguine tout comme la santé d'une société est une affaire de bonne circulation de l'argent. Ce chapitre mérite un long développement et une recherche plus poussée car il met en relation le monde des djinns avec celui des humains dans le traitement des maladies qui n'ont toujours pas de remèdes aujourd'hui. J'ai rencontré plusieurs personnes ayant subi une amputation de la thyroïde, les condamnant à suivre un traitement indispensable à vie alors qu'il était fort probable que la maladie était causée, tout simplement, par des djinns...
Conclusion
J'espère que cette petite lettre permettra au lecteur de faire la part des choses entre le vrai et le faux de ce qui concerne les djinns et leur monde. Qu'elle permettra, par l'entremise de Dieu, d'aider son lecteur à se soigner lui-même par un pur retour à Dieu et à la sunna, ou à trouver un authentique raqi, et à faire aussi tomber les masques des charlatans.
J'espère pour finir, que le croyant se libérera de cette paranoïa concernant les djinns et qu'il reviendra à une pratique religieuse axée sur l'essentiel c'est-à-dire le Tawhid.
Enfin, pour finir, toute vérité qui provient de cet écrit ne vient que de Dieu, seules les erreurs m'ont pour source !
Et par Dieu seul s'obtient le succès !
Mahdy Ibn Salah